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Une saison en Europe

Publié le 12 mai 2012 par Mademoiselledupetitbois @MlleduPetitBois
Une saison en Europe

En manque de drapeau français? Voilà le mien!

Autre incartade : je ne parlerai pas de culture. Enfin… Pas tout à fait. Je suis une Européenne, indéniablement. Et nous le sommes tous. Je prendrai brièvement le sympathique prisme des rencontres pour vous montrer à quel point, qu’on le veuille ou non, c’est une réalité… française.

Cette saison, je l’ai commencée en compagnie d’un sujet britannique, amusant Welshman installé en France. Je l’ai poursuivi (trop rapidement certainement mais pour le mieux sans doute) avec un Français amoureux de la Grèce blanche et bleue. Et j’ai affronté le froid de l’hiver dans les bras d’un bel Espagnol. N’allez pas croire que je sois une coureuse, hein – non, je suis juste une célibataire qui n’a pas peur de la solitude, qu’a peut-être pas de bol, en tout cas qui sait… ce qu’elle ne veut pas. Bref – ce n’est pas de cela dont je veux vous parler. Je veux juste attirer l’attention, en ces heures de changement de présidence, sur le fait que la France, républicaine et laïque, celle que j’aime, vient de choisir une voie à l’opposé d’une tendance de fond rance en Europe – un chemin éloigné des extrêmes-droites nationalistes telles qu’en Hongrie ou aux Pays-Bas. Mais ne nous leurrons pas : 17 % au FN en France, 7 % pour le parti grec L’aube dorée, ouvertement nazi…

Je suis fière, en dépit du score bleu marine et des propos démago de l’entre-deux-tours d’un candidat qui fait honte à une droite respectable, de ce choix-là. Longtemps que ça ne m’était pas arrivé – en fait, depuis 2002. Je suis fière non pas par esprit partisan, mais parce que cette élection vient redonner du souffle aux idées sociales (qui n’ont rien à voir avec assistanat), au refus du communautarisme (n’en déplaise au perdant qui a pourtant œuvré pendant cinq ans à diviser la société), et aux valeurs morales en souffrance depuis si longtemps. En espérant que tout se passe bien. En espérant que l’on croise davantage de Mendès-France et de Badinter désormais que de Pasqua ou de Hortefeux.

Une saison en Europe

Rien de tel qu’un angle de librairie pour rencontrer un étranger poli (rue Séguier, Paris, souvenir personnel)

Ouais, je suis fière parce que je suis patriote, parce que je n’aime pas qu’on stigmatise une, des populations, parce qu’il est injuste qu’on mette tout le monde dans le même sac, Européens ou Extraeuropéens, habitants d’une Europe qu’il serait grand temps de consolider autrement qu’avec des mentalités de boutiquier de pré-carré. Parce qu’il faut défendre ce que la France a de meilleur : un Etat composé de citoyens sans aucune distinction de race, de sexe, de religion. Cette France, c’est aussi l’Europe qui se doit, quand le national-populisme grignote les belles idées sur lesquelles elle s’est fondée, de batailler pour une vie meilleure, sans haine de son voisin. Nous sommes français, c’est entendu. Mais nous sommes aussi européens. Il existe une belle Europe, moderne, ouverte, solidaire.* Et c’est une richesse.

Vous me direz : pourquoi cet élan à propos de l’Europe ? Parce que je redoute qu’en juin, nombre de Français ne se mobilisent pas pour les législatives, parce que je pense que mes plus belles rencontres, mes plus belles émotions, me sont toujours venues de l’inconnu, de l’étranger, et que je ne veux pas oublier cela. La culture, c’est aussi ça. C’est aussi se rappeler l’histoire, pour ne pas la recommencer. Je ne veux pas d’une société qui finit par se haïr elle-même à force de haïr les autres (ou est-ce à l’inverse que cela se produit ?) et je ne veux pas sombrer dans la peur, cette saleté contagieuse. Il ne faut pas avoir peur. Quand on a peur, on se trompe d’ennemi, et l’ennemi, ici, c’est l’économie défaillante, pas les pauvres ni les étrangers. La culture, elle protège de ça. Alors j’espère, j’espère que l’on sera nombreux à voter, nombreux à refuser l’ostracisme quel qu’il soit, à rejeter en bloc l’extrême et à donner une vraie chance à une nouvelle politique française. Européenne. A une culture commune. Et j’espère, sans idéalisme, qu’elle n’échouera pas.

Selon la formule consacrée : “Vive la République, Vive la France”, Vive l’Europe et Vive le Vote.

*Parlant Europe, mes pensées vont aussi à mon autre pays, l’Espagne, dont les Indignados manifestent en ce moment-même, et très justement.

Ps. Promis je reviens bientôt avec de l’actu littéraire…


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