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Légitimité

Publié le 16 mai 2012 par Malesherbes

D'après Le Figaro, Mme Joissains-Masini, députée et maire d'Aix-en-Provence, a déclaré : " Même si M. Hollande est proclamé président de la République, je ne pense pas qu'il soit légitime parce qu'il y arrive après un combat anti-démocratique comme on ne l'a jamais vu dans ce pays [...]. Par voie de conséquence, je ne me sens pas liée par ce président de la République que j'estime illégitime". Et d'ajouter: " C'est un danger pour la République". " Parce que cet homme n'a jamais fait la démonstration qu'il ait réussi quelque chose dans savie". Selon d'autres sources, elle aurait précisé que " ce type ne mérite pas d'être où il est ", qu'il est un " danger pour la République ", ajoutant que François Hollande n'avait pas le " physique " d'un président de la République, avec ses " petits bras " qu'il " agite ".

Il y a trente-et-un ans, en mai 1981, Alain Henry Marie Joseph de Boissieu-Déan de Luigné, gendre du Général de Gaulle, Grand Chancelier de la Légion d'Honneur, avait démissionné de ce poste pour éviter de remettre à François Mitterrand, président de la République élu, le collier de Grand Maître de l'Ordre de la Légion d'Honneur. Bien que discutable, cette attitude avait un peu plus d'allure que les propos d'une Mme Joissains-Masini qui n'a pas craint de déclarer le 12 Mai 2012 à La Provence : " Les valeurs qu'a Marine Le Pen, je les ai toujours défendues".

Dans des tonalités différentes, ces deux exemples illustrent la prétention de la droite à se considérer comme la seule capable de diriger la France, étant par essence légitime, à la différence de la gauche, parti de l'étranger, toujours prête à faire déferler les chars russes sur Paris. Mardi soir, après les cérémonies d'investiture de François Hollande, j'ai entendu Jean-Louis Debré ironiser sur le discours du nouveau président appelant les Français à l'union et au rassemblement, discours dont il soulignait le caractère convenu, comme si un président aurait pu au contraire prêcher la discorde.

Certains avaient alors affirmé que tenir ce genre de propos laissait croire que le pays aurait été pendant cette campagne prêt aux pires affrontements et .au bord de l'éclatement. Certes, il n'a fort heureusement pas connu de violences mais Sarkozy et ses cohortes de laudateurs ont mené une campagne de division, stigmatisant pêle-mêle arabes, immigrés, syndicats, fainéants, assistés, faux travailleurs, musulmans, s'appropriant le drapeau national, brandi en des milliers d'exemplaires (payés on ne sait trop comment) et considérant leur petite moitié comme la seule vraie France.


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