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Sexe, adultère et dictateur

Publié le 01 mai 2012 par Malesherbes

Il me semble que  c’est notre président qui a « amené » Dominique Strauss Kahn dans la campagne, disant à peu près que le PS n’avait pas à donner de leçons de morale après s’être apprêté à faire de DSK son candidat à la présidence de la République. Il oublie que, un peu plus tôt, c’est lui qui avait fait en sorte que ce même DSK devienne directeur général du FMI.

Je ne reviendrai pas ici sur la distinction qu’il convient de faire entre vie publique et vie privée, même si le citoyen est en droit d’attendre de ses responsables qu’ils aient une conduite exemplaire, ne serait-ce que pour ne pas s’exposer à des chantages. Je ne m’attarderai pas non plus sur la présomption d’innocence déjà bafouée par notre président lors de l’arrestation d’Yvan Colonna mais on peut toutefois remarquer qu’à ce jour, si DSK a été mis en examen, il n’a pas encore été  déclaré coupable.

Pour ce qui est de la morale, l’adultère en France n’est pas un délit. On accordera donc volontiers la présomption de fidélité à Nicolas Sarkozy marié à Marie-Dominique Culioli et épris de Cécilia Martin ou abandonné ensuite par la même Cécilia. Mais le doute que l’on peut avoir sur ses éventuels adultères ne le qualifie guère pour donner des leçons de morale à qui que ce soit.

Ce que notre merveilleux sortant et, espérons-le, bientôt sorti, oublie, c’est que l’on  ne saurait comparer des manquements à la morale  civile et les faits dont sont accusés certains de ses proches, en l’espèce d’avoir conclu un accord pour recevoir des fonds libyens lors de la campagne présidentielle de 2007. Si ces faits sont avérés, je me demande si, au-delà du financement illégal d’une campagne, il ne s’agirait pas en outre d’intelligence avec une puissance étrangère, crime qui, à ma connaissance, n’est pas couvert par l’immunité présidentielle.

A l’occasion de son anniversaire, Julien Dray avait invité dans un bar de la rue Saint-Denis quelques amis, dont DSK. Nicolas Sarkozy n’a pas craint à ce propos de déclarer, avec un sourire entendu : "Dominique Strauss Kahn, la rue Saint-Denis, cela ne s'invente pas !". Cette rue va du Châtelet jusqu’au boulevard Bonne Nouvelle. Notre président protecteur et rassembleur s’est-il rendu compte qu’il couvrait ainsi de mépris tous ceux qui habitent cette rue ?

Que viennent donc faire ces propos baveux dans une campagne présidentielle ?


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