Magazine Humeur

Copé veut « la guerre » ? Il l’aura !

Publié le 21 mai 2012 par Kamizole

Je subodore pourquoi il se débat comme un beau diable - à l’instar de Sarkozy tout au long de la campagne présidentielle et surtout entre les deux tours - c’est qu’il redoute autant que la peste et le choléra réunis « le repos du guerrier » - merci à Christiane Rochefort - qui pourrait lui être signifié par des juges - peu respectueux du calendrier électoral - par une mise en examen dans le cadre des fameux « dossiers Takieddine »… ce qui la ficherait fort mal et le mettrait hors-jeu pour fort longtemps. Vouloir imposer une « cohabitation » à François Hollande étant une autre manière de museler la justice avec des procureurs aux petits oignons. Sauf à "avoir piscine" tout le temps qu’il voudra et bien au-delà de l’horizon 2017.

Sus à l’ennemi ! Et comme "cri de guerre" - signe de ralliement des armées du Moyen-Âge tels « Guyenne ! » ou « Bourgogne ! » pendant la Guerre de Cent ans, pour les partisans de l’Angleterre contre « Montjoie ! Saint-Denis ! » pour ceux de la Couronne - nous adopterons tout naturellement « Hollande ! »…

Pas de quartier ! contre ce ramassis de quasi "demi solde" - stipendiés des multinationales - tous prêts à mettre la France à feu et à sang pour ne pas perdre leur pouvoir. Selon Copé l’UMP a besoin d’un « chef de guerre » face à Hollande (Libération 16 mai 2012) - bien évidemment Copé veut à la présidence de l’UMP un homme comme lui (Le Monde 16 mai 2012) - et point n’est besoin d’être grand clerc pour subodorer que c’est à lui seul qu’il pense… Pensez donc ! Celui qui ne craignit pas d’affirmer que le combat contre François Hollande serait « massacre à la tronçonneuse »…

Or donc, le futur président de l'UMP devait être « un chef de guerre capable de mener sa famille à des batailles électorales et de faire face au "chef de clan" François Hollande. Non seulement c’est vraiment l’hosto qui se fout de la charité - si l’UMP n’est pas un clan maffieux ! - mais encore il ne faut pas parler de "clan" à la mémé Kamizole… Bon sang ne pouvant mentir. Il ne peut que raviver l’instinct guerrier de mes lointains ancêtres vikings par le côté écossais, la devise du clan maternel étant « aut pax, aut bellum »…

Je m’étais autoproclamée "snipeuse de la République" quand leur guerre faisait déjà rage contre Ségolène Royal en 2006 et 2007. Je ne risque pas de changer mon fusil - même à tirer dans les coins - d’épaule. je saurais bien sortir l’artillerie lourde, le bazooka ou le lance-flamme voire scud ou lance-missiles (sol-air ou autres) s’il le faut. A boulets rouges !

Nous savons fort bien quel est leur objectif : gagner les législatives - fût-ce en s’alliant au Front national - pour imposer une « cohabitation » à François Hollande et ainsi s’opposer à toutes les réformes pour lesquelles les Français l’on élu. Encore dernièrement, lis-je sur Libération que Morin veut se battre pour qu'une cohabitation empêche la politique de Hollande (16 mai 2012)… « Mon souhait le plus ardent, c’est que nous soyons en mesure de former une majorité parlementaire capable d’empêcher la mise en oeuvre du programme de François Hollande »…

Sur la ligne Copé, quoi ! Beau comme le Nouveau centre… Un drôle de corps, l’ancien (calamiteux) ministre de la Guerre (en Afghanistan) débarqué du gouvernement parce qu’il soutenait la candidature de Jean-François Borloo et qui aura vainement tenté de prendre le relais comme candidat du centre, avant de capituler en rase campagne (électorale) car il avait contre lui la quasi majorité des ténors du Nouveau centre et le désaveu des futurs électeurs : entre 0,5 et 1 % d’intentions de vote.

Son analyse de la situation prête à sourire - il répète les éléments de langage désormais concoctés non plus à l’Elysée mais par la fine équipe des cellules "Radio-perroquet SOS manque d’idées" qui ont dû se replier au siège de l’UMP sous la houlette des Copé et autres Hortefeux . « Ces élections, on peut les gagner. Je ne vois aucun enthousiasme pour Hollande. C'était une élection par défaut. Et, compte tenu de la faiblesse de l'écart au second tour entre Hollande et Sarkozy, ces élections législatives ne sont pas jouées »… Que ceux qui verront un grand enthousiasme se lever pour Jean-François Copé - il n’a pas plus de charisme qu’Hervé Morin - lèvent le doigt.

