Magazine Humeur

Frédéric Lefebvre au faîte de la « vague » de… sarkonneries !

Publié le 14 avril 2012 par Kamizole

(Jour J-8) Celle-là je ne pouvais la laisser passer D’où l’intérêt de souvent consulter les brèves sur le site d’Europe 1 car je ne veux pas me perdre dans le flot des infos en continu de la plupart des médias donnant quotidiennement au fur et à mesure le verbatim des déclarations des candidats ou de leur entourage. Lefebvre : "révolution positive" de Sarkozy (13 avril 2012)… Lui aussi aura gagné le "gros lot" de la stupidité. Ce qui n’est au demeurant guère nouveau mais il intervenait nettement moins dernièrement.

Il se serait donc enflammé hier sur son blog à propos de la « prise de la Concorde » par Nicolas Sarkozy lors du meeting prévu demain, l’UMP attendant des « dizaines de milliers de personnes » - « ces Français de la France silencieuse qui vont se rassembler à la Concorde et auxquels Nicolas Sarkozy a des choses à dire », dixit Nathalie Kosciusko-Morizet sortant un autre des gimmicks du candidat-président et que je compte bien également épingler comme elle le mérite.

Frédéric Lefebvre qualifie cette prise de la Concorde de « révolution positive que la France peut choisir de mener »… Beau charabia !

Mieux encore : il salue « La Concorde » comme « mot adapté à la situation que vit le monde du XXIème siècle ! ». Prière de ne pas rigoler, sachant que le mode de gouvernement de Nicolas Sarkozy est la division perpétuelle entre les diverses catégories de Français, la "discorde" permanente. Quant à ses relations avec ses homologues étrangers, mieux vaut n'en point parler. Elles frisent le quasi pugilat.

Symbole pour symbole, la « prise de la Concorde » contre la « prise de la Bastille » du 14 juillet 1789, événement fondateur de la Révolution française. Les Etats-généraux nous ayant donné la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, l’abolition des privilèges décrétée lors de La nuit du 4 août 1789 et - nonobstant la tragique période de La Terreur dont l’on ne me fera jamais gober l’utilité - la conception d’un état de droit, démocratique. En n’ayant garde d’oublier la devise « Liberté, égalité, fraternité » qui orne encore le frontispices de nos monuments publics.

Pour combien de temps encore ? Autant, le terme de « prise de la Bastille » correspondit à la révolte populaire qui s’attaqua à ce parfait symbole du pouvoir totalement discrétionnaire de la monarchie absolue : emprisonnement souvent sans procès par le truchement des fameuses « lettres de cachet », autant je le trouve pour le moins déplacé s’agissant d’un meeting Place de la Concorde. Je ne saurais oublier le caractère guerrier des « prises » qu’il s’agisse de villes ou places fortes, de navires, les butins, etc.

Autrement dit, Sarkozy et ses sbires sont en guerre contre au moins l’autre moitié de la France. J’y vois bien plutôt une contre-révolution ultra-réactionnaire que le symbole d’une réconciliation des Français. Le terme de « prise » s’analysant de surcroît comme le symbole de l’appropriation de l’espace public et de la sphère publique - grands services publics lato sensu- au profit du Prince, des siens et d’intérêts privés (multinationales).

Il n’empêche, si Frédéric Lefebvre avait quelque culture historique, il devrait se méfier de la Place de la Concorde. Certes considérée comme une des plus belles de Paris mais au passé lourd de sens. Construite par l’architecte Gabriel entre 1763 et 1772, elle porta à l’origine le nom de « Place Louis-XV » avant qu’on ne l’appelât en 1792 « Place de la Révolution » ! Ce fut un des lieux où fut dressée la guillotine : Louis XVI y fut exécuté le 21 janvier 1793. Elle ne prit le nom de Place de la Concorde qu’en 1795 (et encore connut-elle des allers-retours au nom de Place Louis-XV lors des Restaurations…

Nous saurons donc le 6 mai 2012 si le « couperet » du choix des électeurs tombera comme une sanction sur le cou de Nicolas Sarkozy…


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