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Marcus Miller à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 29 avril 2012

Publié le 29 avril 2012 par Concerts-Review

Aces and Eights- Influential Musicians- Bass Players:

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Marcus Miller

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"Not only has Miller been involved in the continuing development of a technique known as "slapping", particularly his "thumb" technique, but his fretless bass technique has also served as an inspiration to many..."

Pas étonnant que l'AB en flex semi-assis affiche complet, il fallait se pointer tôt pour s'agglutiner frontstage, avec des dizaines d'aficionados désireux d'apprécier de près la technique du maître.

Faudra s'armer de patience car fort longue fut l'attente, la star et ses auxiliaires décidant de mettre nos nerfs et notre gosier asséché à rude épreuve en se présentant à 20h40', après une brève et holywoodienne allocution du responsable programmation jazz de la maison ( Marc Decock): Brussels,  are you ready for the ace jazz bass virtuoso,  Marcus Miller?

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Une ovation similaire à celle que Spartacus a dû mille fois entendre en pénétrant dans l'arène, si les oreillers n'ont pas abouti aux pieds du podium, c'est que dans nos contrées nordiques, nous ignorons cette pratique latine.

Le chapeauté Marcus, tel un imperator ayant déjà  vaincu avant l'affrontement, ferme la marche. Le précède, une demi centurie de légionnaires vaillants: Alex Han - saxophones ( une carte de visite impressionnante: Paquito D'Rivera, Kenny Baron, Joe Lovano, George Duke, Herbie Hancock, Roy Hargrove...) - Maurice Brown - trumpet ( l'AB annonçait Sean Jones)  - Kris Bowers - keyboards ( 2011 winner of the Thelonious Monk International Jazz Competition) ( et pas Federico Gonzales Peña comme affichait l'AB) - Adam Agati - guitar ( un méchant petit jeune ayant déjà joué avec Joe Lovano) et Louis Cato - drums ( vu avec Robin McKelle).

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Avanti pour un show bouillant de près de 2 heures, bis inclus, basé en grande partie sur le nouvel album, 'Renaissance', devant sortir fin mai.

'Mr Clean'  like my hairstyle, plaisante Marcus en ôtant son galurin.

Louis amorce un tempo funky sur lequel se greffent le piano et la basse caractéristique de celui qui a composé, arrangé et produit le 'Tutu' de Miles Davis , tout en jouant au multi-instrumentiste pour la star du bebop.

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Guitare et cuivres s'invitent au bal, c'est parti pour un groove pas vraiment Monsieur Propre.

Der Bass knallt, es funkt und groovt, au solo de trompette huileux , succède une improvisation tout aussi greasy du sax, furious slapping time sur fond de Rhodes brûlant et horns charmeurs de crotales....

 Tout Bruxelles conquis!

All right, comment ça va, questionne l'empereur avant d'attaquer une seconde salve ronde et groovy : 'Detroit', a funky town, une première démonstration déchaîne l'enthousiasme.

Exit les cuivres, piano en avant-plan: a ballad, basse ronflante, guitare discrète, drumming méthodique, retour du duo de souffleurs, c'est parti pour un échange basse/sax, un funk épais et jouissif. A tes côtés Jean-François, 55 balais et Marie-Laure, dont tu tais l'âge, se déhanchent comme un duo de Michaël Jackson n'ayant pas encore abusé de l'Omo et de sa bulle plastifiée.

Irrésistiblement remuant.

M M annonce 'Redemption' , cool et chaloupé.

Pas pour longtemps, une trompette moite et un sax suintant rivalisent d'adresse avant de s'unir pour un doublé collant.

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C'est mon tour, les petits gars, décide le maestro, Marie- Laure sort un flacon d'Axe ou de Rexona de son simili-Delvaux pour en asperger les aisselles de son conjoint qui dégouline.

Petite escapade au piano, final mielleux, acclamations!

Présentation de l'équipage et une ballade hivernale: 'February' suivie de 'Jekyll and Hyde', le bon et la brute.

Premières attaques virulentes du petit guitariste, un jazz rock vicieux, de la fusion incandescente.

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On est loin du mainstream, ça rocke sévère.

Du matériau plus ancien, quelques percus psychédéliques, une wah wah basse aux odeurs Hendrix: 'Blast!' , une rafale violente bousculant tout sur son passage.

Quelques duels homériques, je dépose mon jouet pour tapoter le Rhodes, j'esquisse un pas de danse, amuse-toi, Maurice!

Assez ri, allez boire un coup, les vents , je continue avec Kris.

En coulisses, les compères assaisonnent le plat d'épices pas fanés avant de refaire surface!

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A masterpiece!

Une accalmie, un nocturne, après une intro classique au piano, Marcus embraye à la clarinette basse secondé par Alex au soprano. La complainte ( pas sûr que ce soit  'In a sentimental mood') se colore de teintes orientales, le sax pleure, Marcus ramasse sa basse, la machine se cabre avant de sombrer dans les tons graves.

Un funk frelaté amorce la bombe ' Tutu', M M dirige la cérémonie, d'un doigt il indique à Adam d'ébaucher un solo, il sera fiévreux.

Le titre explose en final frénétique.

Apothéose d'un concert époustouflant , Bruxelles en effervescence.

Un cri immense!

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Bis

Nouvelle ovation lorsque Marcus rend hommage  à notre Toots national: ' Bon anniversaire, Monsieur Toots Thielemans', il entame un Happy Birthday fusion/funk sulfureux qui vire en jam agressive ( probablement une plage de 'Tutu Revisited'), tour à tour, Alex Hahn et Marcus Miller viennent agresser le premier rang avec leur instrument, le délire dans la salle, de la fosse aux gradins, un hurlement gigantesque.

Il est 22h20', le gang met fin à ce set diabolique, mais pas une âme ne se dirige vers la sortie, la foule continue de hurler, le sextet rapplique.

Une question, la Belgique: fast or slow?

Cri unanime: fast!

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Une version homérique de 'Come Together', noire, rock, imparable .

En tendant l'oreille, t'as pu reconnaître le timbre boyscout de JPRock murmurant .. come together right now ... et Marielle d'ajouter ...over me...

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Un des concerts de l'année, assurément!


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