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Old sluts : Dana Scully (1993-2002)

Publié le 23 avril 2012 par Vinsh
Old sluts : Dana Scully (1993-2002)
Je n'ai jamais été un grand fan d'X-Files. Je ne sais même pas comment ma série se terminait, si Fox Muler a retrouvé sa sœur disparue ou s'il était juste toqué, s'il est mort ou s'il a fini par céder à la tension sexuelle qui polluait en toute innocence ses relations professionnelles avec Scully. Peut-être tout ça à la fois, en fait. Bref, je ne suivais pas trop. Déjà parce que je pigeais pas grand'chose (j'avais huit ans, quoi). Ensuite parce que, il faut bien le dire, je flippais ma race (re-j'avais huit ans, quoi). Notamment pendant le générique, avec les silhouettes bizarres qui bougeaient sur fond noir (j'ai très peur des silhouettes dans le noir) (si un jour tu veux me faire peur, coupe la lumière le soir, et déplace-toi silencieusement autour de moi : je deviendrai hystérique en environ 43 secondes). Heureusement il y avait Dana Scully. Ah Dana...
Il faut dire que les mioches de moins de douze ans qui tombaient sur Tooms et autres créatures bizarres mais néanmoins humaines (ou alors pas tant que ça) qui croisaient la route du duo policier en prenaient à chaque fois pour une nuit pénible après extinction des lumières, aussi. Quelle idée, franchement, dans les années 90, de programmer les soirées des kids avec des histoires pareilles (réveillez-vous, les gars : si le public de la série est supposé avoir 15-16 ans minimum, ça veut dire que les 8-12 ans vont se jeter dessus comme la misère sur le pauvre monde) (donc OUI, X-Files était une série pour enfants). Une figure féminine rassurante, oserai-je dire presque maternelle, était donc la bienvenue (lol).

Old sluts : Dana Scully (1993-2002)

Tooms, un mec sympa (surtout si tu as des canalisations bouchées)


Avouons-le, ce qui a fait le succès de X-Files pendant cinq bonnes années (puis quatre années de mort lente et douloureuse en termes d'audiences), ce sont évidemment les thématiques freaks et les aliens, qui donnèrent un joli sursaut à la fanitude des "believers", esprits perchés et autres théoriciens de la zone 51 (un peu comme Jurassic Park relança l'intérêt de toute une génération de gamins pour les dinosaures et comme Sauvés par le Gong ou Beverly Hills donnèrent leurs lettres de noblesse aux années lycée dans la pop culture mondiale). C'est d'ailleurs épatant de constater le nombre de séries qui, plus ou moins consciemment, dérivent de X-Files, de la fascination que la série a relancée pour le FBI et les phénomènes paranormaux. Sans X-Files, il n'y aurait peut-être jamais eu Roswell, Profiler, Battlestar Galactica, Les Experts ou Les 4400. En fait, l'essentiel des séries 90's qui, quelques années après les début d'X-Files en 1993, ont nourri la culte Trilogie du samedi de M6, sont probablement nées dans le sillage de la série de Chris Carter. 
Old sluts : Dana Scully (1993-2002)

Mais l'autre force de la série, c'était évidemment son duo d'acteurs, qui distillaient une subtile tension sexuelle / amoureuse sans jamais sombrer dans le vaudeville (l'imagination des fans faisait le travail), tout en menant une touchante quête existentielle pour la vérité qui, espérait-on, finirait pas guérir Mulder de ses névroses. Fox Mulder, le rôle qui rendit David Duchovny célèbre bien avant Californication, était parano et conspirationniste, pendant que Dana Scully était sceptique et rationnelle. Et c'est ce qui nous faisait aimer Scully (enfin, ça et son téléphone portable de la taille d'un frigo "Mulder c'est moi") : son scepticisme, sa manière de nier les fantasmes aliens de Mulder jusqu'à exposition de vraies preuves, son calme olympien... Scully était parfaite. Calme, belle, intelligente, Dana Scully / Gillian Anderson incarne peut-être l'archétype de l'anti-héroïne de série dans les années 90 : pas drôle, pas séductrice, pas névrosée, pas particulièrement lookée, féminine sans chercher à en jouer, jamais pigeonnante du décolleté ou chouinante sous la pression, elle était tout simplement unique, y compris parmi les héroïnes "masculiniséees" de séries policières (Lily Rush, Olivia Benson et autres), toujours tôt ou tard renvoyées à leur condition de femme, à leur statut de victimes de la violence masculine ayant un compte à régler ou à leur sensibilité amoureuse fleur bleue. Scully, elle, était l'égale absolue de Mulder : ni mieux, ni moins bien considérée, ni plus forte ni davantage dans le besoin d'être protégée que lui. Elle était son boulot avant d'être une potentielle love interest, et ce sont les fans qui faisaient l'essentiel du travail consistant à la "glamouriser".
Dana Scully, c'est un peu l'héroïne des femmes d'aujourd'hui : sans jamais minauder, draguer, mettre une tenue plus sexy que son imperméable du FBI ou faire autre chose que son boulot, elle a réussi, du haut de son poste de jeune recrue du FBI (Gillian Anderson avait 25 ans en 1993), par sa seule personnalité courageuse et rationnelle, à incarner une jeune femme vraiment mature et à s'imposer comme l'une des icônes les plus sexy que la pop culture des années 90 nous ait livrées...Vraiment dommage que la carrière de Gillian Anderson soit devenue si discrète depuis.

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