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Le Messager : « les locaux de campagne »

Publié le 02 juin 2012 par Lababole

Céno Dessinateur - La Babole : Les locaux de campagne des législatives(Pour mieux saisir ce dessin « à rebond », voir ici)

(Source : Le Messager – Alexandra Collomb)

« Mon local de campagne, c’est chez vous. » Ce slogan affiché par Gilbert Perrin sur ses affiches, d’autres candidats auraient pu le faire leur.

Ils ne sont au final pas si nombreux à avoir fait le choix d’avoir un local de campagne. Analyse :

Alors que la campagne entre dans sa dernière ligne droite, les candidats sont sur le terrain, aux quatre coins des circonscriptions. « C’est vrai qu’en ce moment, au local, je n’y suis pas souvent », glisse un candidat. Mais les militants eux y sont quasi tous les jours. Lors de l’inauguration du local de Gilbert Saillet, le 13 avril, plusieurs personnes ont été estomaqués. En plein centre de La Roche, le local avec un étage affiche pas moins de 200 m². Ce gros volume, c’est d’ailleurs ce qui a séduit Gilbert Saillet et son équipe. Ça, et l’emplacement : « Au moment où je vous parle, la circulation est ralentie dans La Roche et les gens regardent nos affiches. C’est une vitrine géante », note Vincent Biloa, directeur de campagne de Gilbert Saillet. Le local et ses deux permanents est devenu le siège du PS dans le secteur. « C’est ouvert et on veut que ce soit convivial, mais c’est aussi là qu’on travaille sur la campagne. »

Le coût de cet emplacement ? Vincent Biloa est moins prolixe, « ça ne coûte pas une fortune », note-t-il, sans en dire plus.

« Beaucoup de frais »
Un dispositif qui tranche avec celui choisi par Marie-France Marcos, elle aussi candidate PRG-PS-EELV sur la 6e circonscription

« Un local de campagne, c’est beaucoup de frais et c’est le commun des mortels qui paie, analyse Annie Laffin, sa directrice de campagne. Avec le téléphone, les blogs, la page Facebook, les rendez-vous, les gens qui passent chez moi, ce n’est pas nécessaire. » L’équipe s’appuie sur son expérience précédente : « Aux dernières législatives, Sébastien* en a pris un et on s’est rendu compte que ça ne servait à rien ! » Il est vrai qu’il est difficile d’avoir des chiffres précis sur la fréquentation. Pour attirer davantage, Gilbert Saillet n’hésite pas à organiser régulièrement des réunions dans son local. Jean-Luc Arcade, soutenu par des sportifs de haut niveau, les fait venir pour des séances de dédicaces.

« J’y suis régulièrement et les gens savent qu’ils peuvent passer et que l’ambiance sera sympa. » Ce dernier n’était au départ par forcément chaud.

« J’en ai discuté avec les gens autour de moi. Ils m’ont conseillé d’en avoir un. » Ce local de 36 m² est loué 300 E par mois. Jean-Luc Arcade est l’un des seuls à donner spontanément le loyer. D’autres préfèrent parler « de loyer modéré » (Philippe Deparis) ou « dont le prix respecte celui du marché » (Martial Saddier). Sylviane Noël, suppléante de Georges Morand, chiffre leur local de l’avenue de la Libération à Cluses, à un coût approximatif de « 2 500 euros pour les trois mois ». Outre le loyer, cela comprend l’eau, l’électricité, la connexion Internet, quelques rafraîchissements, l’assurance. « C’est vrai que ça a un coût, mais on a été prêt à sacrifier une partie du budget pour ce local. »

Selon le maire de Nancy-sur-Cluses, ça paie : « Quand on a tracté à Cluses, les gens nous avait déjà identifié grâce au local. »

« L’impact dur à quantifier »

Pour Martial Saddier, l’impact « est difficile à quantifier. C’est une vitrine, mais ça sert aussi pour la logistique, pour se réunir et pour recevoir et accueillir les gens. » Six militants tournent pour assurer une présence quasi quotidienne. « C’est un repère pour les gens, pour Philippe Deparis, un point d’ancrage. Pour les rencontres, c’est aussi plus discret que d’aller dans un bar. » « C’est un choix de ne pas avoir de local, argumente pour sa part Loïc Hervé, qui en avait pourtant un lors des municipales de Marnaz ou des cantonales. Notre philosophie, c’est que c’est à nous de nous déplacer et pas aux gens. Et puis dans une circonscription si grande, quel aurait été le bon lieu ? » « Personne y va, personne y reste », renchérit J.-M. Peillex. Pour bon nombre de candidats, la raison est principalement économique. « C’est une somme quand même alors que personne y passe » , avance Dominique Martin. Pourtant, pour Stéphane Pépin, délégué de l’UMP sur la 6e, l’argument ne tient guère.

« On peut faire des économies sur d’autres choses. » Pour l’équipe Dion, le local est un lieu « où l’on reçoit militants, sympathisants, curieux, mais on y travaille aussi. On aurait pu s’en passer, mais vu tout ce qu’on y a déjà fait, ce n’est pas sûr » , analyse-t-il. Là aussi des réunions sont organisées. « Elles font le plein, les gens sont même sur le trottoir ! » Chez Gilbert Saillet, on s’est même retrouvé à aiguiller des électeurs venus pour faire une procuration.

ALEXANDRA COLLOMB


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