F1: Dossier / Revue des pilotes avant le GP de Monaco

© LAT / Williams

Un championnat qui semble démarrer comme celui de 1982: Avec 5 vainqueurs différents en 5 courses, une véritable loterie démarre. En 1982, pas moins de 11 vainqueurs différents et aucun des pilotes n’avait réussi à gagner plus de 2 GP.

2012, GP de Monaco. Ici, c’est un circuit de pilotage. Une hierarchie « classique » devrait donc être observée, mais ne sait on jamais avec ces dramatiques pneumatiques Pirelli, qui d’après de nombreux sondages sur divers sites spécialisés, ne sont pas loin de rentrer dans le club très fermé des plus mauvais pneus de l’histoire de la F1 (Club ou Pirelli cotoierait donc à présent les Avon du début des années 1980 et les Englebert de la fin des 50′s).

Je passerais ce matin sur Pirelli, a qui nous avons déja consacré deux sujets sur la dégradation, pour nous intéresser plus aux pilotes. Revue avant Monaco.

1) Fernando Alonso, Ferrari, 61 pts

Le Monsieur de ce début de saison. Avec une moissonneuse batteuse, il a réussi à transformer un essai et à presque gagner son GP national. Le meilleur de tous, déterminé, le taureau des Asturies l’est. Mais il faudrait à présent que Ferrari suive. Sans quoi, il pourrait bien leur arriver le fiasco de 1980, ou après avoir eu le doublé en 79, ils finissèrent à la dixième place avec 8 points au compteur, et un Sheckter partant en retraite à la fin, dépité.

© Getty Images / Red Bull

2) Seb Vettel, Red Bull 61 pts

Semble murir, et découvrir ce qu’est réellement la F1. Homogène dans ses performances, il signe une victoire, et glâne de précieux points lorsque sa RB8 le lui autorise. Montre malgré tout une intuition et une intelligence de course au dessus de la moyenne. Un bémol? Son ressenti technique moyen, qui lui font perdre les pédales lorsque les Pirelli s’écroulent subitement, à la vitesse d’un photon. Le second a pouvoir prétendre postuler à la victoire ici, à Monaco.

3) Lewis Hamilton, Mac Laren Mercedes, 53 pts

Me semble transfiguré par rapport à 2011. Possède, a priori  sur le papier, la meilleure voiture du plateau. Celle sans bosse. Un titre qui pourrait éventuellement lui être ravi par Lotus, qui elle, possède le nez de boxeur, mais très adouci par rapport aux autres. Lewis s’est tu, a retroussé ses manches, et semble à présent se concentrer sur la course. Par son seul talent, il peut, lui aussi, aller chercher le GP.

© LAT / Lotus

4) Kimi « Iceman » Räikkönen, Lotus Renault, 49 pts

Un qui a fait taire tout le monde quand à sa potentialité de revenir au meilleur niveau. Signant après deux ou trois grands prix depuis son retour un nouveau best lap, il manque de gagner le gp de Bahrein derrière Vettel et revient comme une fusée sur Alonso et Maldonado à la fin du GP d’Espagne. Froid, calculateur, auteur d’un pilotage incisif, j’ose parier sur sa victoire à Monaco. Ce qui le ferait rentrer un peu plus dans la légende. Derrière Alonso, et devant Lewis, c’est le second meilleur pilote en forme cette année.

5) Mark Webber, Red Bull Renault, 48 pts

Monsieur 4. Mais ici, il existe déja un petit décrochage avec les 4 devant. Peut, s’il reprend un chouia confiance en lui, et pas qu’à Red Bull (Dévouée corps et âme au petit Vettel), il peut, en cas de faiblesse devant, remporter aussi ce grand prix. Outsider, donc, mais potentiellement, il peut gagner. Remporte la palme du pilote le plus sympathique.

6) Jenson Button, Mac Laren Mercedes, 45 pts

Un autre outsider potentiel. Néanmoins, à cause de l’instabilité des Pirelli, son point fort est devenu son point faible. Lui qui gardait ses gommes longtemps, très doux avec, ne gère plus ces incompréhensibles pneus. Sur une bonne qualif, et avec son flegme légendaire, il peut aussi gagner.

© Mercedes AMG

7) Nico Rosberg, Mercedes AMG, 41 pts

Alors ici, outsider de circonstance (Il a déja gagné une fois cette saison, et il court à domicile), souligné en vert, car il peut faire une surprise. Néanmoins, ça sera difficile, Monaco ne permettant pas de réellement faire jouer son w-duct spécifique à la W03. A voir.

8)Romain Grosjean, Lotus Renault, 35 pts

La preuve vivante que la E20 est bien née. Plus que Rosberg, Romain pourrait créer la surprise si son (leader de) coéquipier faillit. Armé d’une excellente voiture, le jeune Français me fait penser dans ses attaques à un mélange entre Patrick Tambay, et René Arnoux. Attention, car avec l’expérience, il pourrait se transformer en Prost. En Alain Prost. Reste à lui trouver son.. Senna. Ayrton Senna. Rentre dans le top 5 des vainqueurs potentiels ce week end.

9) Pastor Maldonado, Williams Renault, 29 pts

Difficile à dire. Au terme d’un GP de toute beauté en Espagne, est ce que Williams a progressé à ce point? Est que Pastor a trouvé la formule magique permettant de comprendre, de déchiffrer le langage Pirellien? Il peut gagner, comme à Barcelone. Mais aussi perdre, comme en Australie. Personnellement, il va avoir trop de concurrence ce week end, et je n’y crois pas. Alors comme il a quand même déja gagné, une moitié de vert « Outsider » malgré tout.

