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Le RÉA; le grand oublié du Plan Nord

Publié le 10 avril 2012 par Fabien Major @fabienmajor

Dans les années 80 grâce au Régime Épargne Actions imaginé par Jacques Parizeau,  les Conseillers en Gestion Informatique (maintenant mieux connu sous l’acronyme CGI) ont pu lever les capitaux nécessaires à l’acquisition stratégique de BST. Parti d’un chiffre d’affaire annuelle de 138 000$, le Groupe CGI génère maintenant des ventes annuelles de 4,3 milliards $ et emploie 25 000 personnes! Le RÉA a été un levier formidable pour le QUÉBEC Inc. 250 nouvelles sociétés québécoises ont ainsi vu le jour. Sico, Laperrière et Verreault, Héroux-Devtek, Van Houtte, Provigo, Jean Coutu, Transcontinental, Couche-Tard, Transat…

Le RÉA; le grand oublié du Plan Nord

Source: plannord.gouv.qc.ca

En 2012, à part les fonds syndicaux FTQ et CSN, les opportunités de financement pour les entrepreneurs québécois sont plutôt rares. Bien peu savent que le RÉA II est en fonction. Il faut dire qu’il est tellement édenté qu’on peine à le trouver séduisant! Il offre toujours une déduction à 100% de l’impôt provincial, mais impossible de réclamer simultanément la déduction REER.

Quelques sociétés d’exceptions dont D-BOX, Paladin, MTY Foods, Mines Richmont, Transforce, Intact et Médiagrif ont réussi à s’y qualifier. Christian Cyr est gestionnaire de petites capitalisations chez Fiera (Natcan). Il connaît bien le RÉA puisqu’il administre le plus gros fonds du genre. Selon lui, la demande du public est toujours là, mais les conditions actuelles du régime ferment carrément le robinet!

«On travaille avec un bassin très limité de 100 à 120 compagnies. L’intérêt est soutenu, mais on peine à investir les sommes qu’on nous confie ». Son acolyte de Fiera, Alexandre Dobbie en rajoute; «Il y a des barrières administratives pour les firmes de valeurs mobilières, un plafond très bas de 200 millions en actif total pour l’admissibilité des sociétés et l’obligation d’avoir le siège social au Québec.»

Concrètement, il y a des minières extrêmement bien positionnées pour croître avec le plan NORD. Tous leurs travailleurs sont au QUÉBEC. Un ou deux administrateurs sont en Ontario ou en Alberta et paf!… Les voilà exclues du RÉA II. Une autre règle inexplicable qui n’embête pas les fonds FTQ et CSN. Talisman, BP, CITIGROUP, Power Corp…et des dizaines d’autres sociétés étrangères sont bien au chaud dans le fonds FTQ et bénéficient des généreux crédits d’impôt du Québec! 2 poids, 2 mesures. Hello! Quelqu’un va se réveiller?

Christian Cyr prétend qu’ «Il faut se donner les moyens de ses ambitions… Rehausser l’actif à 300 ou 400 millions et assouplir l’admissibilité, ça amènerait d’autres sociétés et gestionnaires institutionnels à proposer le RÉA II. L’effet d’entraînement va finir par augmenter la popularité»

Martin Coiteux,  économiste et professeur aux HEC soulève un point très pertinent. Offrir une réduction supplémentaire du gain en capital sur les petites sociétés québécoises voir, une déduction en cas de perte inciterait peut-être davantage les petits investisseurs à s’y intéresser. Coincés entre le Plan Nord qui favorise les géants industriels et les Fonds de Syndicats, dites-moi où nos jeunes entrepreneurs peuvent-ils trouver des appuis et capitaux au service de leur créativité? Est-ce que l’ancien PDG du fonds de la FTQ (1997-2001) et actuel ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand a la volonté d’offrir un VRAI RÉA aux épargnants?


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