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Pourquoi n’avez-vous pas plus de 150 amis?

Publié le 28 mai 2007 par Samuel Bouchard

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Combien d’individus se trouvent dans la communauté de ce petit primate? Combien de connaissances compte votre réseau social? Est-ce qu’il y a un lien entre ces nombres? Apparemment oui, basé sur la taille de son cerveau et de celle du nôtre, primates évolués que nous sommes.

Qu’est-ce que le nombre de Dunbar?
Le nombre de Dunbar, 150, représente la limite théorique du nombre d’individus avec lesquels on peut garder une relation personnelle. Ce nombre provient d’une étude de l’anthropologue britannique R.I.M. Dunbar publiée en 1993. Dans cette étude, le chercheur comparait la taille du néocortex de différents primates à la taille de leurs groupes. À partir de son étude, il extrapolait aux humains pour déterminer que la taille d’un groupe ne devrait pas dépasser 150 individus.

taille cerveau vs population

(image: BCG)

Au-dessus de ce nombre, la confiance mutuelle et la communication ne suffisent plus à assurer le fonctionnement du groupe. Ça prend alors une hiérarchie plus importante, avec des règles, etc. Il dénote plusieurs exemples au fil de l’histoire de groupes bien soudés dont la taille oscille autour de ce nombre: la taille des groupes au sein de l’armée romaine, certains groupes religieux ou équipes de travail.

Dunbar indique que le langage qu’on a développé joue un rôle important dans notre capacité à entretenir des liens avec environ 150 personnes. Le fait de pouvoir parler à plusieurs individus simultanément permet d’avoir des rapports efficaces entre nous. Sans cet outil, on passerait la moitié de notre temps à entretenir nos relations.

L’humain demeure, ses moyens de communication changent
Notre cerveau a cessé d’évoluer il y a environ 250 000 ans. Ça me dépasse complètement. Cette même machine qui nous servait à cueillir des fruits à cet époque est la même qui nous permet d’accomplir tous les miracles de la science moderne. Sachant que les moyens de communications ont grandement évolués et que la communication joue un rôle crucial dans l’organisation des communautés, comment se porte le nombre de Dunbar en 2007? Peut-on, grâce aux emails, blackberry, SMS et autres, entretenir de relations fortes avec plus de 150 congénères?

Il semble que non. J’avais entendu parlé de ce principe dans le livre Tipping Point, qui a eu un impact important dans la communauté des créateurs de technologie. Plusieurs ont donc observé si le fameux 150 ressortaient dans les communautés en ligne, tel que des blogues et des communautés de gamers. On peut voir cet article qui contient plusieurs exemples. Il est en fait apparu comme une limite supérieure, la grande majorité des ensembles possédant moins de 150 membres.

C’est toujours intéressant de voir ces études qui nous rappellent que, malgré toute cette technologie, nous ne sommes que de simples bibittes à deux pattes. Ça peut aussi nous aider à comprendre comment on peut se détacher des groupes auxquels on fait partie lorsqu’ils deviennent trop gros. Je pense entre autre aux gouvernements et aux grandes entreprises, dont la taille ne semble simplement pas coller à notre nature.


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