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Dossier: Les Pirelli moins bons qu’ils n’y paraissent ?

Publié le 26 avril 2012 par Khymo1 @actumoteurs
Dossier: Les Pirelli moins bons qu’ils n’y paraissent ?

© LAT / Pirelli

« Nous en sommes réduits à ménager nos pneus, à conduire en-dedans, ce qui n’est pas souhaitable, Je pense que Pirelli doit clairement revoir sa copie. Devoir adapter notre pilotage simplement pour préserver des gommes trop fragiles, cela n’a pas de sens : à certains moments, j’avais l’impression de rouler sous régime de safety car tant je me traînais… ».. Telles furent les paroles de Michaël Schumacher à l’issue du GP de Bahreïn. D’autres sont encore abasourdis par le manque de performance sur une course, un relais, où paraît transparaître une sorte d’instabilité des gommes Pirelli, sorte de vice caché de début de saison, comme le dit Pérez (pourtant celui qui sait faire le plus durer ses pneus!):

« On savait ce circuit dur et exigeant, et nous n’étions simplement pas assez rapides dimanche. On a tenté deux stratégies différentes, mais il n’y a rien eu qui a pu nous aider lors de cette course. J’ai eu beaucoup, beaucoup de dégradation sur mes pneus… »

Alors que se passe t-il chez le manufacturier Italien? Tout laisse à croire que les gommes de cette année sont de qualité moyenne, imprévisibles, et à la chute de performance archi-brutale, pire que celle de l’an dernier:

L’exemple de Räikkönen, qui, à quelques tours de la fin du GP de Chine passe d’une 2ème place à une dégringolade infernale en quelques hectomètres, finissant piteusement au delà de la dixième place. Vettel qui perd le podium au profit d’Hamilton lors de la même course, voyant fondre sur lui Romain Grosjean juste avant la ligne… Voici pour les exemples les plus marquants, mais toutes les écuries semblent frappées: Mercedes, Sauber, Lotus, la puissante entité Red Bull, HRT …

Au début des années 2000, Bridgestone était capable de concevoir un pneumatique capable de durer jusqu’à 78 tours à Monaco, avec une motricité et une tenue latérale en virage bien supérieures au pneu italien d’aujourd’hui. Quelle est la cause qui provoque ce mal sur les 3/4 des monoplaces, faisant jouer la roulette au gré des circuits et des voitures pour sortir le vainqueur potentiel d’un Grand Prix ?

Dossier: Les Pirelli moins bons qu’ils n’y paraissent ?

© LAT / Pirelli

Chez Pirelli, on ne s’inquiète pas outre mesure, étant satisfait du travail réalisé. Ce qui est loin d’être l’avis de Schumacher, Kobayashi, Vergne et d’autres qui ne disent rien mais n’en pensent pas moins (Vettel,Räikkönen).

Seul semble épargné pour l’instant Romain Grosjean, pilote Lotus, qui fût par le passé le pilote attitré des essais pour et chez Pirelli. Qui a donc une connaissance accrue des piètres performances de ces gommes.

Une question, a laquelle nous pourrions réfléchir ensemble sur le forum est la suivante:

A l’heure de la réduction des coûts en F1, ne serait il pas plus judicieux de fabriquer un pneu moins fragile, d’ou moins de changements, moins de fabrication, moins d’énergie utilisée pour 2 arrêts au lieu de 4, au final 50% d’économie virtuelle. Encore un des nombreux paradoxes dont les instances de la F1 ont le secret. On fait des économies, mais des pneus, on peut en brûler, ça coute pas cher. Petit calcul : 24 pilotes sur 3 arrêts en moyenne font 72 arrêts que multiplie 4 roues:

288 pneumatiques auxquels ajoutons ceux montés au départ: 24 * 4 = 96 soit 384 pneus.

1 pneu vaut environ 1000 euros. Ce qui fait 384000 euros pour le seul dimanche. On atteint facilement le demi million sur un GP. Il y a 20 GP. 10 millions d’euros de gommes sur un an, le double sur deux. 20 millions, alors que sur le même calcul, Bridgestone réduirait presque de moitié la somme. Imaginez maintenant sur 10 ans. 200 millions. 0.2 milliards d’euros. Où est la réduction des coûts dans tout ça?

Passons encore, cela fait partie des paradoxes, avons nous dit, de la formule reine. Mais pourquoi, selon de plus en plus de pilotes, une qualité médiocre? Très performant sur les 5 premiers tours, puis s’ensuit une baisse progressive des-dites performances avant d’arriver à la chute ultra brutale et l’effondrement des temps au tour (de 8 à 10 secondes!)

