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Max Payne 3 (XBOX 360)

Publié le 01 juin 2012 par Meidievil @gamerslive

Max Payne 3 (XBOX 360)Neuf longues années, c’est le temps qu’il aura fallu attendre avant de revoir la bouille de Max Payne sur un écran (on ne compte bien évidemment pas le petit passage cinématographique de la série, on ne préfère pas). L’ex-flic au tragique passé revient sur le devant de la scène avec un troisième volet développé non pas par l’équipe génitrice de la série, mais par un studio interne de Rockstar. Attendu aussi bien par les fans de la franchise que par les curieux en manque d’hémoglobine, le dernier Max Payne a su faire mijoter la communauté avant sa venue. Aujourd’hui que le titre est disponible dans les rayons, la question n’est plus de savoir si le titre va être bon, mais si oui ou non il est à la hauteur de ses prédécesseurs… Manette en main, nous pouvons vous répondre que oui et largement. Test d’un Max Payne, ni plus, ni moins.

Revenons douze ans en arrière, histoire de bien situer la série. En 2001, Remedy Entertainment, un studio finlandais créé en 1995, sort Max Payne sur PC, Playstation 2 et Xbox première du nom. C’est Rockstar Games qui s’occupe du portage du titre sur consoles. Le titre est acclamé dès sa sortie : la presse apprécie son gameplay rafraîchissant, son scénario sombre et sa technique travaillée. Deux ans après la parution du premier épisode, un second voit le jour sur sur les mêmes supports. Nommé The Fall of Max Payne, le titre se veut être la suite logique de l’aventure. Le jeu fait carton plein une fois encore, les joueurs apprécient l’univers de la série et le gameplay toujours aussi efficace. Parmi les défauts de cette suite, on retrouve un manque d’originalité, un certain classicisme, comme si la recette de Remedy ne pouvait être améliorée. Pratiquement neuf ans après sa dernière apparition, Max Payne remet les couverts. Le temps a-t-il eu raison de lui ? Certainement pas, le vieil alcoolique s’offre même le luxe de rester lui même dans un monde où les éditeurs ne cherchent qu’à faciliter leurs gameplay. Bien sûr, si le bougre reste fidèle à lui même, le jeu en lui même propose bien évidemment des nouveautés appréciables. Voyons ensemble ce que ce troisième volet a dans le ventre.

Max Payne 3 (XBOX 360)
Le Brésil, ses plages, ses bars et ses cadavres.

Max Payne avait tout pour lui : une femme, Michelle, un enfant et un travail bien payé. Si le policier New-yorkais avait tout ça pour lui, il lui a suffit d’une minute pour tout perdre. Un soir comme les autres, le pauvre homme retrouva allongée sur son lit sa femme, morte, tout comme sa progéniture. Il lui suffit de quelques balles pour mettre à terre les coupables du meurtre, des camés excités par une nouvelle drogue : la Valkyrie. Max tomba dans la dépression par la suite. Après la triste fin de son « American Dream », le dépressif troqua son uniforme de policier pour se déguiser en mafieux. Il accepta de devenir un infiltré au sein d’une organisation mafieuse, une organisation à l’origine de la fameuse Valkyrie. Près de douze ans plus tard, Payne n’est plus que l’ombre de lui-même. Sa vie, enfin ce qu’il en reste, consiste désormais à descendre des bouteilles d’alcools et à avaler des anti-douleurs. Au chômage, l’ex-flic à la DEA tomba au détour d’un verre sur un ancien camarade oublié, un camarade à la recherche d’un employé. Max, dépressif au possible, refusa l’offre. Le destin le poussa à finalement accepter la proposition, un gang de la ville de New York étant à ses trousses après une petite altercation avec le fils du patron, mort dans un bar suite à une dispute. Aujourd’hui, Max Payne travaille pour une société de sécurité au Brésil, son travail consiste à s’envoyer des verres et à essayer de protéger un riche homme d’affaire, Rodrigo Branco. Seulement tout ne se passe pas comme prévu, un gang enlève la fille de Branco, Max doit agir vite et essayer de retrouver la fille du richissime agent immobilier avant qu’elle ne disparaisse totalement de la surface de la planète.

Max Payne 3 n’est pas celui qu’il laisse croire être. Derrière son apparence de simple jeu d’action où les balles fusent sans cesse, se cache un titre au scénario travaillé et à la mise en scène tout simplement exceptionnelle. À l’écriture, on retrouve le papa du dernier Grand Theft Auto et de Red Dead Redemption, c’est donc sans grande surprise que les sujets chers au scénariste apparaissent ici. On retrouve, comme bien souvent avec Dan Houser, une large palette de personnages, des situations cocasses, des retournements de situation dingues et surtout un héros plus perdu que jamais. Max Payne possède une forte personnalité, il est cynique, cinglant et ironique. L’alcool ne l’aide pas à voir clair. Sa situation, bien que confortable, ne lui plaît qu’à moitié : il protège des riches au milieu d’une ville où la misère règne, il n’aime pas ça. Durant l’aventure, on sonde littéralement la pensée de Max, tout ce qu’il pense, on l’entend via sa voix. On apprend de cette manière qu’il ne croit pas toujours en lui, mais que cela ne l’empêche pas de jouer les héros pour autant : lorsqu’il s’agit de sauver une femme, il est prêt à tout, quitte à sauter d’un balcon pour atterrir sur un toit tout en tirant sur les malfaiteurs qui tentent d’enlever la jeune femme. Max glisse, mais comme les chats, il retombe toujours sur ses pieds, avec classe. La mise en scène, spectaculaire, n’a rien à envier au cinéma, cela serait même plutôt le contraire tant certaines scènes sont impressionnantes. L’aventure se laisse autant jouer que regarder, sans coupure. En effet, il n’y a pas de chargement entre les cinématiques et les scènes de jeu, la transition se fait avec fluidité, la caméra se place tout simplement derrière le personnage. Une bonne idée qui donne un rythme diabolique au titre, on est tenté de ne jamais arrêter le jeu… du moins pas avant le générique de fin ! Vous l’aurez sans doute compris, Max Payne 3 possède un univers complet et profond, mais est-ce que le gameplay suit ? Oui, et pas qu’un peu, mon neveu.

