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American Dark Age : Interview de Jean David Michel

Par Katchoo86

American Dark Age : Interview de Jean David Michel

Vous vous en êtes sans doute aperçus, lorsque j’aime un comic book, un personnage ou même un artiste, je le défend corps et âme, j’en parle et j’en reparle indéfiniment pour inciter le plus grand nombre à découvrir l’objet de mes émois et à ne surtout pas passer à côté.
Le web comic American Dark Age fait partie de ces pépites hallucinantes dont le premier numéro a été financé grâce à Kickstater et qui continue sa croisade en vue d’un deuxième épisode qui se profile comme étant tout aussi épique que le premier.
J’ai eu la chance de me voir accepter un entretien avec Jean David Michel, l’homme derrière ADA qui a eu l’extrême gentillesse d’avoir répondu à mes quelques questions par mail.
Après tout ça, si vous ne tombez pas sous la coupe de Katherine Brody, l’héroïne punk et tranchante d’American Dark Age, je vous jure que je me fais nonne.

American Dark Age : Interview de Jean David MichelBonjour Jean David Michel, je suis très heureuse que vous ayez accepté de répondre à mes mes quelques questions, American Dark Age fut pour moi l’une des plus belles découvertes de l’année 2011, tant par l’originalité de son scénario que par les dessins percutants de votre acolyte, Jaqueline Taylor.
Pouvez-vous pour commencer vous présenter auprès des lecteurs du TLGB qui ont déjà entendu parler d’ADA mais qui au final ne savent pas grand-chose des artistes qui sont à l’origine de cette œuvre prometteuse.

Bonjour Camille et merci pour toutes les magnifiques éloges dites à mon sujet et à mon équipe à propos d’American Dark Age. C’est vraiment enthousiasmant de savoir que nous avons des fans de la sorte en France.
Lorsque l’idée d’American Dark Age m’est venue à l’esprit, j’ai senti que je ne maîtrisais plus rien. C’est une idée originale que je n’avais jamais vu avant et plus je pensais à ses possibilités, plus je voulais la voir naître. Une nuit, je n’arrivais pas évacuer l’idée de cette jeune fille faisant partie d’un groupe de punk rock en train de tout découper à travers un champ de bataille munie d’une longue épée, alors j’ai sauté hors de mon lit et j’ai dessiné la toute première image de Katherine Brody à 4h du matin et depuis lors j’ai été obsédé par ce qu’elle est, et ce qui lui arrive.
Je n’avais jamais écrit professionnellement avant. J’étais juste un artiste en art visuel médiocre qui avait écrit une histoire de reboot sur Doc Savage que personne ne voulait publier.
American Dark Age et Katherine Brody m’appartenaient. Je n’avais pas besoin de la permission de quiquonque pour les publier, c’est alors que j’ai commencé à écrire des scripts et apprendre ce qu’il fallait pour publier son propre comic book.

Comment avez-vous rencontré Jaqueline Taylor et pourquoi l’avez-vous choisi pour illustrer ADA ?

J’ai trouvé Jacqueline via DeviantArt. Lorsque je me suis rendu compte qu’illustrer moi même ma bande dessinée n’allait pas fonctionner, je savais que je voulais quelqu’un qui pourrait donner aux personnages autant d’expressivité que je l’avais envisagé. Je voulais aussi quelqu’un qui comprenait la chorégraphie des combats à la fois avec humour et d’un niveau instinctif. L’oeuvre de Jacqueline possède tout cela et bien plus encore.
Elle a l’énorme capacité d’être en mesure de distiller les concepts et les idées que je lui ai donné pour en faire des images les plus dynamiques que je n’ai même jamais imaginé. Jac est aussi très passionnée par la manière dont Brody est représentée et comment elle peut réagir dans certaines situations, ce que j’apprécie beacoup. Lorsque j’étais à la recherche d’un artiste, je voulais m’assurer qu’il serait aussi investi dans l’histoire et les personnages que je le suis et elle l’a prouvé maintes et maintes fois.

American Dark Age : Interview de Jean David Michel

Passer par Kickstarter était il pour vous une évidence pour financer ADA ? Est-ce réellement de nos jours la meilleure solution pour mener à bien un projet artistique, mais aussi se faire connaître d’un large public ?

