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Interview (presque) imaginaire : Jean-Marc Ayrault

Publié le 23 mai 2012 par Legraoully @LeGraoullyOff
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Interview (presque) imaginaire : Jean-Marc Ayrault

RENAN APRESKI : Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! Je reçois Jean-Marc Ayrault !

JEAN-MARC AYRAULT : Bonsoir, monsieur Apreski !

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R.A. : Monsieur le premier ministre, votre gouvernement en est déjà à son deuxième conseil des ministres et je voudrais que nous revenions un peu sur sa composition…

J.-M.A. : Pourquoi faire ? Tous vos collègues ont déjà dit que c’était un savant dosage, dans lequel un équilibre parfait a été trouvé entre les jeunes pousses du parti socialiste et les ténors les plus expérimentés, il n’y a rien d’autre à ajouter !

R.A. : Oh, jeunes pousses… Montebourg, Valls, Moscovici, ça fait déjà un moment qu’on les voit, ça a beau être leur premier ministère, ils ne sont plus tout à fait novices…

J.-M.A. : Je sais, mais ça me fait tellement plaisir d’entendre ça ! Pendant dix ans, à gauche, on ne pouvait pas en placer une sans recevoir une volée de bois vert des médias tandis que journaux, radios et télés léchaient le cul à la droite, alors maintenant que les rôles sont enfin inversés, je ne vais pas bouder mon plaisir !

R.A. : Hum ! L’aspect le plus étonnant de votre gouvernement, c’est l’absence de Martine Aubry : vous préférez que la chef du PS conserve ses forces pour les législatives ?

J.-M.A. : Oui, mais il n’y a pas que ça ! Premièrement, François ne va pas s’amuser à faire une faveur à une femme qui lui servait une flopée de noms d’oiseaux quand ils étaient adversaires pour l’investiture socialiste : ‘faut pas déconner non plus ! Deuxièmement, François devra aller voir souvent Angela Merkel, il n’aura pas forcément envie de quitter une mère tapedur à Berlin pour s’en taper une autre à Paris ! Il a beau être président, il reste humain ! Et troisièmement, Martine avait dit : c’est premier ministre ou rien ! Or, la dernière fois qu’on a mis une femme à Matignon, c’était Edith Cresson, qui ne pouvait pas placer un mot sans que les Français la détestent un peu plus : elle ne disait pas beaucoup plus de conneries que ses prédécesseurs, mais on y peut rien, nous, si les Français sont machos ! Alors on ne va pas exciter leur misogynie, hein…

R.A. : Il y a quand même beaucoup de femmes au gouvernement, il y en a même une noire, Christiane Taubira, à la justice…

J.-M.A. : J’aurais bien pris Eva Joly, mais à peine avais-je évoqué cette possibilité que Jean-Michel Baylet, le président du parti radical de gauche, notre allié, est entré en trombe dans mon bureau pour me dire « Pas fou, non ? Cette conne de Joly va vouloir fourrer son nez dans mes affaires ! Avec elle, je serai bon pour la taule ! Si vous voulez pas que je balance des dossiers sur le PS, vous allez mettre quelqu’un de mon parti à la justice, et c’est à prendre ou à laisser ! » J’ai donc cherché quelqu’un d’honnête dans l’entourage de Jean-Michel, mais je ne l’ai pas trouvé, alors j’ai pris la candidate que le PRG avait soutenue en 2002…

R.A. : C’est quand même bien de votre part de l’avoir nommée !

J.-M.A. : C’est sûr que là, la droite n’a plus de leçon à nous donner en matière de minorités visibles ! Le seul ennui, c’est que Manuel Valls, le ministre de l’intérieur, n’est pas encore habitué : il a débuté chaque conseil des ministres en demandant son permis de séjour à Christiane ! Ah, Manuel ! Je l’ai nommé pour rassurer la France profonde et leur montrer qu’on n’est pas des laxistes, mais là, il quand même intérêt à mettre de l’eau dans son vin ! Quand on relit les discours qu’il a tenus depuis cinq ans, on a l’impression que mon gouvernement pratique l’ouverture à droite !

R.A. : Ce n’est pas déjà le cas avec Laurent Fabius ?

J.-M.A. : Boh, Fabius, Fabius… ‘Fallait bien lui donner un ministère, sinon il aurait encore foutu la merde au PS en se sentant du jour au lendemain une âme de Che Guevara ! Alors je lui ai donné le seul poste où il ne risque pas de faire de gaffes : c’est écrit noir sur blanc dans la constitution que c’est le président qui représente la France à l’étranger ! À quoi ça sert vraiment, du coup, un ministre des affaires étrangères ? On peut nommer n’importe qui à ce poste, c’est sans danger !

R.A. : Ce qui est aussi étonnant dans votre gouvernement, c’est le poste d’Arnaud Montebourg…

J.-M.A. : Pareil que pour Fabius, il fallait bien lui donner un poste pour qu’il ne mette pas le boxon ! Et on n’avait plus de ministère inutile, alors on en a créé un exprès pour lui !

R.A. : Mais ça ne veut rien dire, ça, ministère du redressement productif !

J.-M.A. : Peut-être, mais Arnaud trouve que ça fait bien sur sa carte de visite ! Il est content, c’est l’essentiel ! Ça se contente de peu, à cet âge-là…

R.A. : Hum ! Vous avez aussi nommé Cécile Duflot, la numéro un d’Europe Écologie-Les Verts, au ministère de l’égalité territoriale et du logement : il n’aurait pas été plus logique de la nommer à l’écologie ?

J.-M.A. : Surement pas ! Il ne faut jamais donner le ministère de l’écologie à un écologiste ! Les Français s’en foutent, de l’écologie, sauf quand c’est joli à regarder ! S’ils nous ont élus, ce n’est pas pour sauver la planète, c’est pour sauver leur emploi dans l’automobile, le bâtiment ou l’agriculture intensive et préserver leur pouvoir d’achat pour se payer de l’essence, de la viande de porc et des illuminations de Noël ! Mais comme on a besoin des écolos pour gagner les législatives, on a quand même donné un ministère à Cécile, et en échange, son parti ne nous fera pas chier à propos du nucléaire, des algues vertes, de l’effet de serre et tout le tralala !

R.A. : Justement, dernière question, à propos des législatives, est-ce que vous êtes inquiet ?

J.-M.A. : Moi ? Pas du tout ! Je vous assure que ce n’est pas moi qui ai écrit « Copé salaud, votez pour nous ! » dans le couloir où se trouve ma loge !

R.A. : Comment savez-vous qu’il y a une inscription dans le couloir, je ne vous en avais pas parlé ?

J.-M.A. : Heu… Je suis le premier ministre, c’est mon devoir, de tout savoir !

R.A. : Ah, François Hollande a fait un bon choix : son premier ministre maîtrise à merveille à l’art de s’en tirer par une pirouette ! Essentiel, en politique… Allez, kenavo !

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