Plutôt du genre old-school
Max Payne 3 (XBOX 360)

Le gameplay de ce dernier volet, contrairement à ce qu’on aurait pu croire, reste terriblement fidèle aux précédents volets. La recette n’a pas changé : on avance, on tire sur tout ce qui bouge tout en évitant soigneusement de se prendre des balles en utilisant le fameux bullet-time. Ce système permettant de ralentir le temps, on peut ainsi viser plus facilement les ennemis. Jusqu’ici, rien de bien neuf, on retrouve du Max Payne classique… l’apport réside dans de petits détails qui infusent au titre une dynamique nouvelle. On peut ainsi désormais se mettre à couvert en pressant une simple touche et rester allongé sur le sol après un saut, le temps de faire le ménage. Le titre se met à jour sans pour autant se transformer en Gears of War-like. Parmi les nouveautés, on retrouve également la possibilité d’activer une killcam de temps à autre qui suit la balle jusqu’à sa destination, si vous tirez après son activation, les autres balles iront se loger dans la tête du malheureux. Max Payne 3 est un titre réaliste, les tirs sont localisés et la vie du héros ne tient toujours qu’à un fil : pour survivre, il ne faut pas trop s’exposer et ne pas hésiter à utiliser les anti-douleurs pour récupérer de la vie. Lorsque la mort approche, le jeu vous laisse une chance de vous rattraper avant que la faucheuse ne fasse son mouvement circulaire. Pour survivre, il faut éliminer votre concurrent, l’ennemi qui vous a fait perdre votre vie. En cas d’échec, Max meurt.

Pour finir le solo, il vous faudra jouer un peu plus d’une douzaine d’heure, en prenant le temps de visiter les décors. Dans chaque niveau, des éléments sont cachés un peu partout : on peut posséder des armes en or en trouvant chaque partie (trois pour chaque) ou faire avancer un peu l’enquête en cherchant des indices. Finir Max Payne 3 ne signifie pas avoir fait le tour du jeu, loin de là ! On peut par la suite s’attarder sur le mode Arcade du titre qui permet de refaire les niveaux ou essayer de survivre dans le mode New York Minute où un décompte défile sans cesse, vous obligeant à être plus que productif. Le véritable coeur de l’après-solo réside cependant dans le multijoueur du jeu qui reprend, dans les grandes lignes, ce que l’on a pu voir dans Red Dead Redemption et GTA IV. Les modes disponibles sont aussi originaux que classiques : il y a le mythique match à mort par équipe, Payne Maximal et guerre des gangs. Le plus innovant est le second, celui-ci permet à deux joueurs d’incarner les héros du jeu dans une partie où les autres joueurs chercheront à les tuer pour prendre leur place. Pour corser un peu la chose, Payne et Passos sont plus difficiles à tuer. Pour bien faire, Rockstar a rajouté un système de niveaux et de défis. Tout est fait pour que l’on ne lâche pas le titre de si tôt !

De New York à Sao Paulo
Max Payne 3 (XBOX 360)

Techniquement, c’est du Rockstar tout craché : c’est beau, assez fluide et riche en détails. Ce n’est pas la claque de l’année, on commence à connaître ce moteur graphique, mais c’est largement suffisant pour un titre de cette trempe. Le développeur s’est montré consciencieux : il y a un souci du détail, les décors sont variés (et destructibles !) et les personnages bien modélisés. C’est du côté des animations que le titre impressionne le plus, c’est affreusement réaliste. On approche de la perfection ! Ce qui risque de déplaire, c’est le grain utilisé par le studio. L’image est malmenée : elle est sale et saute souvent. Il y a une logique derrière ce choix, une logique que l’on peut aisément comprendre en voyant le personnage, mais est-ce qu’il fallait utiliser à tout bout de champ ce système ? Nous n’en sommes pas convaincus. Enfin, musicalement, ce dernier volet fait dans la dentelle. Le doublage est tout simplement prodigieux, les acteurs (surtout le héros) jouent avec justesse. Les musiques accompagnent extrêmement bien les situations. Autant dire que techniquement, le titre ne plaisante pas !

Conclusion : 9/10

Max Payne n’est pas prêt à prendre sa retraite. Après un long passage à vide, l’anti-héros revient sur le devant de la scène pour notre plus grand plaisir ! Un retour qui rime plus avec tradition que renouveau. L’ex-flic aujourd’hui garde du corps se contrôle de la même manière qu’il y a pratiquement une décennie, les bonnes habitudes ont été gardées. Bien sûr, le bougre s’est un peu mis à jour : il peut désormais se mettre à couvert et frapper les malfrats. Toujours aussi dépressif, Payne retourne en enfer dans cet épisode dynamique, intéressant et complet. Un petit chef d’oeuvre.

Max Payne 3 (XBOX 360)

Max Payne 3 (XBOX 360), 7.0 out of 10 based on 10 ratings

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