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Les sources du Moi.... Mon manège à moi

Publié le 19 mars 2008 par Christophe Foraison
undefinedVous savez d'où me vient l'inspiration ce matin ?

Je vois que mon compteur de visites va franchir aujourd'hui sans doute la barre symbolique des 100 000 visites ....
Diable, c'est l'occasion de se regarder le nombril, non ?


Mais en même temps, fidèle à ses exigences pédagogiques, SOS...SES...Je Blogue  va vous donner quelques clés pour mieux comprendre notre société.

Quelques données sur SOS...SES. Je suis surpris des informations obtenues grâce à Google Analytics.
Vous voulez des preuves ?
Depuis Janvier 2008, les articles les plus lus sont:

   1 / Oh les belles images !

Un article illustré sur la diffusion des nouvelles technologies et la Saint Valentin (si vous voyez pas le rapport entre les deux, attendez la fin de l'article ^^)


   2 / Et on continue encore et encore ...

Une conférence de Michel Serres sur les nouvelles technologies, il est brillant, éclairant, pertinent, intelligent, savant....


   3 / Il est arrivé

Mon portable de poche à 300 euros, qu'il est bien ^^ (je sais, j'en connais qui rigolent quand ils voient la taille de l'écran...)


   4 / (Tag) il ne faut pas jeter la Pierre à Pierrre

Comment se faire des amis et entretenir son réseau social en se dévoilant


   5 / Comment lisez-vous le web ?

De la lecture en Z à la lecture en F, le web nous change, le web me change


   6 / Mon parcours professionnel

Bande de petits curieux, vous voulez savoir qui je suis ^^


Moralité: ce sont les articles concernant les nouvelles technologies et moi-même qui ont le plus de succès... C'est troublant, non pour un blog sur les sciences économiques et sociales ?

En réalité, on peut pousser l'analyse un peu plus loin (et vous savez que les enseignants ont cette qualité et cette manie de vouloir tout expliquer ou comprendre)

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undefined Je fais appel à quelqu'un qui reste trop méconnu en France: Charles Taylor.

On peut lire sa page wikipédia pour se faire rapidement une idée.

Son livre majeur: "Les sources du moi"

C. Taylor essaye de comprendre l'individu dans la modernité.


Il ne le pense pas comme un être abstrait et rationnel, agissant par intérêt stratégique (calcul coûts / avantages), celui qu'on désigne par "homo economicus".

C'est au contraire un être dont le "moi" devient identifiable à partir des "contextes de signification" comme son corps, sa langue et sa communauté culturelle. En effet, ceux-ci vont permettre à cet individu moderne de se construire une identité qui l'aidera à s'orienter dans l'espace social.
C. Taylor, c'est ici qu'il me semble le plus pertinent, propose une conception "dialogique" du moi. L'individu se construit à travers les autres.
Les "autruis significatifs" possèdent la capacité de reconnaître "mon moi" dans ce qu'il a de plus singulier. Ce faisant, ils me permettent de réussir une tâche très difficile, celle de construire mon identité.

C. Taylor, comme d'autres, voit deux tournants dans la modernité:

   - (pour aller vite) de 1789 aux années 1960:
C'est la révolution "égalitariste" qui va substituer la logique de l'égalité démocratique à celle de l'honneur aristocratique (tiens, j'ai bien aimé les séries de France 2 sur Maupassant qui est une mine d'or sociologique, notamment sur la petite bourgeoisie).
Cette première modernité a valorisé un individu universel ("les droits de L'Homme") et égalitariste (cf la thèse d'A. de Tocqueville sur l'égalisation des conditions).

   - depuis les années 1960 jusqu'à nos jours:
C. Taylor l'analyse comme une "révolution expressiviste" (ce n'est plus la dignité qui est recherchée mais l'authenticité).
La société nous pousse à cultiver nos différences parce qu'elles nous permettent d'exister aux yeux des autres.
Par conséquence, la reconnaissance devient l'alpha et l'oméga des liens sociaux. C. Taylor : " la reconnaissance n'est pas simplement une politesse que l'on fait aux gens, c'est un besoin humain vital"

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Voici un extrait du Point du 28 juin 2007

Le Point: Vous vous êtes rendu célèbre en 1989 en publiant « Les sources du moi », un livre où vous analysez les motivations de l'individu dans la société moderne et démontrez en fait qu'une seule chose l'intéresse : lui-même. On est loin du lien social...

