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Où l'on veut enfin croire qu'une page s'est tournée

Publié le 03 mai 2012 par Spartac

Une atmosphère comme on s’y attendait hier soir, sur le plateau du débat télévisé. Glaciale et tendue comme les adducteurs d’un Djibril Cissé après une énième frappe ratée (les amateurs de football apprécieront à sa juste valeur cette comparaison, les autres m’excuseront bien volontiers cette digression).

Où l'on veut enfin croire qu'une page s'est tournée

Serge Moati, pour l'explication de texte avant l'entrée en scène

Comme je le signalais auparavant, les médias avaient placé cet affrontement comme point d’orgue d’une campagne, Serge Moati se faisant même analyste, et prodigua ses conseils à quelques minutes de ce débat présidentiel. Une confrontation était attendue, sur ce point personne ne fut déçu.
Pas question pour moi de rentrer dans le détail du débat, dont la longueur m’obligea très vite à écourter, mon modem en connexion limitée s’en trouvant bien vite saturé. Pour les différents analystes, on vit un François Hollande à la stature renforcée, face à un Nicolas Sarkozy qui n’aura pas réussi à renverser la table. A sa décharge celle-ci dans un décor futuriste à mi-chemin entre star Wars et Star Trek, semblait être du métal le plus lourd.
Métal lourd, dans la posture d’un François Hollande, solide dans ses positions, les seules évoquées, puisque le président sortant s’était concentré dans une charge contre le programme socialiste, à défaut de proposer le sien. D’un nouveau mandat qui reste pour lui hypothétique, on n’en sait guère plus sur ses intentions.

Où l'on veut enfin croire qu'une page s'est tournée

Que l'on se rassure la table était bien plus grande

Sur son bilan, on sait maintenant qu’il conteste la légitimité du candidat socialiste à le questionner, tout en ne s’en privant pas de son coté… Et les anathèmes… Chaque critique par François Hollande formulée se voyait recadrée, et le socialiste traité de menteur, quand ce ne fût pas Ponce Pilate sur la fin, Judas n’était pas loin. DSK fut de la partie en une dernière perfidie, sauf qu’il lui fut vite rappelé qu’il l’avait nommé au FMI. Petit message que j’ai pu particulièrement remarquer à destination des professeurs à qui il est proposé de travailler 50% de plus payé 25%, qui de toute façon ne font pas grand chose et ont huit mois de vacances, merci le cliché…

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Si Libération le dit

Comme de convenance, un tel débat ne bougera pas les lignes. Pas de fautes majeures ont été noté. Ceux qui voulaient voir un François Hollande présidentialisé en seront rassasiés, ceux voulant croire à la dernière chance d’un Sarkozy continueront à espérer.
Pourtant, en n’arrivant pas à renverser la table, en tombant la veste du président pour vêtir le costume du combattant, il renouait avec l’agressivité. Pas sur qu’en cette dernière ligne droite cela lui soit bien favorable. En ne réussissant guère à déstabiliser le candidat socialiste, et en ne se plaçant pas en force de proposition, il n’a pas su faire avancer ses positions.
Gagné ou perdu, le vainqueur sera désigné dimanche, et l’histoire peut être retiendra les grands moments de ce débat. Grands moments sous le thème de l’anaphore, terme redécouvert hier, lorsque François Hollande dans une tirade de 3 minutes s’offrit du « Moi, président » à toute les phrases pour déclamer sa république irréprochable. Gageons que cette intervention vaudra déclaration de politique générale. La dernière cartouche du candidat sortant a été tiré hier soir, sans changer la donne pour autant. Aussi peut il craindre dimanche d’être dépassé.
Sur un mode plus léger, j’ai pu noter, qui lui reste encore des soutiens, qui croient possible sa victoire. Peut être du fait de mon caractère cynique, je retient tout particulièrement le soutien appuyé de Mickaël Vendetta, star d’on ne sait quoi, prévoyant de quitter la France si François Hollande est élu dimanche. Son twitter, propagandiste à lui seul, est un bijou d’absurdité. Les amis chers, en cette fin de course, passent à confesse, tel Didier Barbelivien dans un article du Monde, comparant le pauvre Nicolas à l’enfant du gardien d’une baronnie, dont la bourgeoisie verrait son ascension non légitime. Pauvre enfant de classe populaire à l’insolente réussite, voilà en tous points un qualificatif surprenant pour un président, enfant de Neuilly…

Où l'on veut enfin croire qu'une page s'est tournée

Laurence: Si on s'en va tu crois qu'ils le verraient?
David: on se mettrait à poil qu'ils ne le verraient même pas

Le point marquant de cette soirée, par nombres d’internautes caricaturé, aura été la disparition totale des présentateurs télévisés. Après une brève présentation, on a constaté leur totale disparition. Certes David Pujadas n’est pas très grand, mais tient en principe la route dans un duel de taille avec les candidats. Ce n’était pas leur débat, et ils ont joué, avec difficulté, le rôle d’arbitres effacés. Seule impromptue intervention, Laurence Ferrari reprenant le président sur le surnom de Zapatera, attribué à tort à Martine Aubry (alors qu’il se référait en fait à Ségolène Royal, erreur dont il aurait pu s’épargner ayant en face de lui son ancien conjoint). Voilà une remontée de pendule à prévision lors de son retour à TF1.
Clap de fin de la campagne, sauf changement subit de direction. Place maintenant au scrutin de dimanche, où faut il le rappeler tout peut encore arriver. En effet, il n’y a pas encore à s’enflammer, l’histoire présidentielle française, de la gauche en particulier est tellement marquée, que l’on attendra dimanche 20h, attendre et espérer…Le débat en intégralité

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