Selon Pirelli:

« Les pneus pour temps sec, communément appelés « pneus slicks », se caractérisent par une bande de roulement dénuée de rainures, de blocs et canaux.Ils sont disponibles sous 4 types de composés de gomme : super tendres, tendres, intermédiaires et durs.
Les différents composés de gomme sont conçus pour s’adapter à une grande variété de circuits, en fonction du type d’asphalte, du nombre et de l’amplitude des courbes ainsi qu’aux pointes maximales de vitesse en lignes droites. Cela permet aux équipes de disposer d’un large éventail de stratégies. »

Qui rajoute pour les pneus pluie:

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© LAT / Pirelli

« Les pneus pluie se caractérisent par des rainures au niveau de la bande de roulement et sont déclinés en 2 types : les pneus pluie et les pneus maxi pluie. Les pneus maxi pluie se distinguent des autres profils par de profondes rainures au niveau de la bande de roulement, ainsi les lamelles sont conçues pour drainer et expulser l’eau des surfaces mouillées. Les pneus pluies ont des rainures moins profondes adaptées à des surfaces humides ou légèrement mouillées ainsi qu’à des conditions météorologiques incertaines »

Puis:

« Le P Zero™ Rouge, le pneu le plus tendre pour les circuits de ville. Il sera l’unique profil inchangé de la gamme de pneumatique utilisée lors de la saison 2011. En effet, ce modèle s’est révélé être particulièrement polyvalent, offrant des pics élevés de performance et une parfaite tenue de route sur des circuits lents et sinueux. Ce profil est le composé idéal pour les circuits en ville ou les installations semi-permanentes. »

Alors, oui, mais qui, selon Mercedes s’effondre très vite et oblige à un remaniement stratégique permanent.

Continuons:

« Le P Zero™ Jaune , le nouveau pneu tendre est bien adapté aux circuits où l’usure des pneus est particulièrement basse. Il a été développé pour assurer une excellente adhérence doublée d’un haut niveau de dégradation, impliquant ainsi une durée de vie du pneumatque relativement courte, ce qui procure aux équipes un plus grand nombre d’options au niveau de la stratégie de ravitaillement. Comparativement au modèle tendre de la saison 2011, ce nouveau profil tendre offre une plus grande résistance thermique afin de réduire le risque de cloquage. Testé pour la première fois lors des essais libres du Grand Prix d’Abu Dhabi l’an dernier, le nouveau pneu est annoncé comme l’un des profils qui sera le plus utilisé au cours de la saison 2012, tout comme le nouveau pneu intermédiaire. Ce composé offre une grande souplesse et un temps rapide de préchauffage. »

C’est ici l’objet du dépôt de plainte au bureau des pleurs. A peine plus performant et à la durée quasi semblable au rouge, montre des limites sévères en termes d’adhérence, le médium offrant les mêmes caractéristiques selon la voiture et le pilote que le jaune. (Cf Räikkönen aussi voire plus rapide que Vettel avec lors du GP de Bahreïn). Un type de gomme qui devra certainement être retravaillé en cours de saison si les reproches continuent à pleuvoir.

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© LAT / Pirelli

« Le P Zero™ Blanc, le pneu medium est le profil qui se prête bien à toutes les conditions. Ce pneu très polyvalent s’adapte à toutes sortes de conditions de piste, en particulier, lorsque les caractéristiques du circuit et de l’asphalte sont variables. Le nouveau modèle P ZERO™ Blanc se présente comme “l’option” pour des pistes aux températures élevées ou aux surfaces abrasives, mais aussi comme le pneu “de choix” sur les pistes qui moins exigentes en termes de pneumatique. Ce nouveau profil a été testé lors des essais libres du Grand Prix d’Allemagne l’an dernier et a fait une autre apparition lors des essais des jeunes pilotes à Abu Dhabi. »

Certainement le plus réussi de la gamme 2012. Offrant un bon compromis durée-perf ‘ -adhérence, il sera de plus en plus préféré des pilotes « techniques » ( Cf le même Räikkönen qui a une nette préférence pour ces gommes; il se dit que Vettel commencerait à vouloir essayer de rouler également plus avec celui là ).

«  P Zero™ Silver, dur mais pas inflexible. Le nouveau profil dur garantit un maximum de durabilité combiné à un niveau minimal de dégradation, assurant ainsi une résistance optimale aux conditions les plus extrêmes. Ce nouveau modèle n’est pas aussi dur que le profil équivalent de la saison dernière. Le P ZERO™ Silver est idéal pour les longues courses, prenant plus de temps pour se réchauffer, il est adapté aux circuits d’asphalte abrasif, avec un haut niveau de force latérale et des températures élevées. Le nouveau P ZERO™ Silver a été testé par le pilote d’essais de Pirelli, Lucas di Grassi, sur le circuit de Barcelone et demeure le nouveau composé pneumatique encore inconnu des pilotes réguliers. »

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© LAT / Pirelli

Encore assez inconnu des pilotes, semble moins durable que celui de l’an dernier. Rencontrera peut-être le problème rencontré par le jaune vis à vis du blanc et du rouge. A voir en conditions d’utilisations.

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Le problème viendrait donc de performances mal égalées entre les différents types, offrant un rouge équivalent au jaune et un médium (qui a priori doit être moins performant) plus rapide selon certaines conditions que le jaune. Gageons que Pirelli rectifiera le tir en proposant peut-être une évolution des enveloppes de manière à effacer ces petits défauts de jeunesse. Pour éviter également que la piste en fin de course ressemble à un cimetière de boules de gommes, rendant par là-même toute tentative de dépassement impossible, alors que le but, chez Pirelli est de les favoriser..  Sinon, comme le disait un mécanicien de chez Red Bull:

« La course à la victoire tient d’une véritable loterie avec ces gommes.. »


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