Trouver les moyens de financer ADA était une priorité, et une fois que nous avons découvert Kickstarter, oui, absolument, c’était évident. Lorsque nous avons utilisé Kickstarter pour la première fois, il n’y avait pas encore tous ces exemples de réusite, alors nous n’étions pas sûr si ça allait fonctionner. Mais cela semblait être le chemin le plus sûr. Ils font en sorte que cela soit assez simple à mettre en place, puis c’était juste à nous d’organiser toute la promotion.

American Dark Age : Interview de Jean David MichelADA est le premier comic issu de votre maison d’édition, Megabrain Comics, est-ce que d’autres projets sont sur les rails ?

À l’heure actuelle, ADA est la principale priorité. Nous travaillons toujours dessus en vue d’une sortie régulière tout en tenant compte des aléas de la production. Mais effectivement, il ya d’autres projets en vue. Ce que nous espérons faire dans quelques années, c’est d’avoir quelques livres qui couvrent tout un tas de genres. Les prochains projets sont un comics de super-héros pour tous les âges et une comédie romantique.

Parlons un peu d’ADA, comment définiriez-vous l’histoire ? Pour ma part il me plait de la comparer (en tout cas au premier abord, vu que je n’ai lu que le premier numéro) à une version Rock n’ Roll d’Y The Last Man

Y The Last Man a eu une influence énorme sur l’histoire ainsi que, Tank Girl, la série L’Arcane des épées de Tad Williams et Avatar: The Last Airbender. Si je devais simplifier le concept, je suppose que je le décrirais comme Le Seigneur des Anneaux qui rencontre GI Joe interprété par Brody Dalle comme personnage principal. Mais c’est vraiment beaucoup plus vaste que ça.
J’essaie de créer un monde où tout lecteur peut s’en imaginer l’exploration et y vivre ses propres aventures.
L’histoire est née d’un simple rêve que j’ai eu tout au long de ma vie. Comment pourrais-je devenir un chevalier ? C’est une idée très large qui aurait pu être mis en œuvre de mille façons différentes pour une bande dessinée, mais je voulais vraiment trouver un scénario qui n’entraînerait pas la magie ou le voyage dans le temps. J’aime les épées autant que je peux apprécier une histoire avec des armes à feu dans une bonne scène d’action, j’ai toujours été attiré par les armes blanches et les guerres archaïques.

La musique a l’air d’avoir une part importante dans ADA, avec des références à la scène Punk notamment (Citizen Fish, The Ramones, Television), cela va t-il continuer à être le cas compte tenu de l’aspect particulier de la suite des évènements ? Quel est votre univers musical ?

J’ai été un artiste visuel toute ma vie, mais au fond j’ai toujours voulu être une rockstar à la tête d’un groupe comme les Dead Boys, Suicidal Tendencies ou The Clash. La musique d’une certaine façon ou d’une autre a toujours informé de ce que j’ai fait dans ma vie soit comme source d’inspiration ou d’éducation. Elle se trouve tellement dans tout ce que nous faisons. Si vous revenez à Tolkien, Shakespeare et même Homère – la musique a toujours été une partie de leurs fantasmes épiques. Combien de scènes sont là, dans Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux où les gens partagent des chansons de leur pays d’origine lors un feu de camp? J’ai conçu American Dark Age avec beaucoup de musique tout comme ces histoires l’avaient fait, mais avec notre musique d’aujourd’hui. J’imagine que si j’étais sur un champ de bataille avec une épée à la main, je n’entendrais pas les ballades de ménestrel dans mon esprit, parce que la musique n’a rien à voir avec notre monde d’aujourd’hui. Iron Maiden, The Ramones et Slayer seraient la trame sonore de mes combats.

American Dark Age : Interview de Jean David Michel

A quelle intervalle espérez-vous publier ADA ?