10) Sergio Pérez, Sauber Ferrari, 22 pts

Un challenge pour lui, qui a vécu un gros accident ici l’an passé. Maintenant, semble rentrer dans le rang. S’il y a de la pluie, il peut créer la surprise, maintenant, prions que cela soit une petite pluie, sans quoi les instances pourraient encore nous coller un drapeau rouge. Prions que cela n’arrive pas.

© Sauber

11)  Kamui Kobayashi, Sauber Ferrari, 19 pts

Lui par contre, pourrait signer un truc exceptionnel pour un pilote Japonais. Adepte de longs runs extraordinaires au vu de sa monture, semblant renaitre après un début de saison raté, Mr Dépassement, le Ninja Kamui peut, a condition de qualifs énormes, créer la surprise. Le dernier outsider de ma liste.

12) Paul di Resta, Sahara Force India Mercedes, 15 pts

Improbable vainqueur malgré une récente excellente 5ème place. La Force India ne permet pas encore de se battre pour la victoire, malgré une bonne voiture. Maintenant, avec les gestions de pneus, tout peut arriver. Peut à la rigueur tenter un podium.

13)  Bruno Senna, Williams Renault, 14 pts

Comme Pérez, si il pleut, il peut tenter le podium. Maintenant, semble « bridé » par rapport à Pastor, et ne possède pas tous les talents de son illustre légende d’oncle. Bruno semble allergique aux Pirelli, et semble victime du chat noir, avec Schumacher par exemple, le harponnant à Montmelo. Risque de finir entre une hypothétique place sur le podium et la quinzième place.

© Getty Images / Toro Rosso

14) Jean Eric Vergne, Toro Rosso Ferrari, 4 pts

En cas de conditions dantesques, peut faire quelque chose. Mais toutes les conditions doivent être réunies: Leaders partis au tas, bonne stratégie, revirement ubuesque des perfs de la Toro Rosso, Pluie. Ce qui avait permis à Olivier Panis et un certain Jarno Trulli de remporter ce même GP dans des circonstances plus ou moins similaires. Néanmoins improbablement , par pur chauvinisme, je me plais à l’imaginer au moins sur le podium. Si et seulement si. Vettel n’a t-il pas remporté Monza à bord d’une Toro Rosso a priori moins performante?

15) Niko Hulkenberg, Sahara Force India Mercedes, 3pts

Un top 10 me semble honête à envisager. Maintenant, est peut être encore un peu inexpérimenté, d’autant plus que son coéquipier Di Resta à pris le dessus. Semble voué à courir dans le ventre mou.

16) Dani Ricciardo, Toro Rosso Ferrari, 2pts

Devra se battre pour obtenir un top 10. Dernier de la catégorie « Milieu de peloton », me semble devoir se battre pour le point de la dixième place.

17) Felipe Massa, Ferrari, 2pts

Aïe. Semble être LE diplôme à réussir s’il ne veut pas s’attirer les foudres de Luca di Montezemolo, qui lui a clairement indiqué devoir hausser son niveau de performance, sur le site Ferrari. Un avertissement, qui ressemble beaucoup, beaucoup à un blâme. Gageons que le sympathique pilote Brésilien se ressaisira et scorera au moins, à minima, un top 5. Il y est obligé s’il ne veut pas voir son baquet confiè à un Pérez ou un Bianchi à mi saison.

18) Schumi, Mercedes, 2 pts 

Son contrat pour 2013 n’est pas encore signé. Vitupérant contre tout le monde, il fait reposer le poids du monde sur les autres (Pirelli, Senna, FIA) pour expliquer ses piètres performances. Peut faire quelque chose, mais cette dix-huitième place au général me fait croire qu’il faudrait un miracle pour qu’il parvienne ne serait ce qu’à un top 5.

© LAT / Caterham

19) Heikki Kovalainen, Vitaly Petrov, Caterham Renault, 0 et 0 pts.

Eventuellement, pourraient passer une des deux Toro ou la Williams de Senna. Bien plus performantes que l’an dernier, les Caterham se retrouvent malgré tout dans un nouveau No Man’s Land, loin devant les piètres Marussia et les HRT, et proches des Toro Rossos, mais sans jamais réussir à les rattraper. Peut être ce week end ?

20) Charles Pic, Timo Glock, Marussia, 0 et 0 pts

Charles pourrait batailler, s’il ne fait pas d’erreur, avec Petrov. Ce qui serait une grande victoire pour Marussia. Egalement dans un No Man’s Land, le team, bien plus performant que HRT, et moins que Caterham, se bat contre.. lui-même. Attendons .

21) Narain Karthikeyan, Pedro de la Rosa, HRT, NC

L’objectif majeur de ces formules 2 sera de se qualifier dans les 107%. Me rappelle fortement le team Ensign des années 1980 et 1982, finissant à chaque fois derniers ( 15ème sur 15 et 18ème sur 18 au général final, et non classés ). Félicitations quand même de se battre à ce niveau, car avec une voiturette, sans nul doute qu’il faille de l’abnégation et du talent pour rester sur la piste.

Article original: F1: Dossier / Revue des pilotes avant le GP de Monaco Site web: http://actu-moteurs.com/