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« Ayez un peu de civisme ramassez la merde de votre chien »

Publié le 13 mars 2011 par Rolandlabregere

 img_3200.1300053643.jpgOrdinairement, le civisme concerne la vie de chacun au sein d’une collectivité. Les définitions du civisme sont le plus souvent concrètes : il s’agit d’être opérationnel face à une situation, un fait. Mais dans les actes du quotidien, il semble qu’il soit plus aisé de souligner et dénoncer l’incivisme de certains que de définir la bonne posture civique. Il en est donc du civisme comme de ces trains qui sont en retard et qui cachent ceux qui sont à l’heure. Les premiers font la une de l’actualité alors que les seconds sombrent dans l’oubli.

Généralement, le civisme est mentionné pour dénoncer un manquement, un accroc au bien-vivre, un non-respect de ses obligations. L’attitude incivique est celle qui contrevient aux usages de standards partagés. La première caractéristique du civisme est qu’il engage une relation de proximité, une relation non hiérarchisée avec un tiers. C’est à la fois le respect de la loi mais aussi celui d’une norme minimale de respect de l’autre. Le civisme engage sur la voie de la citoyenneté celui qui s’y conforme. Deuxièmement, le civisme est une dynamique sur laquelle peut s’assoir le progrès social. Elle s’appuie sur le rapport dialectique des droits et des obligations. Enfin, les attitudes civiques ne doivent pas nous faire oublier que le civisme peut aussi être une forme dissidente par rapport à des points de vue bien établis. Pour qu’une attitude civique soit réellement émancipatrice, la référence au droit, au bon droit, peut rester insuffisante. La responsabilité politique est alors anticipatrice. L’histoire de l’usage du tabac dans les lieux publics en témoigne : la demande de comportement civique de citoyens et celle du corps médical ont préparé les dispositifs juridiques en faveur du bien-être de tous. Le respect de laïcité dans l’espace public est du même ordre. Le civisme rapproche les citoyens ; l’attitude incivique l’éloigne les uns des autres.

Il est donc insuffisant, que les pouvoirs publics relayant les demandes citoyennes relatives aux crottes de chien, ne répondent que par la mention des coûts liés à l’entretien de l’espace. Rappeler que les déjections canines, les décharges sauvages et autres attitudes inciviques relèvent d’un slogan (« La propreté est notre affaire. Le domaine public est l’espace de tous »[1]) comme le souligne une municipalité ne contribue que partiellement à l’éducation du citoyen. La citoyenneté se construit à la croisée de deux lignes : celle, verticale de la collectivité et de ses institutions et celle, horizontale, qui incarne la relation des citoyens entre eux.

Informer et expliquer sont les premiers pas pour une prise de conscience. S’en tenir là, c’est faire de la citoyenneté une suite de comportements. Ils participent indéniablement à la construction du civisme. Sont-ils pour autant la composante essentielle d’une citoyenneté toujours en mouvement au sein des sociétés postmodernes ?


[1] DIJON Mag, Le coût de l’incivilité, n° 233.


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