Le poch qu'habite le power

A propos de Univers-Cosmos-v1.2-HD.m4v :

Un concours de circonstances d'une complexité folle m'a amené à visionner Univers-Cosmos-v1.2-HD.m4v, documentaire, rêverie éveillée, songe d'une nuit d'été ... dont l'auteur est un poch qui se fait appelé Borniol. Il se pourrait qu'à votre tour vous ayez l'occasion de visionner cette création.

Dans ce documentaire sieur Borniol invoque sur fond d'images de l'univers, du cosmos la parole de ceux qui semblent avoir participé à la construction de sa pensée toujours en éveil comme les nombreux billets dont il est l'auteur sur ce blog en témoignent, quelque part entre science et sentiment religieux. Hubert Reeves opère d'ailleurs la jonction entre ces 2 univers longtemps opposés... Aujourd'hui, le Scientifique gravit sa montagne suivant un versant qui lui découvre la lueur que le croyant a perçu de son propre versant. Et bien Borniol à travers cette oeuvre semble rendre compte de cela.

Gilles Deleuze est également invoqué. Je n'ai jamais entendu le message de ce personnage, seule le timbre de sa voix m'a marqué. Je l'écoute volontier pendant de longues périodes. L'abcédaire est tout à fait adéquat pour cela. Il a la parole de l'authentique philosophe, celle que j'écoute et qui me berce. Là encore j'ai pris plaisir à l'entendre. Je crois savoir qu'il s'agit un peu d'un amour de jeunesse qui ne cesse pas pour Borniol. La philosophie est une discipline de création, voilà ce que je retiendrais, au même titre que d'autres disciplines de création plus usuelles telles que les Arts. Elle est un tout par elle-même. Elle n'est pas le corollaire de quelque autre discipline à laquelle elle apporterait un supplément d'âme ( les mathématiques ? ).

Il y a des crépitements de feu, des images de la terre vue du ciel, des portraits de personnages célébres, des danseuses, de la musique, des images de l'univers, du cosmos, des images d'insectes, d'animaux,de foules, il y a la Technique, la Nature, foi, amour et espérance, amen ... Il y a la parole de Michel Serre, la parole de scientifiques velus qui vous parle de matière et d'énergie noire ( 95% de l'univers, ça laisse dans l'ombre ), Hubert Reeves étonnant ( à lire : 1/ Malicorne, 2/ Je n'aurais pas le temps )...

C'est luxuriant et psychédélique. Je ne suis pas le mieux placé pour en parler. Faites-vous une idée par vous même : une bonne heure de réflexion sur support visuel fort à propos.

Comme j'ai tout dit et rien, je me permets de vous dévoiler un pan censuré par mes soins de nos échanges épistolaires sur le sujet qui viendra compléter les quelques remarques ci-dessus :

Avant tout, la démarche est louable. C'est de la création et en tant que telle suscite mon admiration. Créateur, voilà ce qu'on doit s'évertuer à être. Le fond :

• disparition de l'agriculture ( M.Serre )
• propriétés émergeantes ( H.Reeves )
• nous sommes de la poussière d'étoiles (  H.Reeves )
• le philosophe invente des concepts ( G.Deleuze )

voilà où j'en étais quand mon ordinateur s'en mis en grève avec refus de redémarrage immédiat ( du coup, je suis allé me pieuter en lisant l'effroyable Nietzsche et en me demander s'il n'avait pas été précurseur du nazisme ... sans doute dû au fait qu'il utilise un même vocabulaire ). Sur tous ces points, je dis "oui". Cela m'apprend quelque chose ou me donne une perspective pas envisagée à ce jour et qui me convient. H.Reeves représente à merveilles le scientifique qui a mal tourné. Sa science l'a amené au plus prêt de Dieu. Il s'émerveille de l'existence, la sienne, celle des autres, celles des choses, l'Existence. Panthéiste à coup sûr. Je vois bien là tes sources d'inspiration, de formation. Me reste à visionner la fin, ce soir pourquoi pas ? La forme : Des images souvent belles des villes, des gens, de l'espace, de la terre vue du ciel, du soleil, des galaxies, des cellules, des atomes, l'infiniement grand, l'infiniement petit... tout cela comme un beau support au propos qui se tiennent en fond et qui pour moi prennent le devant car mes yeux entendent plus les mots que les images dont la fréquence était parfois pour ma chétive nature trop élevée. Quoiqu'il en soit, le montage est dense, impressionnant. Me faudrait te faire visionner le début d'un reportage sur T.Monod : le désert filmé d'un avion, T.Monod lit un texte en fond. Le rythme est lent à souhait. C'est très puissant parceque les mots du scientifique / poète / mystique protestant que fut Monod collent au paysage désertique qui défile. Bref, encouragement à toi - si je peux me permettre de t'encourager du fond de ma sécheresse ( la source s'est tarrie, quand rejaillara-t-elle à nouveau salvatrice ? ).

Borniol, le poch qu'habite le power, le poch power quoi!