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Gamiani ou deux nuits d'excès

Par Irreguliere

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Une Tribade ! Oh ! ce mot retentit à l'oreille, d'une manière étrange ; puis il élève en vous je ne sais quelles images confuses de voluptés inouïes, lascives à l'excès. C'est la rage luxurieuse, la lubricité forcenée, la jouissance horrible qui reste inachevée.

Le mois dernier, j'osais découvrir la collection "Passions Intenses" avec un pompier chaud comme la braise . Ce mois-ci, je change complètement de catégorie pour me replonger avec délices dans cette si jolie collection des "Lectures amoureuses de Jean-Jacques Pauvert" de la Musardine, et plus particulièrement dans un des textes les plus sulfureux qui soient, écrit par Musset lui-même. Le seul texte érotique (pornographique ?) romantique : Gamiani.

A l'issue d'une soirée chez la mystérieuse comtesse Gamiani, le jeune narrateur, Alcide, se cache dans les appartements de la dame, afin d'assister à sa première nuit avec la toute innocente Fanny...

Je ne vais pas plus loin dans le résumé car un tel texte ne se résume pas, il se lit. Car c'est un texte très étrange, et d'une richesse incroyable. Certains passages ne sont pas sans rappeler, subtilement, le marquis de Sade, maître du genre, mais un divin marquis auréolé de lyrisme romantique : une scène de torture, une jeune fille initiée aux plaisirs charnels, un peu de zoophilie, une bacchanale blasphématoire tout à fait fascinante, une partouze lesbienne dans un couvent... dans la première nuit, qui est pour moi la plus intéressante, les personnages tour à tour se livrent au plaisir dans un triangle on ne peut plus conformes aux fantasmes masculins en vigueur (un homme, deux femmes), et se font des confidences où on verrait presque en germe une forme de psychanalyse embryonnaire, avec une scène traumatique expliquant la haine des hommes de la comtesse Gamiani, et partant ses penchants lesbiens. Le tout est animé d'un certain mysticisme païen, de par les nombreuses références aux fêtes et célébrations religieuses de l'Antiquité, et bien sûr par le style de Musset, qui donne toute sa chair au récit.

Après... si on aborde la question de l'efficacité érotique... un homme y trouvera peut-être son compte, je n'en sais rien, il faudrait que je teste quelques cobayes. Mais pour ma part, n'étant pas du tout portée sur les plaisirs lesbiens (non plus que sur la zoophilie d'ailleurs), je dois avouer que ce texte-là ne m'a pas du tout donné chaud, d'autant qu'il est tout de même marqué par une grande misogynie qui devient presque de la gynophobie (ah ça, elle nous l'a traumatisé, George Sand, ce petit Musset). Donc c'est plus un texte à savourer littérairement et culturellement qu'érotiquement, et encore, je conseille aux âmes sensibles de passer leur chemin car certaines scènes sont... à la limite du soutenable !

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By Stephie

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