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Au bord du lac Lanjana

Publié le 28 mai 2007 par Argoul

We reach the main road to Addis but, 250 km before, we stop for the night on the Lanjana Lake shore. The water is muddy and it is strange for us to swim in. On the shore, a Western family, probably Dutch or German is offering their skin to the sun. A beautiful young boy of 5 is playing with the sand. At dinner, we taste the Ethiopian red wine, not so bad. Then, paying cards, I taste a pineapple spirit.

Nous quittons la piste pour la route asphaltée, 250 km avant Addis-Abeba, peu avant le lieu-dit Arsi Negele. Plus de cahots, plus de grattements ni de crissements mais le seul chuintement des pneus sur le bitume. Vaches, chèvres, ânes et chiens se tiennent cette fois précautionneusement sur les bords de la route plutôt que sur elle comme auparavant. 80% de la population éthiopienne est paysanne, très peu ont passé leur permis de conduire, ils ne savent rien du code et très peu des voitures. Ils laissent donc aller bêtes et gosses sur la route, la traverser sans vergogne, ignorants du danger. Il n’y a que l’habitude qui force à apprendre. La route, où l’on roule plus vite sans être annoncé par un nuage de poussière, semble faire peur plus que la simple piste.

Beau final à ce voyage, nous allons dormir ce soir dans un hôtel chic, une suite de bungalows d’été en bord de lac pour les expatriés d’Addis-Abeba.

Le lac est couleur nacre, chargé d’alluvions. Après notre installation en bungalows individuels ou à deux, nous allons goûter au bain. Le lac a une eau très douce, à peine salée. Sa couleur et sa densité donnent l’impression de nager dans du café au lait. Le fond est de sable, mais invisible de la surface, ce qui est troublant. Sur la plage, rares sont les baigneurs en ce jour de semaine. Une famille nordique recèle comme en écrin un petit garçon blond à la peau dorée qui est un vrai bijou, un Jean-Baptiste de bronze dont le soleil souligne les muscles naissants. Indifférent aux alentours, il joue avec sa pelle et son seau. Pour son âge, il est plus grand et plus costaud que les petits Noirs rencontrés. Ecart morphologique qui est dû à la génétique, mais aussi à une meilleure nourriture probablement.

Je nage un moment sous le ciel qui se couvre. La lumière joue sur la surface dense de l’eau qui la renvoie comme un miroir. Elle joue sur le sable, créant des ombres à chaque relief. Elle joue sur les plantes, les palmes, les fleurs. Le fond du ciel est gris orage. La pluie d’après-midi que nous avons eue sur le chemin depuis plusieurs jours va-t-elle tomber ? Les mouches sont collantes, habituées aux bêtes de ferme et attirées par l’odeur de savon ou de crème. Je viens d’en zigouiller trois, obstinées à se poser là où il ne faut pas.

Je ne suis pas plagiste. La perspective de m’allonger une heure sur le sable au soleil, même pour lire, m’ennuie. Je n’admets la plage que pour jouer avec des petits, draguer ou nager. Je rentre donc au bungalow pour me doucher, écrire et ranger mon sac. Il est agréable de pouvoir étaler ses affaires et d’entamer le grand rangement post-trek, séparant le bagage de soute de celui qui ira en cabine.

L’hôtel accueille souvent des étrangers, il est donc deux fois plus cher qu’ailleurs. La bière est à 10 birrs, le double d’Addis-Abeba, et le vin rouge (le Gouder local) à 92 birrs ! Nous sommes plusieurs Occidentaux dans ce Bekélé Molla de luxe. Mais, isolés en bungalows entourés d’arbustes, nous ne nous en apercevons qu’au bar, puis au dîner, servi dans une grande salle. Malgré son prix, nous prenons quand même du vin à table, par curiosité. Son goût est un peu madérisé. Au goûter de la seconde bouteille commandée (2 bouteilles pour 10), nous renvoyons la première comme « bouchonnée » - à la surprise scandalisée du serveur qui n’avait sans doute jamais vu cela. Mais son patron, appelé en renfort, ne peut qu’approuver.

Nous goûtons l’alcool local d’ananas après dîner, durant une partie de belote qui nous occupe fort tard. Je redécouvre la belote, délaissée longtemps pour les tarots ; et je crois bien que la belote est plus subtile, au fond.


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