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Le vote expliqué aux nuls

Publié le 20 avril 2012 par Kamizole

(Jour J-2) Surprenant « Coup de Grisou » ! Il me dépasse largement en loufoquerie quand il part en quête du candidat idéal et que ne l'ayant pas trouvé, il se met - dans un raisonnement fondé sur une logique imparable - à la place des électeurs lambda confrontés aux redoutables choix stratégiques du premier tour. Si vous répugnez à perdre du temps dans la lecture des professions de foi que nous venons de recevoir dans les habituelles grandes enveloppes kraft de la Préfecture - perso, je ne les lis jamais ! - lisez plutôt son article :

Il est 3 heures du matin et brusquement je me réveille en m'exclamant "Mais bon sang mais c'est bien sûr, une élection présidentielle c'est l'inverse d'un référendum" !

Non non je vous rassure la veille au soir je n'avais pas fumé de la mauvaise moquette ni même avalé la piquette de chez "jojo" du bistrot d'en face, d'abord je ne fume pas et ne bois que de l'eau !

Expliquons-nous. A un référendum la question posée est toujours "oui  OU non", à une élection présidentielle, c'est "oui ET non"! Vous suivez ? Non ?

Imaginons un instant - au hasard - que je sois de gauche, je sais donc à qui je vais dire NON, mais pour qui je vais voter OUI alors c'est là que ça se corse comme aurait dit Napoléon ( pas le nôtre, le premier) !

Car j'ai le choix entre plusieurs oui, ce oui-ci ou ce oui-là ou peut-être encore ce oui-extrème.

J'ai ouï dire qu'il y avait les oui-utiles et puis les autres qui ne le sont pas ou beaucoup moins.

Je ne savais pas qu'il y avait une hiérarchie dans les oui ! Si oui pourquoi voter alors ? Non, vous n'êtes pas d'accord ?

Bon alors reprenons : je vais donc prendre ce oui-ci parce qu'on me dit qu'il est utile mais pourtant il y a des choses qui me plaisent bien dans ces oui-là aussi. Alors comment fais-je ?

On m'a dit aussi qu'à une élection présidentielle on ne pouvait pas panacher. Dommage car je prendrais bien la tête de ce oui-ci pour la mettre sur les épaules de ce oui-là !

Bon, tant pis revenons à nos moutons.

Le non c'est sûr, pas question, c'est déjà ça ! "Non mais ça va pas, je ne vais quand même pas voter pour un non qui nous en a fait baver pour un oui ou pour un non !"

Imaginons que je vote pour ce oui-ci mais que je préfère ce oui-là j'aurais un peu l'impression de me trahir mais je me rassurerai en me disant que si j'avais voté pour ce oui-là, le oui-ci n'aurait peut-être pas passé le premier tour et j'aurais eu le non dont je ne voulais pas ! Logique non ?

Et puis à l'inverse, si je vote pour ce oui-là, je peux peut-être renforcer ce oui-ci si les autres votent pour l'autre oui ! Et ainsi je n'aurais pas le non ! Vous suivez toujours oui ?

Oui mais c'est risqué quand même, parce que si beaucoup de monde vote pour ce oui-là, ce oui-ci ne sera peut-être pas présent au deuxième tour et ce oui-là non plus. Et là, patatras on aura tout gagné.. ou plutôt tout perdu.

Cruel dilemme. Ce serait quand même plus facile si on votait d'abord pour le deuxième tour, vous ne croyez pas ?

D'ailleurs il est beaucoup plus simple d'être pour un oui-extrême, c'est ce oui-ci ou rien... car dans le cas où ce oui-ci ne passerait pas, on ne voterait pas tout simplement au deuxième tour puisqu'on avait dit que c'était ce oui-ci ou rien... Sauf bien évidemment si le risque d'avoir le non est trop grand alors là on votera pour ce oui-là, le"oui-utile" mais avec des pincettes, honneur oblige !

Mais là où l'exercice est le plus facile c'est pour un centriste de gauche !

Car un centriste de gauche ça dit oui-mais et ça ne vote jamais pour un oui-extrême alors il n'a pas d'autre choix que de voter pour ce oui-ci même si dans le non-là d'en face il y a aussi des choses qui l'attirent.

Si vous êtes de droite ou centriste de droite, tous ces raisonne-ments marchent aussi pour vous, il suffit seulement de mettre un autre nom sur le non et le tour est joué!

Quant aux "vrais" centristes, ceux qui ne veulent ni du oui ni du non ni du ni oui ni non auront quand même à choisir entre un oui-non, un non-oui, un oui-oui ou un non-non, je les plains de tout mon coeur!

Voyez comme en République les choses bien expliquées sont simples. Alors vous vous décidez, oui ou non ?

En conclusion, comme dirait Raymond Devos duquel je me suis inspiré "Voter c'est pas rien, si on vote rien ça vaurien"


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