Leurs arguments sont à peu près du même tonneau que ceux de Sarkozy et Copé voyant monter une « vague » ou un « engouement inouï » en faveur de l’ancien président de la République. Même si l’écart fut plus faible qu’il n’était attendu, à l’évidence parce que la campagne quasi "bleu Marine" de Sarkozy et consorts a suffisamment dragué d’électeurs très à droite. Nous savons pertinemment qu’ils ne peuvent espérer l’emporter qu’en s’alliant au Front national au second tour, ce qu’un certain nombre d’UMP ne répugneront nullement à faire.

On se souviendra utilement qu’Hervé Morin fut en 2007 - lors des campagnes présidentielle et législative - le « lieutenant » de François Bayrou, avant d’aller à la soupe chez Sarkozy. Un poste de ministre, comme un plat de lentilles, cela ne se refuse pas. Rien d’étonnant à ce qu’il refusât aujourd’hui tout rapprochement avec François Bayrou que « la trajectoire politique prise par le patron du Modem - son vote en faveur de François Hollande - rend aujourd’hui impossible »…

Et pour cause ! François Bayrou dénonçait précisément la dérive facho de Sarkozy… c’est dire si je garde précieusement sous le coude gauche la liste des signataires du Nouveau centre de l’appel La place du Centre est aux côtés de Nicolas Sarkozy (Le Monde 27 avril 2012)… Affaire à suivre.

Je note qu’Hervé Morin estime que son parti aura « à coup sûr une quinzaine de parlementaires » - contre 22 aujourd’hui… Sacré progrès ! Et que compte tenu des alliances au sein de l’UMP, il table sur « une quarantaine de candidatures communes pour une cinquantaine de candidatures séparées »…

Nul doute qu’à l’occasion des élections législatives des 10 et 17 juin 2012 l’affrontement entre l’UMP et la gauche sera aussi sanglant que le fut la bataille de l’élection présidentielle. Et sans doute aussi nauséabond du côté des Copé & consorts. Dans un récent chat du Monde, Gérard Courtois a raison de parler d’un gouvernement "de combat" pour remporter les législatives (17 mai 2012) dont la composition répond à un savant dosage entre les divers courants du PS et bien entendu les Verts.

C’est la loi du genre depuis 1981, aussi bien à droite qu’à gauche, quand les élections législatives ont lieu dans la foulée de l’élection présidentielle.

Jean-Marc Ayrault a déjà prévenu ses ministres : ceux qui seront battus aux législatives ne seront pas reconduits… Ce qui fut également la loi du genre jusqu’à ce que Sarkozy leur dressa quasi des couronnes de laurier. Je n’ai pas tenu le décompte de tous les ministres battus à diverses élections et étant restés au gouvernement. Proprement ahurissant : s’ils n’obtiennent pas la confiance des électeurs dans leurs propres circonscriptions, comment pourraient-ils avoir la confiance du peuple français ?

J’ai lu quelque part un commentaire accusant Christiane Taubira (PRG Guyane) et Najat Vallaud-Belkacem (PS qui envisageait de se présenter à Lyon, sans grand chance de succès) de manquer de courage politique. J’appellerais plutôt cela du réalisme politique. Lors des élections régionales en Guyane, l’UMP n’avait pas hésité à présenter un transfuge du Parti socialiste.

Quant à Najat Vallaud-Belkacem, ce n’est pas d’aujourd’hui qu’elle est la cible d’attaques répugnantes de cette bande de « gros dégueulasses » - merci Reiser ! - à qui aucune boule puante ne répugne. La dernière en date consistant à l’attaquer sur sa double nationalité, française et marocaine (Europe 1, le 12 mai 2012) - un des chevaux de bataille favoris de la droite extrême qu’elle sévisse dans l’aile dure de la Droite populaire ou au Front national - alors qu’elle n’était encore que pressentie pour faire son entrée au gouvernement. Cette fois le scud venait du FN et précisément de Nicole Hugon, candidate dans la 4e circonscription du Rhône où Najat Belkacem envisageait de se présenter.

