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Critique Ciné : Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres, étourdissant

Publié le 15 avril 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

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Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres // De Guy Ritchie. Avec Robert Downey Jr, Jude Law et Noomi Rapace.


Sorti en pleine diffusion de la série de Steven Moffat, Sherlock Holmes 2 pouvait avoir de quoi se faire concurrencer et en fait, non, même pas. Le style Guy Ritchie (et des scénaristes de ce nouveau volet) est bien plus intéressante que celui de Moffat. Enfin, tout ça pour Moriarty. Il faut dire que Jared Harris incarne toujours ses personnages avec tellement de charisme et de classe (déjà que dans Fringe son rôle de David Robert Jones est ahurissant) et qu'ici il se surpasse et surclasse largement le moyenne Andrew Scott (qui incarnait Moriarty dans le Sherlock de Moffat). Ma comparaison entre les deux s'arrêtera là étant donné que les deux versions ne sont pas traitées à la même époque. J'étais donc ravi de retrouver le style de Ritchie que j'adore toujours autant. Sa mise en scène énergique, vivante et brutale me plait. De même que sa décomposition des scènes d'action qui me surprend toujours autant. C'est un vrai cocktail détonnant que le réalisateur britannique nous propose, un film plus complexe et moins grand public que le premier (plus sombre, notamment grâce au personnage de Moriarty).
Sherlock Holmes a toujours été réputé pour être l'homme à l'esprit le plus affûté de son époque. Jusqu'au jour où le redoutable professeur James Moriarty, criminel d'une puissance intellectuelle comparable à celle du célèbre détective, fait son entrée en scène… Il a même sans doute un net avantage sur Holmes car il met non seulement son intelligence au service de noirs desseins, mais il est totalement dépourvu de sens moral. Partout dans le monde, la presse s'enflamme : on apprend ainsi qu'en Inde un magnat du coton est ruiné par un scandale, ou qu'en Chine un trafiquant d'opium est décédé, en apparence, d'une overdose, ou encore que des attentats se sont produits à Strasbourg et à Vienne et qu'aux Etats-Unis, un baron de l'acier vient de mourir…
Personne ne voit le lien entre ces événements qui semblent sans rapport, hormis le grand Sherlock Holmes qui y discerne la même volonté maléfique de semer la mort et la destruction. Et ces crimes portent tous la marque du sinistre Moriarty. Tandis que leur enquête les mène en France, en Allemagne et en Suisse, Holmes et Watson prennent de plus en plus de risques. Mais Moriarty a systématiquement un coup d'avance et semble tout près d'atteindre son objectif. S'il y parvient, non seulement sa fortune et son pouvoir seront sans limite, mais le cours de l'Histoire pourrait bien en être changé à jamais…
Alors que l'histoire aurait peut être pu être un peu plus empreintée de folie, je trouve que le scénario est suffisamment bon pour tenir les 2h de film. Si le premier volet se devait de rassembler les foules autour de l'humour décapant du héros, ce second volet est surtout là pour se plonger un peu plus dans l'histoire de Sherlock Holmes. Et j'ai adoré ça. Les moments les plus outranciers sont largement les meilleurs (la scène dans la foret, la scène dans l'usine, la scène du train dont une petite partie qui ferait presque un pied de nez aux critiques qui parlait d'un film gay-isé lors de la sorti du premier volet notamment à cause des affiches très britanniques). Ce qui permet également à ce second volet de Sherlock Holmes d'être une réussite c'est son empreinte assumée anglaise, qui dépeint avec brio le Londres et autres villes de l'époque. Petit crochet par Paris même (et très bien fait, avec petite apparition de Thierry Neuvic en cliché paysan - moustache à l'appui - et gros accent français, en prime).
Le style de Ritchie colle parfaitement à l'esprit du personnage et de l'ambiance qu'il doit choisir. Ritchie est un petit fou dans sa tête, qui aime tout ce qui éclate et il s'amuse tellement bien que l'on ne peut que prendre un malin plaisir à suivre le film. Sans compter sur une fin de film des plus jouissive. Quelques bons gags, quelques bonnes répliques ici et là, de l'action à faire pâlir bon nombre de films du genre. Le réalisateur britannique enchaine les scènes visuellement impeccable. Si il y a bien quelque chose qu'il réussi c'est l'esthétisme de son film. Mais il faut accrocher également, c'est la clé pour adhérer. Et j'oublie presque de vous parler du casting, toujours à la pointe et notamment de Robert Downey Jr que j'adore. Je suis fan de cet acteur et il n'arrêtera jamais de me surprendre. Sa renaissance il y a quelque année aura été l'une des meilleures choses que le cinéma nous aura offert. Pendant ce temps Jude Law tente d'avoir les pieds sur terre et de nous amuser, avec une Noomi Rapace des plus charmantes (dont je suis fan depuis Millenium - version originale s'il vous plait -).
Note : 8.5/10. En bref, un second volet explosif, jouissif et toujours aussi réjouissant. Une intrigue plus maligne et noire, pour un film à l'allure de blockbuster réussi.


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