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Au Québec: un ami me dit qu’on est peut-être encore plus colonisés que je ne le croyais, ou voulais me le faire croire.

Publié le 28 avril 2012 par Donquichotte
Un ami m'éveille. Salut Robert, Je n’ai pas eu le temps de répondre à tes courriels. Il m’a fallu aller dans la Vallée et à Québec. Alors je vais déranger un  peu ta quiétude en t'incitant et te casser la noix à déboguer les complexes relations canado-québécoises. Je te donne la clé de décodage. Si les Écossais ont été trahis pendant 300 ans par leurs élites, nous n'en  avons fait que 250 ans depuis la conquête des Anglais.

Je reviens sur les propos d’Ignatieff et du jeune anglo. Si je suis d’accord avec l’ensemble du propos d’Ignatieff, je diffère d’opinion sur le choix de l’expression «indifférence» ou «non plus rien à se dire». La vidéo du jeune anglo refète mieux l’État des choses que l’expression diplomatique de l’ex-chef libéral. Les Anglais nous considèrent toujours de leur air de colonisateurs. Ils ne peuvent comprendre que ces petits culs de franco puissent penser. Comme le disait Voltaire : « Il me paraît essentiel qu’il y ait des gueux ignorants. (…) Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu. ». Non seulement les anglos pensent ainsi mais l’élite dirigeante du Québec pense ainsi. Le Québécois a dans ses gênes ce penchant de colonisé. Pierre Duhaime de L’Actualité a fait le parallèle entre le discours d’aujourd’hui sur les ressources naturelles et celui d’il y a 50 ans. Pas une virgule n’a changé. Plus que cela, je te donne en prime la nouvelle astuce pour se vendre le cul à pas cher. 

C’est le "Plan Nord" de Charest. Le plan (même si ce n’est pas un plan) prévoit la création d’aires protégées dans ce grand nord. Il prévoit aussi la construction de route en partie à la charge des compagnies minières britanniques ou australiennes et de l'État. Pour justifier la part des fonds publics consacrée aux routes, j’en viens à l’astuce, il suffit de mettre sur le chemin quelque part menant à la mine une aire protégée. On dira que la route servira à donner accès à ce domaine devenu public. Si Duplessis ne donnait pas dans la dentelle pour céder à vil prix les ressources, aujourd’hui les dirigeants sont plus scolarisés mais encore plus tordus.

Il y a, Robert, une chose certaine. Le pouvoir financier a tissé une telle toile autour de nous tous, particulièrement autour de la classe politique, que le printemps arabe est un échec et il n’y aura pas de printemps ailleurs sur la planète. Les plans d’austérité de l’Europe montrent que même le choix des gouvernements ne relève plus des citoyens (le cas de l’Italie et de la Grèce) mais bien de la caste financière. Les têtes pensantes de Goldman Sachs qui ont traficoté la dette grecque pour que ce pays entre dans la zone euro sont ajourd'hui à la tête de l'Italie, de l'Espagne et de la Banque centrale européenne. Ce sont les mêmes bien pensants qui avaient foutu le bordel en Argentine.

Je ne te dérange pas plus longtemps en te souhaitant un bon printemps qui, ici, tarde à venir (encore 0 ce matin).

Nous irons peut-être en France en septembre. Si cela se présente, nous tenterons de vous voir ne serait-ce que le temps de tuer le sanglier.

