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Sarkozy voulait 3 débats, il a déjà 3 affaires.

Publié le 25 avril 2012 par Juan
Sarkozy voulait 3 débats, il a déjà 3 affaires. Nicolas Sarkozy risque un troisième tour judiciaire s'il n'est pas élu le 6 mai prochain. Ce constat émane de l'agence Reuters, peu suspecte d'antisarkozysme primaire. Pour le plus grand malheur du candidat sortant, la perspective d'une possible défaite et la poursuite d'instruction où son nom est (trop) régulièrement citées réactivent l'intérêt des grands médias.
Pendant la campagne du premier tout, la candidate Eva Joly a rapporté accusations  et révélations concernant quelques affaires judiciaires de ce quinquennat écoulé. L'ancienne juge s'étonna, à juste titre, qu'un candidat aussi concerné put se présenter sans souci ni contrainte à l'élection présidentielle. Car ce scrutin a l'immense avantage, en cas de victoire, de soustraire totalement l'intéressé à toute poursuite.
Au final, trois affaires intéressent la justice et ont connu des révélations récentes.


Qui a payé le duplex de Neuilly ?
Nicolas Sarkozy a menti, au moins par omission, sur le financement de l'acquisition de son duplex à Neuilly-sur-Seine en 1997. En 2007, Nicolas Sarkozy avait prétendu bénéficier d'un prêt de 3 millions de francs de l'Assemblée nationale entre 1995 et 1997. Ce qui était ... faux. La confirmation est venue du président de l'AN lui-même.
Qui a donc payé ?
Pourquoi s'intéresser à l'affaire aujourd'hui ? Parce que le candidat sortant a du publier son « patrimoine de sortie », comme la loi le lui impose. Ce qui a ravivé la curiosité journalistique. Autre facteur de curiosité, la (trop) longue instruction relative au volet financier de l'attentat de Karachi a mis en lumière un circuit de rétro-commissions dont les juges soupçonnent qu'elles ont servi à financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. De la même période date l'envolée de la fortune de Ziad Takieddine, et ses fréquentations de plus en plus assidues avec le clan Sarkozy: invitations privées de proches tels les couples Hortefeux, Gaubert ou Copé; entremises professionnelles en Libye ou en Arabie Saoudite (contrat Miksa) pour le compte du ministre Sarkozy.

Où est passé l'argent du Karachigate ?
Justement, cette enquête sur le Karachigate est la seconde affaire qui menace Nicolas Sarkozy. Nicolas Bazire, Thierry Gaubert, Ziad Takieddine ont été mis en examen. Les épouses des deux derniers ont témoigné de retraits d'espèces en faveur du clan Sarkozy.
Mardi 24 avril, l'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien grand ami de Jean-François Copé, a confirmé sa nouvelle mise en examen, cette fois-ci pour blanchiment aggravé. Il l'était déjà pour complicité et recel d'abus de biens sociaux et faux témoignage  depuis septembre dernier. Comme le rapporte Reuters, « les juges Le Loire et Van Ruymbeke ont obtenu l'élargissement de leur enquête à de possibles faits de blanchiment aggravé de 1993 à mars 2012 ».
Excédé, il a à nouveau accusé Nicolas Sarkozy et son « triumvirat » Guéant/Djouhri/Squarcini devant quelques journalistes présents: « Le système de corruption en place depuis 1995 est fortifié aujourd'hui par les actes d'un triumvirat ». Claude Guéant est ministre de l'intérieur; Bernard Squarcini est le directeur de la DCRI; Alexandre Djouhri est un homme d'affaires controversé proche de Dominique de Villepin puis de Nicolas Sarkozy.
« Je n'ai pas à prononcer le nom de quiconque mais un système qui gère la France depuis cinq ans a à sa tête quelqu'un qui s'appelle peut-être le président". "A ce moment-là, oui, tout sauf Sarkozy. Le seul qui peut gagner est quelqu'un qui n'a rien à voir avec le système, qui est propre.»
Où est parti l'argent des Bettencourt ?
Les embûches (menaces sur les témoins, délocalisation de l'affaire à Bordeaux) ont été nombreuses mais l'instruction avance: le juge Gentil a obtenu des indices concordants sur des remises d'espèces à la campagne Sarkozy de 2007. Des indices, mais pas des preuves directes. S'il n'était pas président de la République, Nicolas Sarkozy aurait sans doute déjà été auditionné. Mardi 24 avril, l'agence Reuters précisait: « Une audition, voire une mise en examen, paraissent juridiquement inéluctables en cas de défaite. »
Le même jour, les avocats de Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, ont à nouveau réclamé la libération de leur client. Ils ont dénoncé une « détention-pression ». De Maistre récuse tout versement de fonds à Sarkozy. Mais deux retraits d'espèces en Suisse, de 400.000 euros chacun, en pleine campagne 2007, ne lasse pas de surprendre.
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