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Les retombées technologiques du ciel

Publié le 24 avril 2012 par Alon210 @alexanderc

De tout ce que dit Jacques Cheminade, une chose est bien vraie : l’industrie spatiale est à l’origine de nombreuses technologies. Tout ce que nous utilisons de près ou de loin, provient de l’ingénierie aérospatiale. L’espace, ainsi que le secteur militaire, sont bénéfiques pour l’avancée technologique.

(article écrit il y a longtemps : en cours de mise à jour)

La microinformatique et la photographie numérique

Sans l’industrie astronautique de pointe, on aurait sans doute mis du temps à perfectionner l’informatique. Les progrès viennent de problèmes pratiques : comment alléger l’informatique embarquée des navettes ? Comment améliorer la fiabilité des photographies et des transmissions sans fil ? C’est ainsi que la NASA et ses partenaires inventèrent les capteurs numériques, le protocole wifi, ou les cartes à puces. La robotique prit aussi en envol à la NASA ; au sens propre car il fallait automatiser les sondes spatiales avant d’envoyer des humains. Sans oublier les couches pour bébé développées dans un souci d’hygiène pour les astronautes… Le kevlar, si utile pour les gilets pare-balle et les fuselages d’avion, fut également développé dans les laboratoires de la NASA. Si après cela, on nous dit que le spatial, cela ne sert à rien ! En fait, tout ce qui nous entoure provient de près ou de loin de l’industrie spatiale : la météorologie et la sismologie ne pourraient se passer des satellites, comme la télévision, Internet, ou les GPS. Quant à l’accéléromètre et au gyroscope inclus dans l’iPhone (et qu’on retrouve également dans la Wii), ils ont été créés pour la détection des ondes gravitationnelles émises par les trous noirs, ce qui ne peut se faire sans appareils de mesures vibratoires extrêmement précis. Aujourd’hui, les airbags sauvent des milliers de vie par jour, mais leur technologie était au départ réservée aux ondes gravitationnelles… Ensuite, il n’est pas un hôpital qui ne soit équipé d’un système de purification de l’air : ces systèmes de décontamination furent mis au point pour permettre aux astronautes de respirer un air sain.

Dans les innovations tombées du ciel, citons aussi les matériaux à mémoire de forme comme ces bracelets à la mode qui reprennent leur structure après avoir été tordus. Ces matériaux servent dans les prothèses médicales et depuis 1996, ils ont révolutionné l’orthodontie sous la forme des « bagues », grâce à l’invention d’un ressort dentaire. Etiré, il est attaché aux dents et reprend sa forme en entraînant la dentition. Avec lui, le traitement orthodontique devient beaucoup plus rapide qu’avec un appareil standard. Les forces exercées étant constantes, il est aussi moins douloureux. Les personnes au sourire de star grâce à l’orthodontie ont donc de quoi remercier la NASA ! Les lunettes à branches ultrasolides furent aussi développées pour les astronautes. L’industrie textile n’est pas en reste : des chemises dont les manches se retroussent toutes seules quand il fait chaud, d’autres, qui, sous l’effet de la vapeur, se défroissent automatiquement et n’ont donc pas besoin de repassage ! La recherche sur les nanotechnologies permet aussi des textiles intelligents et leur utilisation en médecine pourrait bien guérir des maladies jusque-là incurables.

Viennent les capteurs biométriques (très utiles pour la police). Aujourd’hui, la majorité des ordinateurs portables reconnaissent les empreintes digitales, mais dans les années 1980, cette technologie était en phase de test sur la navette spatiale.

Au fond d’un paquet de chips, il y a toujours des miettes de pommes de terre : celles des chips accidentées lors de la mise en sachet. Empaqueter les chips sans les briser est un vrai casse-tête. Qui eut pensé que la NASA viendrait résoudre ce problème insolite ? HTG, une société allemande, est spécialisée dans la résolution de problèmes d’écoulement aérodynamique pour des projets spatiaux. Elle étudie notamment les caractéristiques de vol des lanceurs européens. Mais à la demande d’un fabricant de machines de conditionnement, HTG s’est penchée sur la cruciale question de l’emballage des chips. Atterrissage contrôlé… : selon HTG, faire atterrir une sonde sur une planète, c’est un peu comme… laisser tomber une pomme chips dans un sachet. Il faut, dans les deux cas, calculer une vitesse de descente optimale compatible avec la sécurité (pas de casse !). Cette vitesse tient compte de l’écoulement de l’air, de la direction du mouvement, de la structure de l’objet et de la température. D’où, pour l’atterrissage de sondes, des calculs de trajectoire très poussés qui conduisirent à l’élaboration de supercalculateurs dans la Silicon Valley. Aujourd’hui, ces supercalculateurs servent dans tous les domaines : économie, médecine, géologie, mathématiques, physique… Ils permirent aussi le décodage du génome humain en 2003. Pour les chips, en 1999 un nouveau système d’ensachage est né. Grâce à lui, les chips ou autres biscuits légers sont emballés de 30 à 50 % plus rapidement !

Et si tout satellite ressemble à un paquet cadeaux emballé de papier doré, ce n’est pas pour faire joli. Dans l’espace, ces engins sont mis à rude épreuve à cause du rayonnement solaire intense. Résultat : certaines zones de surface se retrouvent exposées à de fortes chaleurs. Or, seule une température stable garantit le bon fonctionnement d’un satellite. Pour lutter, on recouvre l’appareil d’un matériau réfléchissant et isolant, comme la feuille de mylar doré. Ces feuilles de plastique métallisées et isolantes offrent une surface dorée et une argentée. Dans le cas d’un satellite, puisqu’il faut réfléchir les rayons, le côté doré doit se trouver vers l’extérieur. Sur Terre, les couvertures de survie sont essentielles dans une trousse de secours.

Quant aux panneaux solaires qui seraient le remède à nos problèmes énergétiques, ils furent développés pour permettre aux satellites de s’approvisionner de manière autonome en énergie. Pour finir, dans l’espace, tout est conçu pour être léger et prendre peu de place. C’est le cas d’une petite pompe utilisée dans un laboratoire spatial. Elle servait à injecter des liquides nutritifs pour l’étude de la croissance de végétaux en l’absence de gravité. Puis on l’utilisa à la rescousse… des pandas ! Les pandas sont menacés d’extinction. Quel rapport avec cette micro pompe ? Eh bien, l’une des raisons de cette extinction, c’est le cycle reproductif de la femelle : elle n’est en chaleur qu’une fois par an, ce qui limite les accouplements et les naissances. Les chercheurs pensèrent donc qu’en lui injectant des hormones, les femelles pandas pourraient voir leurs périodes de chaleur augmenter, et leurs chances de grossesse aussi. C’est ainsi que la petite pompe servant à nourrir les plantes a été modifiée et adaptée afin d’être implantée sur le dos des pandas. Là, elle délivre régulièrement une quantité d’hormones suffisantes pour que la femelle panda ait plus de chances d’avoir des petits !

Nul doute que le spatial est un secteur économique négligé…

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