Ignacy Sachs est né en 1927 à Varsovie. Il quitte avec sa famille son pays natal lorsque les lois anti-juives nazies y sont appliquées et se retrouve au Brésil, où il séjourne quatorze années. Jeune marié - à une Polonaise qui deviendra professeur de littérature nord-américaine à l'université de Paris VIII - il revient s'installer en Pologne et il y fait carrière comme économiste, spécialiste de la planification.
Proche de Kalecki, il le suit en Inde, de 1957 à 1960. Victime d'un odieux complot le présentant comme « sioniste », il est contraint à l'exil en 1968 et se rend en France, où il est accueilli par la Maison des sciences de l'homme et l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, avec en particulier Jacques Le Goff et Fernand Braudel.
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Reginaldo Batista
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Avant l'émission du 12 septembre, Jean Lebrun écoute une archive INA consacrée au sommet de Rio de 1992.
Jean Lebrun archive Sommet Rio
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Ignacy Sachs est un des socioéconomistes les plus remarquables de notre époque. Connu dans le monde entier, il est l'un des premiers à avoir travaillé au concept de l'écodéveloppement, une croissance économique au service du développement social, respectueuse de la nature.
Ses travaux l'ont conduit à participer aux grandes rencontres internationales sur le sujet et à collaborer avec de nombreuses organisations internationales. Refusant tout dogmatisme, il est sur la troisième rive, celle de l'expérimentation réaliste et prudente, celle des solutions imaginatives et concrètes.
Dans ces mémoires, Ignacy Sachs nous raconte aussi son parcours personnel à travers trois mondes, sa Pologne natale, le Brésil et l'Inde, et la France où il s'installe en 1968, grâce au concours de Fernand Braudel.
À 80 ans, plus impliqué que jamais dans tous les débats touchant l'économie et l'écologie, il nous offre une approche originale et passionnante sur l'avenir de la planète, notre avenir.
Membre de nombreuses instances d'organisations internationales, Ignacy Sachs propose une autre idée du développement dont, en 1972, celle d'écodéveloppement. Cette approche environnementale du développement rompt avec l'économisme et propose une économie anthropologique qui s'inscrit dans la voie ouverte par Karl Polanyi. Il est l'auteur ou le directeur d'une quarantaine d'ouvrages traduits en plusieurs langues.
Freiner la pollution, l'épuisement des ressources naturelles, la désertification, le réchauffement du climat... On attendait beaucoup du Sommet de la Terre qui s'est tenu à Rio de Janeiro en juin 1992 sous l'égide des Nations unies : enfin, les gouvernements acceptaient de définir des politiques publiques pour l'environnement et le développement ; enfin, dans une conférence internationale, la voix des populations pouvait se faire entendre, via leurs organisations non gouvernementales.
Las ! Cinq ans plus tard, c'est le temps du désenchantement, constate Ignacy Sachs, observateur attentif de notre planète : bien peu d'engagements ont été tenus, alors que les problèmes s'aggravent un peu partout.
De ce fait, mettre en œuvre, au Nord comme au Sud, un écodéveloppement est plus que jamais d'actualité. L'auteur en propose ici une définition rigoureuse - ce n'est pas si courant - qui, associant indéfectiblement respect de l'environnement et de l'équité sociale, se fonde sur un réel travail de réflexion scientifique pour lui donner une cohérence technique, sociale, économique et politique.
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