Charles Taylor: Il faut bien l'accepter : l'individualisme a évolué. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, à l'époque de John Locke ou d'Adam Smith, il s'agissait pour l'individu de se définir et d'acquérir des droits par rapport à la société, aux Eglises, au pouvoir. Dans le même temps, sous l'influence de la Réforme, s'est développé un individualisme de responsabilité : l'homme libre face à Dieu.
Depuis les années 60 se développe un troisième type d'individualisme : l'individualisme identitaire. Le sujet revendique le droit d'être lui-même, quel que soit l'objet de son désir (être artiste peintre, moine, homosexuel...) et le chemin pour aboutir à son accomplissement. Comme l'écrivait déjà au XVIIIe le philosophe allemand Herder, chaque être humain veut vivre en fonction de sa propre mesure. C'est ce que j'appelle la « quête d'authenticité ». C'est un véritable idéal moral, et à mon sens, une forme authentique d'exigence éthique. Non seulement elle crée de nouvelles valeurs pour la société, mais elle est devenue une source de revendication sociale. Si je revendique le fait d'être homosexuel ou musulman, je donne les clés pour expliquer comment je conçois le monde. Et je veux être reconnu en tant que tel. Ma quête personnelle d'authenticité ne vise pas l'exclusion, mais la reconnaissance sociale.

Cette quête de soi n'est-elle pas pur narcissisme ?

Le problème n'est pas de juger mais d'être réaliste. Ma thèse est que, si l'on veut comprendre nos sociétés, il faut faire référence à ce besoin d'authenticité.
Prenons encore une fois le cas des homosexuels : le problème n'est pas de savoir s'il est bien ou mal qu'un homme aille jusqu'au bout de son désir pour un autre homme. L'important, c'est qu'il réclame le droit d'être reconnu en tant que tel. Il ne veut pas que la société l'entrave dans sa quête identitaire et il est prêt à se battre pour cela au sein de sa communauté.

Vous défendez le principe communautaire. Mais la communauté peut aussi être perçue comme une entrave, non ? Que faites-vous de ces jeunes musulmanes mariées de force ou obligées de se voiler ?

Bien sûr qu'il existe des communautés oppressives. C'est justement le rôle de l'Etat libéral de défendre les individus contre celles-ci. Mais il est absurde de penser que toutes le sont. C'est s'aveugler devant le fait que la solidarité communautaire sert souvent d'appui à la liberté des particuliers.

Comment analysez-vous le désengagement politique que l'on constate dans beaucoup de pays démocratiques ? Est-ce une conséquence de cette quête d'authenticité ?

Marcel Gauchet l'a bien montré : dans une société où la recherche d'authenticité devient la grille avec laquelle on voit le monde et la manière de coexister, on constate une perte d'engagement envers la chose commune, que ce soit au niveau des partis politiques, des syndicats ou de l'Etat. Il n'est donc pas surprenant de constater que dans nos sociétés, les taux de participation aux votes tendent à diminuer. Les Etats-Unis sont très en avance sur ce sujet puisque le taux d'abstention aux grandes élections nationales se rapproche de 50 %. Il est donc important de développer d'autres modes de fonctionnement sociaux. Jusqu'ici, nos sociétés reposent sur la loi, les coutumes, les codes. La négociation n'était qu'un ajustement pour éviter les blocages. Aujourd'hui, elle est obligatoire.

28/06/2007 - Propos recueillis par Catherine Golliau -
© Le Point - N°1815


Alors, vous comprenez maintenant que "Mon manège à moi...c'est vous !".

Merci à tous ceux et celles qui prennent le temps de lire SOS...SES...Je blogue !

Musique maestro et je dis respect total...si ... si... encore "une vieillerie" me diront les d'jeuns, mais je la considère comme notre chanteuse de blues, na....


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