Affirmant fort stupidement que Najat Vallaud-Belkacem « était contre la nationalité française et la préférence nationale chez nous » - cette phrase a-t-elle le moindre sens ? - elle dénonçait son « double langage » dans l’émission « La voix est libre » sur France 3 Rhône-Alpes (émission déjà ancienne puisque à la veille du dépôt des candidatures pour l’élection…). Ce à quoi Najat Belkacem pouvait lui rétorquer fort justement que « non seulement la double nationalité est permise » - elle est fonction d’accords de réciprocité entre les Etats - mais « qu’elle fait partie des plus belles valeurs de la République ».

Il restera à démontrer à cette cruche que la double nationalité fait des citoyens français au moins aussi respectueux des lois de la République que le sont - pas toujours hélas ! - les Français que les fachos nomment « de souche ». Sachant que l’Histoire comme l’expérience nous enseignent que l’on trouve dans tous les pays, chez tous les peuples et sous toutes les latitudes, dans toutes les corporations, des "brebis galeuses" qui ne doivent pas faire oublier la grande masse des honnêtes gens.

Najat Vallaud-Belkacem avait déjà été la cible de certains des chiens de garde de l’UMP pour la même raison et cela ne manque pas de sel lorsque nous apprenons dernièrement que Nicolas Sarkozy et Carla Bruni s’installent précisément au… Maroc.

Nous savons d’ores et déjà que le combat des législatives sera particulièrement rude, aussi bien au niveau national que dans nombre de circonscriptions. Certains commentateurs parient sur les triangulaires qui devraient opposer au second tour UMP, PS et FN. N’étant encore une fois ni Mame Soleil ni la Pythie, je me garderais bien d’envisager cette hypothèse qui permettrait à la gauche de l’emporter en terme de sièges - les pourcentages donnés pour la France entière ne voulant strictement rien dire pour des élections locales - comme en 1997 après la dissolution de l’Assemblée nationale par Jacques Chirac.

Il restera que je suis suprêmement agacée à cause d’une part des "mauvaises manières" faites par le Parti socialiste tant à François Bayrou (Pau, Pyrénées-Atlantiques) qu’à Jean-Luc Mélanchon à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) où il se présente contre Marine Le Pen et d’autre part l’absence d’accord entre le PS, les Verts et le Front de gauche.

Je partage totalement le point de vue exprimé par Laurent Joffrin dans un éditorial sans concession Législatives : les deux premières boulettes du quinquennat (Nouvel Obs 12 mai 2012) selon lequel « En refusant à Bayrou et Mélenchon le retrait de leurs deux candidats aux législatives, les socialistes viennent de commettre deux erreurs électorales ». Qui risquent d’être lourdes de conséquences à court, moyen et long termes. « Funeste bévue ! »… Dans mon langage qui peut (parfois) être nettement moins châtié : tragique connerie !

Laurent Joffrin s’interroge à bon escient : « Faut-il incriminer la bêtise partisane, le calcul oblique des apparatchiks ou bien la volonté de puissance du PS ? ».

La seule responsable en est… Martine Aubry. Apparatchik psycho-rigide et bornée à souhait. Voulant assurément faire preuve d’autorité à la tête du PS dont elle demeure la 1ère Secrétaire nationale. Parce que c'était 1er ministre sinon rien... Or, cela ne se pouvait sinon par défaut. Car le président de la République doit avoir entièrement confiance dans son premier ministre - ce qui est le cas pour Jean-Marc Ayrault - alors que l'hostilité entre Martine Aubry et François Hollande remonte à une trentaine d'années quand il était proche de Jacques Delors, le père de Martine Aubry... Psychodrame familial ?

Martine Aubry a décidé contre la position d’un grand nombre de proches de François Hollande favorables à un retrait dès le premier tour dans la 2ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques, lis- je notamment dans Le Monde Le PS maintient sa candidate face à François Bayrou (10 mai 2012).

Et cette réflexion qui ne manque pas de sel, sachant que Martine Aubry a été élue maire de Lille avec le soutien du Modem « Il n'y a pas de service rendu, on ne fonctionne pas comme ça dans la République ». L’UMP vient d’investir au débotté un candidat contre Bayrou. Le nom de Frédéric Nihous (Chasse-pêche, nature et traditions a un moment circulé). Revenant sur la décision prise en janvier 2012 de ne pas présenter « par élégance » de candidat contre lui. Mais l’élégance - qui va à l’UMP à peu près aussi bien qu’un soutien-gorge à une vache ! - n’est plus de mise depuis que François Bayrou a publiquement annoncé qu’il voterait pour François Hollande le 6 mai 2012.

