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Un traitre à notre goût

Par Noirdepolars

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  • Broché: 445 pages
  • Editeur : Points (12 avril 2012)
  • Collection : Points
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2757827995
  • ISBN-13: 978-2757827994

Le mot de l'éditeur

Ils voulaient simplement faire une partie de tennis. Gall et Perry, jeune couple anglais en vacances dans les Caraïbes, échangent quelques balles avec d'autres vacanciers, les Dima, une banale famille russe. Invités à leur soirée, ils deviennent malgré eux des émissaires de la mafia. Les services secrets anglais sont à leurs trousses. Pour s'en sortir, Perry n'a qu'une solution : devenir espion.

Les élucubrations du bertrand

-          " Mon cher éditeur, satisfecit vous me donnerez, n’est-il pas ? J’ai calibré ça à 125.000 signes, comme convenu !

-   Ca parle de quoi, cette fois ?

-   Un anglais moyen, prof grande école, qui vit avec une avocate du privé…

-   Bien, ça, le mélange de genres.

-   N’est-il pas ? Ils décident de partir en vacances…

-   Pas en Grèce, j’espère !

-   Non, non, rassurez-vous. Dans les Caraïbes. Un peu chez nous, quoi. Alors là, ils rencontrent un colosse bizarre et mort de trouille qu’est dans la mafia… Mais là j’innove, car le type est russe. C’est de la mafia russe.

-   Ok. Vous avez mis de l’espionnage, j’espère ?

-   Ah rassurez-vous, cher éditeur, j’ai concocté le mélange adapté ! Une histoire d’espionnage, évidemment, mais avec du fric en jeu et du fric russe. Un zeste d’enquête, pas trop compliquée l’enquête pour que le lecteur lambda ne s’y perde pas, mais de la complexité financière pour qu’il respecte le travail fourni quand même. Sans oublier les problèmes de couple des deux tourtereaux de l’aventure. Chacun devrait pouvoir y trouver son compte."

Cher John Le Carré, rassurez-vous dito, chacun y trouvera son compte et pardonnez cette mauvaise foi. En plus, vous savez que vous écrivez bien ? Je l’atteste en français : Isabelle Perrin, votre traductrice,  a fait un travail plus qu’honnête. Langue claire, fluide, rien à dire de ce côté-là. Ca se laisse boire comme l’assurait feu mon grand-père en avalant un Beaujolais. Certes, il devenait nettement plus lyrique en dégustant un Châteauneuf du Pape, mais il ne méprisait pas le Beaujolais : il le tenait à la place qui est la sienne, voilà tout.

C’est le second  ouvrage né de votre plume que j’absorbe. Enfin, plus exactement, celui-ci est le premier, car je n’ai pas eu le courage de terminer votre ‘maison Russie ‘. Comme le Beaujolais se laisse boire, votre bouquin se laisse lire, ce n’est pas mauvais, ça coule. Mais ça ne transcende pas, ça non. L’émotion ? Absente. L’humour ? A la british peut-être, mais d’un genre qui ne ferait pas fureur pour emballer une nana. Mystère ? Là, je reconnais, le mystère est bien là, et correctement construit.

Mais l’important, le plus important ma bonne Dame, c’est que ça se vendra certainement. C’est fait pour ça. Surtout. Osons même l’exactement. Bling bling, c’est démodé, alors Cling cling, chez l’éditeur. Un polar à notre goût. Un qui rapporte. Pendant ce temps là, y’a sans doute un Proust qui se flingue, mais c’est pas grave.

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