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Modigliani, Soutine à la Pinacothèque

Publié le 15 avril 2012 par Egea

J'ai vu hier l'exposition "Giacometti Soutine" à la Pinacothèque. Elle vaut la détour.

Modigliani, Soutine à la Pinacothèque
source (NB : cette toile de Mofigliani est une découverte, elle n' pas été exposée depuis les années 1930)

En effet, on voit finalement assez peu d'expositions sur "l'école de Paris". Si les impressionnistes, les cubistes ou les fauves sont régulièrement exposés, leurs continuateurs le sont bien moins souvent. C'est tout l’intérêt de cette exposition, et notamment de sa première moitié, quand le système marchand n'a pas installé sa domination. En effet, si un Durand Ruelle "lance" les impressionnistes, il reste de la place pour des amateurs d'art, comme Jonas Netter, un négociant alsacien qui collectionne pour le seul plaisir de l'art, rétribuant les artistes qu'il choisit grâce à son seul goût esthétique, et l'entremise de Zborowski, personnage trouble et fantasque.

La période initiale des années 1910 est au fond la plus passionnante : j'ai découvert Suzanne Valladon et son utilisation des couleurs, mais aussi Utrillo et ses ciels toujours gris et pommelés, mais donnant pourtant une lumière intense aux immeubles qu'il peint.

Vient Modigliani, qu'on voit peu à Paris alors pourtant qu'il est intensément reproduit. Deux splendides Derain. Voici Soutine que je découvre : tableaux peu plaisants au premier regard, mais avec un tremblement qui donne du mouvement aux sujets.

Modigliani, Soutine à la Pinacothèque
source

La fin de l'exposition est plus décevante, avec des peintres mineurs dont je retiens Vlado. Mais nous sommes déjà dans les années 1920, le mouvement de Montparnasse anime tout et surtout emporte tout, avec des galeristes qui encadrent les plus grands : un amateur comme Netter ne peut plus lutter contre le marché et doit se rabattre sur des "petits peintres" qui reflètent assez mal l'effervescence des Montparnos. Toutefois, il y a des Kisling et surtout deux Vlaminck absolument étourdissants

C'est en fait ce que nous dit cette exposition : la fin d'un moment quand un collectionneur pouvait rencontrer directement les artistes et jouer au mécène. Un temps où le goût venaient des individus, non des professionnels qui cotent et font les réputations.

Au final, une exposition qui vaut le détour, montrant des peintres finalement méconnus.

Réf :

  • Le site de l'expo
  • Une visite par le journal des peintres

O. Kempf


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