Mesure de rétorsion de l'UMP. Qui risque de peser fort lourd contre Nathalie Chabanne, la candidate du Parti socialiste qui n’a jamais exercé de mandats électoraux mais a brigué l’investiture en arguant du « renouvellement générationnel » lis-je sur le Nouvel Obs Dans son fief, comme prévu, François Bayrou cerné à droite et à gauche (19 mai 2012).

L’âge ne doit pas constituer un argument en faveur d’une investiture quand bien même serais-je toujours outrée de voir des vieillards se raccrocher à leurs mandats comme un bâton de vieillesse. Il me semble que la politique gagnerait à ce que l’on s’alignât sur l’Eglise catholique qui met évêques et cardinaux - cela a son importance pour l’élection des Papes - en retraite à 75 ans.

S’ils ont encore suffisamment de santé et d’énergie et de goût pour la chose politique, rien ne leur interdit de continuer à s’y investir à quelque échelon que ce soit mais à titre purement bénévole. Leurs différentes retraites étant pour la plupart d’entre eux - avec d’autres avantages - suffisamment confortables pour qu’ils fussent totalement à l’abri des vicissitudes qui touchent nombre de retraités.

Dans une circonscription qui a vu certes au premier tour François Hollande arriver en tête (29,82 %) devant Nicolas Sarkozy (21,49 %) et où François Bayrou est arrivé en troisième position (19,86 %) il n’est pas certain que Nathalie Chabanne - qui n’a aucune notoriété - égale le score de François Hollande, en n’ayant garde d’oublier que « Marine Le Pen a doublé à Pau le score de son père avec 12,14% des voix au premier tour de la présidentielle ». Bien évidemment, le même argument de notoriété peut être avancé s’agissant de Jessica Bernadez, la candidate du Front national.

Je ne me risquerais pas à quelque pronostic que ce soit. Cette élection tient de la bouteille à l’encre. Mais si au lendemain du premier tour, au lieu d’une triangulaire mettant à quasi égalité François Bayrou, Nathalie Chabanne et Eric Saubatte (UMP) il y avait un accord entre ce dernier et Jessica Bernadez - à l’UMP « tout est possible » même (et surtout)… le pire ! - je me demande qui n’aurait plus que ses yeux pour pleurer. J’eus bien évidemment préféré un « front républicain » favorable à Bayrou dès le premier tour. La messe eût été dite.

Le même raisonnement vaut pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon contre Marine Le Pen à Hénin-Beaumont.

Je lis entre autres articles sur Le Monde que Mélenchon à Hénin-Beaumont est un "combat républicain" pour Royal et un "match médiatique" pour Aubry  (13 mai 2012). Entre parenthèses, bonjour le mépris de la part de la 1ère Secrétaire nationale du Parti socialiste… Je note également que Benoît Hamon est sur la même ligne que Ségolène Royal. Celle-ci ajoute néanmoins quand on lui demande si la candidature du socialiste Philippe Kemel doit être maintenue : « Bien sûr »…

La bonne blague ! Comme si au moment où elle envisage de présenter sa candidature « au perchoir » de l’Assemblée nationale, elle allait se mettre à dos l’appareil du Parti socialiste. Elle y compte suffisamment d’ennemis acharnés à sa perte. Autant se tirer immédiatement une balle dans le pied, cela ne ferait sans doute guère plus mal.

Martine Aubry devrait réfléchir à deux fois avant d’avancer des conneries plus grosses qu’elle. Prétendant que la région concernée « n’a pas besoin d’un match médiatique mais d’un élu de terrain qui connaît la région, qui habite là, qui connaît les problèmes et défend les habitants d’Hénin-Beaumont et de la circonscription ». Selon elle, Philippe Kermel, maire de Carvin est un « formidable candidat » aux législatives qui « va gagner contre Marine Le Pen, donc on n’a pas besoin de soutien de l’extérieur ».