Comme je l’ai dit plus tôt, nous subissons toujours les aléas de la production pour ADA. Nous aimerions tous que cela soit un mensuel, mais les exigences de nos emplois respectifs et nos familles jouent un grand facteur dans tout cela. La carrière de Jacqueline a commencé à prendre de l’élan en même temps que nous avons commencé à travailler ensemble. Elle ne travaille plus uniquement sur notre livre ce qui rallonge la période dans laquelle nous pouvons compléter ensemble chaque numéro. Je dois dire que les prochains numéros méritent certainement l’attente, oui. Brody va se retrouver dans certaines situations graves qui feront grincer des dents les lecteurs et les remplir de joie.
Chacun d’entre nous à Megabrain croisons les doigts pour que d’ici la fin de l’année, nous soyons sur une cadence régulière bi-mensuelle. Espérons que nous ne perdions pas les fans que nous avons obtenus en raison de tout cela.

Quelles sont vos héroïnes de comics préférées, est-ce qu’une héroïne en particulier a été une source d’inspiration pour créer  le personnage de Katherine Brody ? 

Wow ! Il y en a tant. Parmi mes héroïnes préférées de comics se trouvent Red Sonja, les Bat Women, Batgirl, Wonder Woman, Oracle, Storm, Wolfsbane, Thorn, et je pense que tu la connais très bien, Katchoo de Strangers in Paradise. Je sais qu’elle n’est pas une héroïne typique, mais elle incarne une grande partie des traits et des caractéristiques qui m’attirent chez un personnage féminin. Forte, décalée, un peu endommagée. Tout autour, elle n’est pas parfaite, mais elle parvient tout de même à mener sa vie selon ses propres termes. Oh, et l’une de mes grandes favorites qui je pense ne reçoit suffisamment de crédit est Atom Eve d’Invincible. Cette fille est phénoménale !
J’ai été élevé par ma mère et mes trois sœurs, qui sont toutes très fortes et indépendantes, donc je pense que cela a joué un rôle énorme pour être attiré par tant d’héroïnes de comics.
Katherine Brody a tant d’influences autour de sa personnalité allant des personnages de bandes dessinées, de musiciens que des personnes avec qui j’ai grandi avec certains de mes personnages préférés issus de film. Red Sonja, Buffy, Thorn Harvestar et Wonder Woman sont quatre héroïnes de bandes dessinées qui ont contribué à la construire, mais David Bowie, Brody Dalle, la pirate Anne Bonny, et Boadicée sont également quelques influences réelles pour son personnage.
Vu que je ne suis pas une femme, cela m’a vraiment beaucoup aidé d’avoir des personnages forts comme référence afin d’écrire ses dialogues et son caractère.

American Dark Age : Interview de Jean David Michel

Puisque c’est le thème principal de ce blog, que pensez-vous du sort des héroïnes dans les comics mainstream ? Les comics indie ne sont ils pas au final plus respectueux de leur personnage féminins ? Que feriez-vous par exemple si l’un des Big Two vous proposait de publier ADA ?

Je ne suis pas trop optimiste sur le sort des personnages féminins dans les comics traditionnels. Il est triste que les bandes dessinées, que j’ai toujours pensé comme étant plutôt socialement progressiste, soient tellement à la traîne dans la politique des genres. Les titres des New 52 de DC sont presque universellement désastreux pour les personnages féminins, et tandis que Marvel n’a pas été aussi spectaculairement mauvais pour ses personnages féminins, ils n’ont pas non plus fait tomber des murs.
Les comics Indés ont quelques avantages. Le plus évident, c’est que nous sommes presque tous des creator owned, et les créateurs aiment leurs personnages. Nous n’allons pas utiliser nos personnages féminins comme des victimes, des objets sexuels, et des excuses pour pousser nos personnages masculins à entrer dans l’action. Brody n’est pas là pour faire bonne figure pour un gars, ou pour permettre à un mec de paraître bien.
Je ne sais pas si je voudrais que l’un des Big Too publie ADA. La distribution et la publicité seraient étonnants, mais c’est une petite histoire, c’est centré sur les personnages, ce n’est pas sûr. Je ne sais pas si les Big Two s’en occuperaient de même la façon dont nous le ferions. Si ils nous approchent pour travailler sur tout autre projet, alors bien sûr, je serai ravi de travailler avec eux. (DC, Marvel – s’il vous plaît approchez, prenons le temps d’en discuter !)

Voilà, j’espère que cette nouvelle interview vous a plu les enfants, maintenant il ne vous reste plus qu’à foncer sur le site de Megabrains, l’éditeur d’American Dark Age.


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