A+

JC

Salut Jean Claude, Ah! j'aime bien ton courriel, tu as du souffle. Je ne sais pas quelle mouche t'a piqué, qui t'as injecté le venin de la critique des fouteurs de bordels, mais c'était avec une dose sérieuse... Je le mets en quelque part dans mon blog. Peu de gens savent que j'ai un blog outre ceux-là qui tombent dessus par hasard. Je te donne l'adresse, si ça te dit:  http://founon.blog.lemonde.fr/ Mais tu ne le dis à personne OK? Un peu de pudeur encore, sans doute. Ou bien je crois tout simplement qu'il n'est pas au point. De plus, je crois que mes propos peuvent parfois choquer de mes amis. Nous ne sommes pas tous de la même tendance. Je voterais Mélanchon, ou encore plus à gauche si c'était possible... tu vois un peu... Si je le fais, c'est que je sais que tu pourrais parfois réagir à mes textes, et de la façon que tu le veux, oui, surtout ça. N'oublie pas ta dose de venin. J'ai d'abord fait ce blog pour m'amuser quand j'étais en voyage au Mexique. Puis ça a dégénéré, je veux dire, j'écris les textes qui me passent par la tête. Je me suis pris au jeu d'écrire. Aujourd'hui, je ne lis plus les journaux (sauf récemment, à cause des événements au Québec. Mais déjà, je me calme), et ne regarde plus la tv. Mais Internet m'alimente que je le veuille ou non. Donc mes textes peuvent sans doute être déconnectés parfois. L'autre prétexte à écrire était de recenser les livres que je lis (j'appelle ça rencontrer mes démons, avec comme l'objectif prétentieux, et sans aucun doute narcissique, de me connaître mieux). Mais il y a un problème: j'en lis davantage que je n'en commente. Et l'autre problème: "me connais-je mieux?" C'est pas grave, j'ai tout mon temps; je repousse ainsi la mort !! C'est fou, non? J'ai encore bien du temps pour me connaître. Ha!ha! Donc, entre deux travaux de maçonnerie, je lis et j'écris sur ce Blog: Mais à propos de ce que tu m'écris, j'ai deux réactions. 1/ La première: tu m'éveilles, ou plutôt, tu me re-réveilles à cette réalité, celle de l'argent, celle de l'argent qui domine et dicte sa loi aux Politiques et pas qu'à eux, c'est ce qui est le pire; on (chacun) ne peut plus parler et penser autrement aujourd'hui. C'est une réalité que je connais bien, et que j'abhorre, celle de "l'hyper CONSUMÉRISME", mais surtout une réalité que j'ai mis derrière moi, que j'éloigne de moi, bref, que j'essaie de ne plus voir; c'est triste je sais, mais je me cloître un peu plus chaque jour, je bois mon rouge, et je vis avec Anneli mes meilleurs instants de vie. 2/ La deuxième: je veux que cela, ce choix de vie, "dure". Je t'écrivais un peu plus tôt: "Ma vie ressemble un peu à celle que l'on trouve dans un monastère; mais je m'y plais bien". J'ai même acheté la maison en ruines derrière chez moi, alors que je n'ai même pas fini de restaurer ce gros vieux Mas, après huit ans de travaux-de-retraité-intenses. On me dit que je ne veux pas manquer de travail, je serais accro. C'est un peu vrai, mais qu'y puis-je? Je dois ajouter que d'autres personnes disent plutôt que je suis un peu "fou". Il y a sans doute un part de vrai là-dedans. Mais comme tu dis, l'argent, c'est le nerf de la guerre; et ça ne l'a jamais autant été; et je dis cela très sérieusement. C'est bizarre comme notre société de consommation a tout gâché, dans notre société, et surtout, depuis quelques années, dans toutes celles qui émergent. J'ai identifié cela dans mon blog comme étant le résultat de cette idéologie qui domine, "l'américanisme". Le cas de la Chine est symbolique, qui est devenue plus américaine que l'Amérique elle-même. Et ce n'est qu'un début. À quand l'Afrique?? Je vois bien que les Chinois aident les Africains; disons plutôt: "ils se servent allègrement dans leurs ressources". Les Américains ont pratiqué cela de tout temps. Aujourd'hui, ils sont devancés sur leur propre terrain. J'aimerais croire que cela n'aura qu'un temps... mais je sais que ce temps, quel temps en fait? va durer, jusqu'à ce que ça pète. Non?  Je reviens sur les propos d'Ignatieff: il y a deux jours, tu m'écrivais: "Nous avons bien entendu et écouté la chose. Après les propos du jeune Trudeau au mois de février, l'impossible pourrait se produire. Mais il faudra quelqu'un d'autre qu'une Marois ou un Legault. Il n'y a pas ces leaders à la Mandela capable de mener le projet et puis s'éclipser. Il y a aussi ce pouvoir de l'argent capable de mettre à genou tous les gouvernements de la planète. Je suis effaré de voir la vitesse à laquelle les politiciens européens se jettent à plat ventre pour étouffer leurs ciotyens sous des mesures d'une rigueur extrême créant ainsi plus de chaos qu'il n'en résoud.Depuis des mois, il n'y a pas une semaine sans qu'un petit scandale de corruption n'éclate. La rumeur voudrait que le PQ se fasse aussi prendre la main dans le sac.La façon dont la grève étudiante a été gérée par Charest et son  ineffable ministre de l'éducation est une tragédie. Cette grève n'aurait pas du se produire ou n'aurait pas du durer autant de mois. Ce mépris des jeunes sous prétexte qu'ils sont peu nombreux et ne sont pas des électeurs qui comptent devra se payer.Je suis allé à Montréal mettre en terre l'un de mes vieux amis. Cela fait trois en peu d'années. À mon retour, j'apprenais qu'un autre copain avait été transporté d'urgence à Québec pour problèmes cardiaques. Alors il m'arrive de me pincer le matin pour savoir si je suis vivant". Voilà, on est quand même toujours vivants. C'est parfois le mieux qu'on peut... Triste, triste, triste. robert

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