Elle dit - simplement : j’entends plutôt simplisme ! - que « le candi-dat du Parti socialiste n'a besoin de personne pour battre Marine Le Pen, j'en suis absolument convaincue. Hénin-Beaumont souffre déjà suffisamment du chômage, de la misère et des difficultés, pour ne pas avoir en plus la médiatisation permanente pour montrer du doigt ses habitants »…

Comme s’il s’agissait de cela ! Jean-Luc Mélenchon ne se présente nullement contre Marine Le Pen en méprisant ses électeurs ouvriers. Bien au contraire. Dans une terre qui fut naguère à gauche, il entend leur démontrer qu’il y a d’autres réponses à donner à la misère sociale due à la désindustrialisation que le repli identitaire raciste et xénophobe. Rien de condamnable à ce qu’il profitât de l’aura médiatique du premier tour de l’élection présidentielle. Parachuté ? Sans doute mais à ma connaissance, Marine Le Pen ne vit pas à Hénin-Beaumont non plus mais dans une luxueuse résidence de Saint-Cloud.

Sans doute me rétorquera-t-on que je ne vis pas dans le Pas-de-Calais et n’ais donc aucune connaissance de la situation particulière à Hénin-Beaumont. Mais cette ville défraye suffisamment la chronique judiciaire depuis avril 2009 avec la mise en cause de Gérard Dallongeville - l’ancien maire socialiste - dans une affaire suffisamment grave pour qu’il eût été placé en détention provisoire. Il s’agissait de malversations liées à la publication du bulletin municipal, avec notamment des fausses factures. Tout ceci ayant donné suffisamment d’armes à Marine Le Pen, élue minoritaire au Conseil municipal.

Martine Aubry serait autrement crédible si elle avait fait le ménage à Hénin-Beaumont plutôt que de tergiverser fort longtemps (de même à Marseille s’agissant de Guérini). La règle qui devrait s’appliquer à chaque fois qu’un élu ou une personnalité du PS est mise en cause : la mise à l’écart du parti et l’obligation de se démettre de ses fonctions électives.

L’absence d’accord pour les législatives entre le Parti socialiste, les Verts et le Front de Gauche se profilait depuis déjà un certain temps mais est devenu hélas ! bien réel depuis vendredi 18 mai 2012, date limite de dépôt des candidatures, lis-je sur le Nouvel Obs Législatives : pas d'accord entre le PS et le Front de gauche (18 mai 2012).

Sans doute le Front de gauche était-il vraiment par trop gourmand en visant de trente à quarante députés selon Sophie de Ravinel (Le Figaro 7 mai 2012) fort des 4 millions de voix recueillies par leur candidat lors du premier tour de l’élection présidentielle.

C’est encore une fois confondre les résultats sur le plan national et la réalité du terrain dans les circonscriptions. Il eût été par ailleurs autrement crédible - et sans doute entendu par le Parti socialiste - s’il avait dès le départ annoncé une participation au gouvernement au lieu d’un vague soutien au cas par cas. Air connu qui ne rappelle rien de bon.

Les deux partis - PS et Front de Gauche - « s’accusent mutuel-lement d’être responsables de l’échec des négociations ». Soit.

Mais j’avoue avoir bien du mal à démêler ce que l’on doit attribuer au PC - une des composantes du Front de gauche avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon qui au demeurant ne me semblent pas d’accord. Il me semble que le PC, autrement habitué à négocier avec le PS dans le cadre de ce que l’on nomma selon les époques « programme commun de la gauche » (1981) - Parti socialiste, Parti communiste et Radicaux de gauche - ou « gauche plurielle » (1997) - Parti socialiste, Parti communiste, PRG, Mouvement des citoyens de Chevènement et Verts - fait plus facilement des concessions que le Parti de gauche de Mélenchon pour arriver à un accord au moins a minima.

Toujours est-il que cela me semble une bien triste nouvelle pour l’ensemble de la gauche. J’en veux pour preuve une certaine délectation - avant l’heure - repérable dans les articles du Figaro. Notez bien les signatures ! Maintenant que Sarkozy est out, le quotidien de la droite continue le combat pour aider Jean-François Copé dans sa tentative d’imposer une cohabitation à François Hollande. Toujours sous la ferme houlette de Serge Dassault et Papy Mougeotte, ce n’est plus le « bulletin paroissial de l’Elysée » mais le dépliant publicitaire à la gloire de la Maison Copé & Cie.

Ainsi, l’article de Jim Jarrassé Législatives : les négociations tournent au vinaigre à gauche (16 mai 2012) dont le sous-titre suffit à comprendre les enjeux : « Le PS, Europe Ecologie et les partis composant le Front de gauche doivent trouver un accord sur les circonscriptions à risque avant vendredi, date limite du dépôt des candidatures ». Qui fait état des divisions au sein du Front de gauche ainsi qu’entre certains candidats écologistes et les socialistes. Du pur nanan pour l’UMP !

