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les fausses statistiques des vrais clichés journalistiques

Publié le 07 mai 2012 par Triton95

Avez-vous remarqué que certains journalistes se lancent dans de grandes tirades, et appuient leur raisonnement sur une statistique, une corrélation peut-être factuellement vraie, mais dont l’interprétation est délirante et vise à tromper le lecteur ?

Je me suis amusé à cueillir quelques uns de ces faux-clichés au gré de lectures.

Les femmes sont moins bien payés que les hommes

on ne compare jamais les fonctions exercées, on prend des chiffres absolus, sans les affiner. Il se peut que l’entreprise ne pratique aucune discrimination, et que le salaire corresponde au poste tenu. La question posée est peut-être celle de la différenciation des rôles dans la société, mais c’est un autre débat.

Les fonctionnaires sont mieux payés en moyenne que les gens du privé

Peut-on comparer une entreprise de cadres (la moitié des fonctionnaires sont enseignants, donc de catégorie A) avec des entreprises de main d’oeuvre. On aura le même problème si l’on compare les salaires d’un cabinet d’ingénierie avec une entreprise de services, où les salaires avoisinent le smic.

Le nombre de fonctionnaires du ministère de l’agriculture augmente alors que le nombre des paysans diminue
Le mesureur de l’activité n’est pas le nombre d’agriculteurs, mais par exemple le nombre de consommateurs concernés par la qualité sanitaire, et la moitié des effectifs est constituée par l’enseignement agricole.

La France est un des pays au plus fort taux de prélèvements

On ne fait que mesurer quelle part des services relève du public, est socialisé, et non le coût de ces services. On peut privatiser la santé et la sortir du pourcentage. Elle ne sera plus un prélèvement obligatoire, mais un coût obligatoire, beaucoup plus important, mais sorti de l’assiette, comme dans un trompe-l’oeil statistique.

Pour payer moins d’impôts, les français s’exilent à l’étranger

mais où ils ne tardent pas à découvrir que les coûts obligatoires valent bien leurs anciens impôts, et s’ils partent c’est pour des raisons différentes, liées à leur profession. L’exil fiscal reste virtuel et constitue souvent un simple changement d’adresse, sans vrai exil. Et puis, ces français de l’étranger ne semblent pas très motivés pour aller voter, et peser sur le système, puisqu’ils s’abstiennent à 70%. On déplorait autrefois la faible émigration française, on explique aujourd’hui son augmentation par de mauvaises raisons.



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