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Trucs et astuces pour être un jardinier responsable

Par Bioaddict @bioaddict

Accueillir mousses et pâquerettes, accepter d'avoir des herbes sauvages dans son jardin, consommer des fruits et légumes qui montrent quelques défauts, contempler les insectes qui se posent sur vos fleurs, surprendre ceux peu nombreux et ô combien essentiels qui pollinisent, redonner au " jardin plaisir " ce supplément de vie, retrouver l'émerveillement de l'enfance, c'est tout simplement ça être un jardinier responsable. Voici quelques trucs et astuces à connaitre qui prouvent que c'est à la fois simple et naturel de se passer des pesticides et de favoriser la biodiversité dans son jardin. Trucs et astuces pour être un jardinier responsable

Au-delà de constituer une atteinte à l'environnement, traiter régulièrement et sans précaution son jardin avec des pesticides c'est risquer de mettre en contact les enfants ou les animaux domestiques avec des produits potentiellement dangereux pour leur santé. Lors de l'application, 95 % des risques liés aux pesticides relèvent du contact du produit avec la peau et peuvent avoir différentes conséquences sur la santé : allergies, brûlures, irritations par contact de la peau ou des yeux ; maux de tête, vomissements, diarrhées, tremblements, sensations de faiblesse.

Les gestes à éviter

  • Laisser un enfant bras nus sur une pelouse ou un tout petit jouer dans une allée de graviers qui viennent d'être traitées avec des pesticides.
  • Laisser un animal de compagnie gambader dans un jardin récemment traité aux herbicides.
  • Entrer dans une maison après avoir marché sur une pelouse ou une allée qui viennent d'être traitées.

De plus, les pesticides utilisés pour traiter votre potager se retrouvent dans votre assiette ! Le meilleur réflexe est de privilégier les fruits et légumes non traités, même s'ils peuvent parfois vous paraître moins beaux.

Au lieu de combattre les ravageurs et les maladies une fois qu'ils menacent les cultures, il s'agit en fait de créer, à toutes les étapes, des conditions qui freinent leur développement. Pour cela il faut :

1 - Bien choisir les variétés de plantes cultivées

  • Choisir des espèces et variétés de plantes adaptées au jardin (sol, climat, exposition, etc.). Exemple : Si l'on choisit plusieurs variétés de haies et massifs champêtres adaptées au climat de la région, ils seront moins vulnérables aux attaques des maladies et offriront un équilibre riche pour les oiseaux et les insectes.
  • Consulter les catalogues variétaux et choisir des plantes en fonction de leur résistance ou de leur tolérance aux parasites et aux maladies.
  • Privilégier la biodiversité des espèces végétales, associer les plantes en fonction des voisinages qui leur sont le plus favorables et de leur capacité d'hébergement des auxiliaires.

A savoir : Les plantes aromatiques (lavande, thym, sauge par exemple) exercent, pour les plantes voisines, une certaine protection contre les insectes ravageurs.

Astuce : La présence de la capucine parmi les courges, réduit les pucerons, éloigne les mites et les vers.

2 - Adopter des pratiques de jardinage permettant de limiter l'usage de pesticides

  • Varier les plantes cultivées d'une année à l'autre pour favoriser la rupture du cycle de développement de parasites et limiter leur extension. L'idéal, si la taille du jardin le permet, est d'attendre 3 à 5 ans avant de recultiver la même espèce de plante sur une même parcelle.
  • Éviter de mettre en contact des espèces botaniques très proches qui peuvent être attaquées par les mêmes organismes nuisibles.
  • Décaler la date de semis de la plante qui doit être protégée pour dissocier les moments où les stades de sensibilité sont les plus importants et où surgissent les pics de présence des parasites.
  • Ne pas trop serrer les plantations, tailler régulièrement les haies et les arbustes pour faire pénétrer la lumière afin d'éviter la stagnation de l'eau après la pluie et le développement des maladies.
  • Préférer l'arrosage au goutte à goutte, plus économe et moins favorable au développement des maladies. Astuces : récupérez l'eau de pluie avec des bacs ou des citernes pour arroser votre jardin; profitez de la fraîcheur du matin et du soir pour arroser et réduire l'évaporation.
  • Couvrir le sol pour éviter le développement des mauvaises herbes. C'est la technique du paillage qui consiste à étaler une couche de végétal inerte autour des plantes, sur la surface du sol, pour le protéger de l'érosion et éviter l'apparition des herbes parasites.
  • Utiliser du compost ou du fumier pour améliorer la fertilité du sol et renforcer la résistance des cultures en nourrissant les plantes par des apports équilibrés.

Le compost c'est facile !

Pour donner aux sols tous les éléments nutritifs dont ils ont besoin, le compost constitue une solution simple et efficace. Les déchets organiques rassemblés (feuilles mortes, épluchures de légumes, etc.) vont être transformés, en présence d'oxygène et d'eau, par des micro-organismes (bactéries ou champignons par exemple) et des organismes de plus grande taille (collemboles et autres insectes). Les déchets vont perdre leur aspect d'origine et devenir ce qu'on appelle du compost. La transformation des matières organiques se fait naturellement mais, pour produire un bon compost, il est nécessaire de respecter trois règles simples : mélanger les différentes catégories de déchets, aérer les matières et surveiller l'humidité.

Astuce : Si vous trouvez une limace dans votre jardin, pensez à la déposer dans le compost. Elle activera le travail de décomposition.

