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Non ! M’sieur Sarko, vous n’avez rien compris à l’essence du 1er mai : il n’a pas été « priva-tisé par le PS »

Publié le 28 avril 2012 par Kamizole

(Jour + 6) « Le ventre de la bête est toujours fécond » ! La campagne de premier tour de Nicolas Sarkozy était déjà suffisam-ment gratinée en matière d’appels du pied à l’électorat de Marine Le Pen mais depuis lundi nous nageons dans des torrents de lait d’beu additionné d’eau de Vichy croupie… Sous la houlette de sa très facho éminence grise Patrick Buisson il met ses pas dans ceux de Pétain. Cette stratégie ayant fait la preuve évidente de son absolue inefficacité - soulignée par de nombreux journalistes et analystes politiques - à preuve le score de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et Patrick Buisson approfondissent plus encore le sillon.

La devise de la Sarkozie : « Travail, famille, patrie » remplaçant désormais « Liberté, égalité, fraternité » - mots absolument odieux pour eux. En organisant le 1er mai 2012, sans doute au Trocadéro - sur le parvis dit « Des droits de l’homme » ! - la fête du "vrai travail" le 1er mai 2012 (Europe 1 le 23 avril 2012) Nicolas Sarkozy verse à l’évidence dans cette idéologie nauséabonde qui lui est familière. Haro sur les syndicats ! et tous les corps intermédiaires faisant obstacle entre lui et le peuple, en même temps qu'occasion de fustiger les salauds de pauvres, notamment les chômeurs. Qui font forcément exprès de l’être. Mort aux « assistés » !

« Le 1er mai, nous allons organiser la fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille ». Sur le plan strictement comptable, c’est un mensonge - abondamment développé depuis longtemps par Laurent Wauquiez mais mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose.

Devant le tollé général des partis de gauche et de la plupart des syndicats, cette perle de derrière les fagots de Nicolas Sarkozy "Je ne savais pas que le 1er mai avait été privatisé par le PS " (Europe 1, le 24 avril 2012) …

« Privatiser » ! C’est qu’en la matière, il s’y connaît drôlement, le bougre. Des services publics dévolus à tous ses amis, PDG des multinationales du COUAC-40, ses commensaux multimilliardaires de la Bande du Fouquet’s à Marcel Dassault vivant si modestement des subventions allouées pour tenter de vendre ses « Rafales » dont personne ne veut : la France est pour l’instant son seul client ! - mais mettant Le Figaro au service exclusif de la réélection de Nicolas Sarkozy (Papy Mougeotte s’y emploie) - à la grande braderie interna-tionale de la Maison France : sur les rangs des généreux profiteurs, la Chine et le Qatar. En n’ayant garde d’oublier l’Europe communautaire et la zone euro - c’est Merkel qui se frotte les mains… Hé ! Hop ! Débarrassez-nous de tous ces affreux oripeaux de la souveraineté.

« Je ne savais pas que le 1er mai avait été privatisé par le Parti socialiste »

C’est qu’il doit être tout particulièrement content de cette formule qu’il a dû mâchonner longtemps pour l’avoir bien en bouche avant de la recracher par bouchées gourmandes. Seulement voilà, il est à la fois trop ignare et trop con pour comprendre que le 1er mai est notre héritage commun, celui de la classe ouvrière depuis plus de 100 ans et que nous le partageons avec les syndicats ouvriers et les partis de gauche - ceux d’hier et d’aujourd’hui - du PC à l’extrême gauche en passant bien évidemment par les socialistes.

Et que nous sommes fiers de ce passé. De surcroît ce n’est pas rien aujourd’hui à une époque où jamais la lutte des classes n’aura été aussi âpre que depuis le XIXe siècle, grâce hier au RPR et aujourd’hui à l’UMP et au Medef.

Les esprits forts qui se piquent de « modernité » auront beau nous nous affirmer tous les quatre matins que la lutte des classes est à remiser dans le rabicoin des accessoires de théâtre devenus inutiles. Cela me fait penser à un article qui nous avait bien fait rire avec mon père - juste avant mai 68 ! - où un de ces crânes d’œuf annonçait « qu’il n’y avait plus d’ouvriers »… Parce qu’il se contentait de voir l’écume des choses. Changement de mode de vie et de consommation et surtout, les ouvriers s’habillaient comme Monsieur tout le monde : l’on n’en voyait plus ou très peu dans la rue en bleu de travail…

Les salariés n’ont que trop longemps oublié que la lutte des classes se fonde exclusivement sur « le rapport de forces ». Les patrons ne lâchent rien spontanément. Pire : aujourd’hui ils n’ont de cesse de reprendre par panneaux entiers le peu qu’il reste d’Etat-providence - remplacé par l’Etat-pénitence sur les « chantiers de la démolition sociale ».

Quoiqu’en puisse penser Nicolas Sarkozy, les syndicats - et notam-ment la CGT (sa bête noire) sans oublier tout dernièrement le Syndicat de la Magistrature - ont tout à fait raison d’appeler à voter contre lui : il est le servile larbin du patronat et des multinationales. Il continuerait à nous sacrifier sur l’autel de leurs seuls intérêts.

Avouez qu'il y a bien de quoi se mettre en rogne et d'avoir envie de mordre : appelez-moi Rottweiller ?


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