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Sarkozy, un homme faible

Publié le 25 avril 2012 par Omelette Seizeoeufs

Sarkozy est en train de rater sa sortie.

Il a été dit suffisamment que son mandat ne laissera aucun symbole positif, genre abolition de la peine de mort ou même suppression du service militaire obligatoire. Le passif en revanche est assez lourd. Les adorateurs fidèles pouvaient encore espérer que la ligne "il a obéi tranquillement à Merkel pendant la crise" assurerait à leur héros au moins une image de grand homme d'État.

Il pouvait perdre tranquillement et même se dire victime collatérale de la crise qui a balayé tant d'autres chefs d'État européens. Il pouvait tenter de sauver les meubles en se montrant à la hauteur, digne.

Dupont : Nous bander les yeux ?… Jamais de la vie : un Dupont veut voir la mort en face…

Dupond : Je dirais même plus : un Dupond veut voir la fort en masse !…

Mais non. Il sera de ceux qui s'aggrippe à leur fauteuil jusqu'au dernier moment, comme il gardait le stylo roumain. Ne rien lâcher. Parfois, Monsieur le P., le brave est celui qui sait renoncer. Sarkozy est en train de parfaire le portrait que l'on gardera de lui : celui qui était toujours prêt à s'abaisser pour plaire. Souvenez-vous de ses discours siropeux à Washington, Londres et Rome où s'est senti le besoin de séduire les plus forts, même parfois contre son propre pays. Il n'est pas difficile d'imaginer que son ascension fulgurante dans les rangs du RPR était due à cette tendance à flatter ses supérieurs.

Manque de chance (mais c'est plutôt karmique) : le dernier "plus fort" auquel il aura affaire pendant son mandat, ce sera les électeurs du Front National. Et comme d'habitude, son intérêt personnel va prendre le dessus. Il est difficile de dire qu'il sert encore une cause, tant il est prêt à trahir les idéaux qu'il était censé défendre. La seule cause qui reste est la sienne, et pour l'avancer il part séduire les électeurs de l'ennemi héréditaire du mouvement gaulliste, en donnant des gages de crédibilité républicaine à cette force de mystification qui trafique le malheur des gens avec une illusion xénophobe fondamentalement dangereuse, fondamentalement et irrévocablement anti-républicaine.

C'est la dernière "France" qui lui reste à séduire. Il n'hésite pas, il se lance, s'abaisse, nous rabaisse en même temps, détruit ce qui lui restait de crédibilité historique dans la vaine tentative de grappiller quelques points. Bassesse, faiblesse, petitesse, mesquinerie, narcissisme.

Si c'est bien cette image que l'histoire gardera de Nicolas Sarkozy, il aura tout fait pour la mériter.


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