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1er mai / Jeff la justice 3/4

Par Blackout @blackoutedition
1er mai Jeff la justice. 3/4- Nouvelles de demain Jeff léchait les vitrines d'un magasin de bricolage, s'attardait sur l'infinie variété des colles de tout bois, lorsqu'un cri chevrotant déchira l'air poisseux. Une femme en guenille tapait un sprint sur le trottoir un cabas à la main, tandis qu'une vieille veuve tout en noir agitait désespérément sa canne. Il allait tendre la jambe au passage de la marathonienne fauchée, mais il se retint : c'était son jour de congé… Il entra dans le magasin et acheta une boîte de vis divers et variés. Ça pouvait toujours servir. Il ressortit et se fit copieusement insulter par la vieille, qui, de plus, lui assénait des coups de canne. Pourquoi n'avait-il pas agi ? La moitié de ses économies était partie avec la gamine… C'était un peu fort de chicorée. Jeff interrompit l'échauffourée et sans autre explication il tira une gentille baffe à la vieille qui tomba sur le cul. Heureusement elle avait le col solide, et au moment de se retirer, c'est le quincaillier qui s'en prit à lui… Décidément, il n'y a pas de morale dans cette vie… Faits divers : A Chabeuil, dans la Drôme, deux gangsters ont remis au goût du jour un "métier" aujourd'hui disparu. Ces chauffeurs ont en effet brûlé au chalumeau les pieds d'une vieille dame riche pour lui faire avouer où était son magot. Une fois les voleurs enfuis, elle a appelé la Police et put lui donner des indications précises sur les pilleurs : type nordique cheveu blond clair coupé au carré, blousons d'aviateur. Il n'en fallait pas plus pour que notre héros chevauche une nouvelle fois sa deux cent cinq, direction Valence via Montluçon. Il goûta vers Roanne un vin bizarre, du Saint Pourçain, spécialité microscopique de la région, et fila selon les moyens de sa brave Peugeot vers la vallée du Rhône. Chabeuil et sa fameuse caillette, pâté d'herbe était plantée au pied du Vercors, une chambre d'hôte avec vue sur la barre calcaire si caractéristique, une caillette chaude et des ravioles du Royans, suivie d'un gratin dauphinois et Jeff se coucha plein comme un camion citerne. De toute façon à Chabeuil après vingt heures, il n'y a rien d'autre à faire. Le lendemain matin, une drôle de bagnole immatriculée dans un drôle de pays, une authentique Morgan, vert anglais, une superbe pièce de collection, garée à côté de lui. Décapotable = blouson de cuir, la chance était avec lui. Il n'eut pas à attendre longtemps les deux soi-disant blondinets, ils étaient affublés de casque en peau fourrée et de lunettes, sautèrent dans leur carriole. La deux cent cinq rouge était plus discrète et fila de loin la pièce de musée, direction le col des Limouches. Jeff écrasa une petite larme, il connaissait toutes les épingles de ce col, il avait passé ses plus belles années à Valence. Il avait même assisté à la seule course de côte qui y eut lieu, le maire s'était fait écraser sur la ligne de départ. Et une voiture avait basculé dans le ravin au quinzième virage. Ce qui donna une idée à Jeff qui sortit son colt… Treizième virage, les nordiques ne se doutaient de rien : normal qu'une voiture les suive : il n'y a qu'une route. Quatorze, Jeff avantagé, il connaît le parcours, se rapproche. A cinquante mètres du quinzième lacet, impressionnant, on voit le Rhône six cent mètres plus bas, Jeff tire dans les deux pneus. Dommage pour la pièce de musée qui fait un tout droit, cabriole et explose contre un rocher. Jeff continue sa route, déserte en cette période de l'année, col de la Bataille, descente vers le plateau, petite virée par le sud, Col du rousset, s'arrête à la coopérative de Die. Il couchera auprès de la tour de Crest avant de regagner ses pénates. A suivre... demain !

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