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E3 2012 : Les consoles annoncées seront-elles les dernières ?

Publié le 31 mai 2012 par Beewareblog

A quelques jours de l’ouverture de l’E3 2012, la grand-messe vidéo-ludique attendue fébrilement par tout gamer qui se respecte, tout le monde spécule sur l’éventuelle annonce des nouvelles consoles. Les next-gens comme on dit. PS4 pour Sony ? Xbox 720 pour Microsoft ? WiiU pour Nintendo (celle-là, c’est sûr). Quoi qu’il en soit, nous vivrons peut être un moment qui fera date dans l’histoire du jeu vidéo : Le dernier E3 annonçant l’arrivée de nouvelles consoles.

En effet, les prochaines consoles de jeu seront peut-être – sans doute – les dernières. Pourquoi donc me direz-vous ?

Une techno toujours plus pointue.

Si l’on remonte un peu la frise chronologique, on s’aperçoit que les consoles actuelles ont allègrement dépassé la demi décennie : 7 ans pour la Xbox 360, 6 ans pour la PS3 et la Wii. Si l’on regarde la génération précédente, (PS2, Xbox, GameCube), on se situe sur un cycle de 5 – 6 ans et même 4 ans pour la console de Billou. Pour la génération d’avant encore, c’est en moyenne 5 ans aussi.

Video Game History

Video Game History

La durée de cycle des consoles s’allonge donc sensiblement de génération en génération. Nous pouvons donc parier que les next-gens bientôt annoncées régneront pendant au moins 7, si ce n’est plus. Les limites technologiques sont toujours repoussées mais elles le sont de plus en plus difficilement et on peut affirmer sans prendre trop de risques que le trio de constructeur a fait le choix technologique du long terme, peut être même encore plus que pour les générations précédentes.

Une concurrence toujours plus féroce.

L’heure est à la convergence. Mon téléphone est mon appareil photo, ma tablette est mon ordinateur, mais bientôt mon téléphone sera aussi ma tablette et ces 2 là sont déjà mon lecteur MP3 et ma console de jeux. Certains diront qu’une Xbox 360 et un iPad ne sont pas comparables. Certes, d’un point de vue gameplay, cela n’a rien à voir. Mais il suffit d’équiper mon iPad 3 d’une manette digne de ce nom et me voilà en possession d’une véritable console de jeu portable ET de salon, graphiquement aussi puissante qu’une PS3 et dotée d’un catalogue de jeux toujours plus sophistiqués à des prix défiants toute concurrence. Ça, Apple l’a bien compris et c’est ainsi que l’on se retrouve avec un loup – que dis-je – un ogre dans la bergerie, terrain de jeu jusqu’alors bien gardé et réservés aux seuls rois de la console dite classique. La vidéo qui suit nous montre comment Apple envisage le futur du jeu vidéo en utilisant AirPlay :

Apple est la menace la plus présente mais bien évidemment loin d’être la seule. Ceci dit, à lui seul, le géant de Cuppertino a de quoi faire trembler Mario & Co. Et s’il n’arrive pas à les déboulonner, il pourra toujours les racheter !

:)

Des tuyaux toujours plus gros.

Nous arrivons ici au gros du sujet. Le point le plus important des 3 facteurs annonçant la mort des plateformes uniquement dédiées au jeu.

L’heure est à la sur-connectivité et à la dématérialisation, je ne vous apprends rien. La première « victime » de cette dématérialisation (ou du moins le premier secteur à s’être auto-proclamé victime au lieu de mettre en place une alternative simple et rapide au téléchargement illégal) est l’industrie musicale. Pour le cinéma et les séries TV, c’est la même chose même s’il y a encore pas mal de progrès à faire au niveau de l’offre proposée.

Il y a quelques années Steam est arrivé, suivi  il y a quelques mois par Electronic Arts et sa plateforme Origin, proposant alors un catalogue de jeu en téléchargement légal. En parallèle, l’AppStore d’Apple est né et à grossi au point d’atteindre les 48 millions d’applications téléchargées par jour (Mai 2012) ! De véritables succès qui relèguent nos bons vieux CD, DVD et cartouches au rang d’antiquités poussiéreuses et encombrantes. En ce qui concerne les jeux, la dématérialisation a déjà fait son oeuvre.

Reste à dématérialiser les consoles ! Dingue ? Ultra-futuriste voir impossible, pensez-vous ? En fait pas tant que ça car c’est déjà une réalité. Le Cloud Computing, ça vous dit quelque chose ? Mais si, le fait de « louer » à la demande de la puissance de calcul via Internet ! Et bien nous avons maintenant le Cloud Gaming, son pendant ludique.


Démonstration du Cloud Gaming par Intel

Plusieurs entreprises comme OnLive ou encore Gaikai proposent déjà de nous louer la puissance de leur serveur. Tous les calculs et le traitement de l’information est fait côté serveur et nous récupérons uniquement l’image finale streamée via notre connexion internet. OnLive commercialise d’ailleurs un petit boitier qui fait office de « console ». Bien entendu, il est totalement passif et aucune opération n’est faite par celui-ci. Il se contente de faire la liaison entre les serveurs de la société et votre télé. C’est, je pense, vers cela que l’on s’oriente à terme. Pour avoir testé ces services, la qualité est déjà au rendez-vous. La compression du flux vidéo est encore un peu trop élevée, du coup ce n’est pas encore aussi net que quand je fais tourner un jeu en « local ». Mais je dois dire que j’ai été agréablement surpris. Pour info, je suis chez Numéricable avec du 60Mbps donc forcément, j’ai pu tester le service dans de bonnes conditions.


Présentation de Onlive

Les avantages de ce système sont multiples :

  • Plus besoin de se soucier de sa configuration PC/console et de la renouveler à chaque nouveau jeu gourmand. Un simple ordinateur « bureautique » connecté à Internet vous permettra de jouer à Battlefield 3 en HD avec les options « à fond ».
  • Plus d’installations lourdes parsemées de mises à jour régulières : Tout est fait automatiquement sur les serveurs OnLive ou Gaikai.
  • Un catalogue de jeux hallucinant disponible immédiatement.

Evidemment, quelques inconvénients viennent contrebalancer ce tableau idyllique comme la nécessité d’être constamment connecté pour jouer (bon plan au passage pour les éditeurs et leur politique anti-piratage) ou d’avoir une connexion internet très haut débit capable de streamer un flux vidéo HD. Ceci dit, la question du débit n’est qu’une affaire de temps. Dans une dizaine d’année, quand les next-gens seront en fin de vie, nous ne serons peut être pas tous connectés en fibre optique mais nous serons au moins tous en 4G et nous les utiliseront à la manière du boitier OnLive !

La mort des consoles est pour demain mais cela n’annonce bien entendu pas pour autant pas la mort du jeu vidéo.Non, plutôt une mutation du secteur en fait. Les constructeurs tiendront toujours leur rôle d’innovateurs, notamment en terme de gameplay mais ils proposeront non plus une console mais un accès à un service de jeu vidéo « à la demande » pour chaque foyer. Dans un futur proche et du point de vue du grand public, il y aura 3 types d’acteurs : Les fournisseurs de service & de puissance, anciennement constructeurs de console, les fournisseurs de débit et les fournisseurs de contenus.  Mais  au fait, la fin du monde, c’est pas pour dans 6 mois ? Pourquoi on se prend la tête ?

;)

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