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Le groupe Hersant dans la tourmente

Publié le 29 mai 2012 par Laurelen
Le groupe Hersant dans la tourmente On vous passe ici des extraits des pages écrans de Libération

"GHM, très endetté, négocie actuellement un accord avec ses banques, qui posent leurs conditions. Tout comme Rossel, en position de force - après tout, c’est un mariage de raison. Résultat, GHM — l’empire de presse fondé par le papivore Robert Hersant et aujourd’hui géré par son fils Philippe — croule sous les liquidations, les cessions, les restructurations… Et les plans sociaux, dont le plus gros de l’année 2011 : avec la liquidation de sa filiale de journaux gratuits d’annonces, la Comareg (Paru Vendu), ce sont 1 650 salariés que GHM a mis sur le carreau en décembre. Longtemps vache à lait du groupe (370 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2007), la Comareg a subi de plein fouet l’effondrement du marché de la publicité sur le papier, sans anticiper sa mutation sur Internet. Fin décembre 2007, le groupe avait pourtant donné le change en achetant au prix fort - 160 millions d’euros - le pôle de presse quotidienne régionale de Lagardère dans le sud de la France (la Provence, Corse-Matin, Nice-Matin, Var-Matin et Marseille Plus).

Mais, de 926 millions d’euros cette année-là, le chiffre d’affaires du groupe a dégringolé à 700 millions d’euros en 2010. « Aujourd’hui, on paie les conséquences de dix ans d’erreurs stratégiques, d’investissements à contre-courant », s’indigne un syndicaliste. Érosion du lectorat, baisse des revenus publicitaires, mirage de la télé locale, dont le groupe s’est désengagé depuis, outil de production obsolète et bricolé (imprimerie de Rouen) ou cher et mal adapté (celle de Reims), « dix ans de retard sur Internet », et une « absence totale de synergies entre les titres », regrettent des salariés… Le groupe doit désormais faire face à une colossale dette bancaire de 200 millions d’euros.

Après de longues négociations, les banques auraient accepté un abandon de créances de 50 millions d’euros, en échange de la cession d’un certain nombre d’actifs jugés non stratégiques. Notamment une partie des journaux ultramarins, déjà vendus (le Journal de l’Ile de la Réunion) ou en passe de l’être (les Nouvelles calédoniennes, les Nouvelles de Tahiti, la Dépêche de Tahiti). Il ne reste que les journaux de la Martinique, de Guadeloupe et de Guyane.
(...) Du côté de Reims, la direction de GHM a annoncé aux salariés, le 9 mai, un plan social de 270 suppressions de postes (sur 650 au total dans le Pôle CAP). Les syndicats ont moins d’un mois pour négocier. « C’est du chantage, s’étrangle Philippe Mellet, délégué SNJ à l’Union. On nous met le couteau sous la gorge en nous disant : "C’est ça ou Rossel ne vient pas. C’est ça ou le tribunal de commerce." » Lui, comme beaucoup d’autres personnes interrogées, en est persuadé : « Avec ce plan social, on demande au cédant de faire le ménage pour que le repreneur trouve place nette. C’est Hersant qui fait le sale boulot. » Aucune réduction d’effectif n’avait été menée jusque-là, parce que le précédent patron du Pôle, Jacques Tillier, s’y opposait. Viré mi-avril, ce « personnage », selon un salarié, qui a roulé sa bosse à la DST, à Minute puis dans les titres réunionnais de GHM, conteste actuellement son licenciement devant les tribunaux. Sollicitée, la direction du groupe n’a pas souhaité répondre à nos questions. « Le problème n’est pas Rossel, note un bon connaisseur du dossier. Le problème, c’est Hersant : vous ne pouvez pas gérer convenablement une entreprise française depuis les bords du lac Léman. »

Car pendant ce temps-là, Philippe Hersant, résident suisse, rachète des journaux helvètes, qui se portent bien mieux que leurs équivalents hexagonaux. L’héritier Hersant est propriétaire, via sa société Editions Suisses Holding, de la Côte, l’Express, l’Impartial, et actionnaire principal du Nouvelliste. Un exilé fiscal modèle, en somme."
Pour mémoire, le gentil Jacques nous attaque pour "injure publique" et diffamation", entre autres pour avoir utilisé le terme "viré" à son égard. Il va sûrement mettre devant les tribunaux Libé. Il fallait utiliser le terme "remercié". C'est bien connu, le grand Jacques est sensible aux mots. Il est sensible tout court d'ailleurs.

F.G.
Photo Vincent Nguyen, Riva Press.

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