3 - Mettre en place une nouvelle esthétique du jardin

  • Adopter la tonte haute (6 à 8 cm) qui renforce l'enracinement et la résistance à la sécheresse du gazon et permet d'empêcher la germination de graines indésirables et le développement excessif de la mousse.
  • Limiter les surfaces libres où la végétation indésirable prolifère. Privilégier par exemple les dalles ou les pavés aux surfaces gravillonnées ou sablées, plus difficiles à entretenir.
  • Laisser l'herbe et les fleurs vagabondes esthétiques (rose trémière, pavot de Californie et bourrache par exemple) se développer dans les allées gravillonnées ou en terre battue et entre les pavés. Elles prendront la place des herbes indésirables.
  • Introduire des plantes de plusieurs tailles au sein de vos massifs fleuris pour masquer la présence des herbes folles.
  • Prévoir des barrières physiques selon les plantations, comme la pose de filets anti-insectes, l'utilisation de cendre ou de sciure pour gêner les limaces.
  • Créer des espaces favorisant la biodiversité et la présence de certains insectes ou autres auxiliaires, ennemis des ravageurs. Par exemple, aménager des coins de végétation dense, des mares ou des haies fleuries. Astuce : La libellule est un prédateur redoutable pour les insectes. Elle dévore chenilles, vers, mites, papillons, cochenilles... Un point d'eau (marre, bassin à poissons) les attirera et leur permettra de pondre la saison venue.
  • Créer des abris plus spécifiques comme des nichoirs et des mangeoires pour les oiseaux, des bassins d'eau spécifiques pour les batraciens ou encore des petits murets en pierre pour les lézards.
  • Ramasser, pour brûler ou jeter dans la poubelle domestique, les feuilles malades à l'automne et en période végétative, afin d'éliminer la plus grosse part de l'inoculum (parasite) et diminuer la pression de la maladie l'année suivante.

4 - Repousser les parasites déjà installés

pesticides

Le saviez-vous ? Plus un jardin accueille de diversité, plus il ressemble à un écosystème naturel et plus il a la capacité de se défendre contre les aléas climatiques et les ravageurs.

  • Utiliser les prédateurs naturels pour lutter contre les ravageurs. Par exemple, la coccinelle est le plus efficace auxiliaire de culture au service du jardinier amateur. Elle mange les pucerons, qui eux sucent la sève des plantes du jardin ou celle des fruits et des légumes du potager. Si le jardinier protège son jardin ou potager en utilisant des pesticides, il affame la coccinelle. Quant aux pucerons, ils recommencent ailleurs ce qu'ils ne peuvent plus faire ici.
  • Mettre en place des barrières ou pièges contre les animaux parasites. Par exemple : pièges mécaniques à taupe ou à limace, voiles anti-insecte, filets de protection contre les oiseaux ou sur les cultures du potager, colliers empêchant les fourmis de remonter le long des troncs.
  • Utiliser bon sens et énergie pour désherber (manuellement ou avec un outil adapté comme un sarcloir mécanique, une houe, une binette ou un couteau à désherber), ramasser les adultes et les larves de doryphore de la pomme de terre, les chenilles nuisibles des feuilles ou encore écraser leurs oeufs.
  • Préférer des produits peu dangereux vis-à-vis de l'homme et de l'environnement pour lutter contre les ravageurs et les maladies. Par exemple : utiliser de l'eau bouillante pour enlever les herbes indésirables.

A savoir : Les araignée, larves de coccinelle, hérisson, oiseaux...sont des alliés naturels du jardinier pour lutter contre les ravageurs : le hérisson (on dit souvent que le hérisson est "l'ami des jardins" car il mange les espèces nuisibles au potager) et le carabe doré mangent les limaces ; la larve de coccinelle se régale de pucerons ; le ver de terre creuse des petites galeries, participant ainsi à l'aération du sol et à son drainage, facilitant l'installation des racines et l'alimentation en eau des plantes.

Bien choisir ses plantes

Les graines que vous trouverez dans le commerce ne sont pas vraiment "bio", elles sont souvent traitées, voire couvertes de fongicides pour être mieux conservées et donner des semis plus résistants. Attention également aux graines portant la mention "hybrides F1" : ces graines ne se replantent pas l'année suivante. Elles sont soit stériles, soit elles ne retiennent que les caractéristiques d'une seule des plantes mères. On doit donc les racheter tous les ans !  Alors, optez pour des plantes gratuites en bouturant ou en récupérant les graines de vos plantes d'une année à l'autre !

Les garanties des labels écologiques

Voici quelques uns des labels qui peuvent vous aider à mieux vous repérez dans une jardinerie pour choisir des produits respectueux de la nature :

  • L'Ecolabel européen : il atteste qu'un produit respecte plus l'environnemen, tout en étant aussi efficace et aussi performant qu'un produit semblable destiné au même usage.
  • Le label "Ecofert" : il garantit l'origine naturelle des matières utilisées pour fabriquer les fertilisants et composts.
  • Le label AB (agriculture biologique) : il garantit des plans issus de l'agriculture biologique, donc sans recours aux produits chimiques.
  • Le label MPS : c'est un label environnemental pour l'horticulture. On peut le retrouver sur les fleurs, les plantes ou les bulbes. Les horticulteurs participants s'engagent à réduire de manière significative leur utilisation d'engrais, de pesticides et d'énergie.

Mathilde Emery

 


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