« Le PS pourrait être éliminé du second tour dans les zones où le Front national est très fort » se réjouissait Sophie Huet, toujours dans Le Figaro La gauche contrainte à l'union dans 66 circons-criptions (11 mai 2012 )… Ces fameuses « circonscriptions à risque où François Hollande est arrivé en 3ème position derrière Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ».

Je me demandais quel rôle jouaient les écologistes (EE-LV) dans ces bisbilles. Trouvant formidablement curieux qu’avec les 2,3 % recueillis par Eva Joly lors du premier tour ils revendiquassent une vingtaine de circonscriptions gagnables. Cécile Duflot, sachant qu’elle participerait au gouvernement, a trouvé un gentlewoman agreement avec Danièle Hoffman-Rispal, députée PS sortante à Paris.

Sans doute l’accord entre le PS et les Verts a-t-il eu lieu bien avant l’élection présidentielle et l’on se souviendra que les tractations furent plutôt difficiles, achoppant notamment sur la question du nucléaire. Mais Marianne nous apprit dans le même temps que les écologistes devaient bien passer sous les fourches caudines du Parti socialiste pour une raison bien simple : ils étaient quasi au bord de la faillite et avaient plus que besoin des ressources attribuées au prorata du nombre d’élus pour se refaire la cerise.

Je ne sais ce qu’il en sera au final car je tombe ce matin sur un article du Parisien qui m’apprend que l’accord électoral PS-EELV pour les législatives est régulièrement violé sur le terrain (20 mai 2012) ce qui est loin de me surprendre. Que ce fût au grand dam des écolos relève du parfait euphémisme. Ils auront beau critiquer « les petits marquis locaux » ils se conduisent en conquistadors.

Mais c’était amplement prévisible. Ces accords se sont conclus au niveau national sans nullement tenir compte des réticences - le mot est faible - des élus (souvent très bien implantés et qui n’avaient nullement démérité bien au contraire) ou de candidats qui n’avaient pas attendu pour labourer le terrain.

De tels procédés à la hussarde me défrisaient déjà à l’époque, ils ne m’insupportent que davantage aujourd’hui lors même que nous savons que la bataille des législatives sera particulièrement rude.

Or donc, la résistance s’est organisée au PS. Ainsi à LyonGérard Collomb soutient officiellement son adjoint du PRG Thierry Braillard face à Philippe Meirieu, chef de file des écologistes à la Région Rhône-Alpes ou encore en Saône-et-Loire où la fédération et Arnaud Montebourg soutiennent une socialiste - bien évidemment exclue depuis par le PS… Martine Aubry sait manier la trique, on l’avait constaté lors des Régionales dans l’Hérault - face à l’écologiste désignée par les deux formations. Situation identique dans bien d’autres régions, parfois dans des circonscriptions qui ne sont a priori pas acquises à la gauche.

Mais je réserverais ma dernière salve contre Martine Aubry, s’agis-sant du "cas René Dosière"… qui est loin d’être un inconnu à Lait d’beu puisque ce député - apparenté PS - est un éminent spécialiste des dépenses publiques et notamment du budget de la présidence de la République et que depuis 5 ans, son travail de décryptage des dépenses de l’Elysée contribua notablement à la chute de Nicolas Sarkozy. Il a depuis étendu sa vigilance aux dépenses des ministères.

Or, je lis sur l’article en question qu’il n’est pas investi par le Parti socialiste. Ce fut déjà le cas en 2007 alors qu’il était député sortant. Il se présenta donc contre le député investi par le PS et fut réélu. Il devait bénéficier de l’investiture du PS pour les prochaines législatives. Promis, juré, croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer (le 9 mai 2012). Et ben, non ! Martine Aubry en aura décidé autrement, lis-je sur Le Figaro René Dosière pas investi par le PS (Flash-info 21 mai 2012). Le 16 mai 2012 le 1er secrétaire fédéral l’informe que le secrétariat national a investi Fawaz Karimet.

Madame Staline a encore frappé ! René Dosière est bien évidemment en colère mais pas du tout prêt à baisser les bras. « Ce comportement bureaucratique et incompréhensible ne saurait diminuer ma détermination à poursuivre mon combat pour la moralisation de la vie politique »… et le pauvre Fawas Karimet se verra tailler une belle veste toute saison qui lui fera au moins 5 ans !


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