Magazine Cinéma

[Critique Cinéma] De rouille et d’os

Par Gicquel

[Critique Cinéma] De rouille et d’os

Ça commence dans le Nord.Ali se retrouve avec Sam, 5 ans, sur les bras. C’est son fils. Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge chez sa sœur à Antibes. Elle les héberge dans le garage de son pavillon, elle s’occupe du petit et il fait beau…A la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie.


[Critique Cinéma] De rouille et d’os
"De rouille et d'os" de Jacques Audiard

Avec : Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Armand Verdure

Sortie Cinéma le 17/05/2012

Distribué par UGC Distribution

Durée : 115 Minutes

Genre : Drame

Film classé : -

Le film :

★
★
★
½
☆

Je n’aime pas le titre, il est d’une effroyable lucidité. Il est le film à lui tout seul. On a beau savoir l’histoire inspirée des nouvelles de Craig Davidson, connaître ses avatars, la logique échappe au raisonnement de la caméra. Elle frappe le plus souvent très fort ; des images uppercuts balancées dans l’ellipse et le réalisme. Des séquences hachurées par le quotidien de ses héros.

Une  jeune fille, belle et sympa,  à qui la vie ne peut que sourire. Stéphanie travaille dans le Sud de la France, là où débarque un papa ballotté par une existence misérable et un gamin qu’il connaît à peine. Ali végète entre sa sœur et son beau-frère au bord de la déprime sociale.Il est pauvre ; elle est pleine d’assurance. C’est une princesse. Tout les oppose.

Image de prévisualisation YouTube

Leur rencontre est improbable, mais les légendes sont vivantes.Maintenant amputée des deux jambes, Stéphanie appelle Ali sur son portable. Ils se sont connus à la sortie d’une boîte de nuit. Il lui vient en aide, sans compassion, sa pitié, elle lui apprend à vivre. On pense à «  Intouchables », mais ça n’a rien à voir. Le parti pris est ailleurs, dans la reconnaissance d’un handicap, la prise de conscience de son environnement, la confrontation désespérée de deux êtres en souffrance.

Ca pourrait être du mélo en tranche, de la citronnade pour canicule.Ce que ne connaît pas le réalisateur de « Un prophète » , trop coutumier des arcanes du septième art pour porter avec élégance les habits du cinéma d’auteur. A trop s’y complaire, l’artiste risquerait de finir en faiseur d’images, comme deux ou trois séquences ici et là me le laissent penser.

[Critique Cinéma] De rouille et d’os

Mais pour l’heure, les faits lui donnent raison. Toujours poseur d’un regard formel indéfectible sur sa mise en scène, Jacques Audiard sait captiver son auditoire et raconter ce genre d’histoires où rien ne tourne en rond, même sur le ring improvisé d’un match de boxe clandestin. Ali s’y frotte pour gagner un peu d’argent, Stéphanie le suit, comme ça, pour voir.

Une réelle attitude. Marion Cotillard y est formidable, et ce n’est pas la plus simple des poses. Mais la comédienne transcende son personnage, comme le fait Matthias Schoenaerts, le papa ou bien encore son fiston Armand Verdure , à la fraîcheur étincelante. L’innocence au cœur d’une fournaise dans laquelle Audiard tente d’y brûler ses propres démons. Cette manière très clinique de filmer la pose d’une prothèse, et d’ajouter à la douleur, des moignons à peine cicatrisés : des images aussi violentes qu’inutiles.

En bref

Le film

★
★
★
½
☆

C’est un film qui me laisse assez perplexe. La maestria de la mise en scène liée à un récit de la vie quotidienne parfaitement crédible n’arrivent pas à me convaincre tout à fait du bien fondé de cette réalisation un peu trop maniérée à mon goût. L’interprétation dépasse heureusement les effets de manche du scénario.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Gicquel 940 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines