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Lectures vénitiennes

Publié le 29 avril 2012 par Venetiamicio
Lectures vénitiennes
Lectures vénitiennes
" On ne nous avait certainement pas assez vanté la beauté du ciel et les délices des nuits de Venise."George Sand
De Goldini et Casanova, à Philippe Sollers et Claudie Gallay, en passant par Byron, Wagner, Proust ou Hemingway, nombreux sont les artistes, poètes, romanciers ou musiciens, vénitiens de naissance ou de coeur, mondains ou solitaires, à avoir chanté le charme de Venise, la nuit. Couchers de soleil sur la lagune, soirs d'opéra à la Fenice, errances mélancoliques dans les calli, fins de soirée au Florian... leur regard amoureux a sublimé au fil des siècles l'image de la Venise que nous rêvons aujourd'hui.
Lectures vénitiennes
  • Les présentations des éditeurs : 07/04/2012
Laissant derrière elle son fiancé new-yorkais, Catherine Parrish s'installe à Venise pour se consacrer à sa thèse en histoire de l'art. Au gré des venelles et des vaporetti, de flâneries sur les Zattere en prosecco aux abords du Rialto, la brillante étudiante cède au charme ensorcelant de la cité des Doges. Marco, jeune gondolier, et Neva, mystérieuse Croate à la recherche d'une synagogue cachée, l'initient aux arcanes de la ville jaillie de la mer, hors des sentiers touristiques. Ces rencontres inattendues vont dévier le cours de l'existence rangée de Catherine.
Amours clandestines et énigmes cabalistiques, Une année à Venise est une magnifique déclaration d'amour à la Sérénissime et la preuve que les relations humaines sont, comme cette cité flottante, sinueuses et imprévisibles.
Née en 1978, Lauren Elkin est diplômée de Columbia University. Journaliste littéraire, elle écrit pour The Guardian, Bookforum et The Daily Beast. Elle vit à Paris
  • Les courts extraits de livres : 07/04/2012
OUVERTURE
Je suis allée À Venise car je voulais vivre comme je l'entendais.
J'y suis allée car Venise sombrait, comme moi, et que sombrer dans une ville comme New York, où tout le monde ne pense qu'à s'élever, m'était devenu insupportable.
Quand, lors d'un dîner dans un restaurant sans âme du Village, j'ai annoncé mon projet de m'installer un an à Venise pour ma thèse, mes amis ont balayé l'idée d'un revers de main : «Comment peux-tu avoir envie de vivre dans un musée ? Il n'y a rien à faire à Venise ! Il n'y a que des touristes, des fresques et des canaux putrides !» m'ont-ils répondu pour y avoir flâné une semaine. «On ne peut même pas y acheter du pain, on n'y trouve que des masques et du verre de Murano !» Venise ne comptait pas pour eux. Ils ne songeaient qu'au prochain événement à la mode, qu'à la sempiternelle nouvelle vodka, la nouvelle émission de téléréalité, le dernier article du magazine New York sur les hedge funds les plus audacieux, les plus jolies maisons de campagne ou les meilleurs chirurgiens esthétiques. Je suis allée à Venise car je voulais m'éloigner de leur bulle.
Tu es une fille comblée, me disait-on. Tu ne mesures pas ta chance. Alors je suis allée à Venise. Pour mesurer mon bonheur. Pour me perdre, pour me trouver, pour être moi-même.
À l'université, je me suis spécialisée dans l'étude des incunables, j'ai suivi un cours sur l'histoire de l'édition. Les livres viennent de Venise. J'y suis partie pour écrire un livre sur les livres.
Charles ne songe qu'à éditer des livres, des livres qui, pense-t-il, feront sa fortune, des livres sur des gourous et des rock stars, des hommes politiques et des people. Moi, je suis partie à Venise pour étudier des livres si précieux que les musées les acquièrent pour les restaurer et les protéger. Des livres qui ont traversé les siècles, et dont la valeur ne tient pas seulement à leur contenu, mais aussi à l'art et au labeur qui ont présidé à leur naissance. Des livres qui nous disent d'où nous venons.
(...)

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