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"Bushville" ou la cité d'une Amérique ruinée.

Publié le 19 mars 2008 par Josst

       


Depuis quelques temps aux Etats-Unis, l'on voit ressurgir au travers de la crise des subprimes, le spectre économique de la grande dépression de 1929 qui plongea au sortir d'un jeudi noir, le monde et le pays dans les affres d'un capitalisme irraisonné.
Résultat de plusieurs années de folles spéculations, le krach boursier de 1929, puis la crise internationale qui s'en suit, vont contraindre des millions d'américains au chômage, les poussant pour beaucoup,dans les rues des villes qui jusque il y a peu, demeuraient le symbole de la réussite économique et du profit facile.
Dés 1930, le taux de chômage explose aux Etats Unis, pour atteindre en 1932 le chiffre impressionnant de 13 millions de sans emplois. A l'arrivée du nouveau président Roosevelt, en 1933, le taux de chômage atteint 24,9% de la population active et se sont pas moins de 2 millions d'américains qui se retrouvent sans domicile fixe.
Le système d'aide public étant alors inexistant, les populations ruinées n'ont d'autres choix que de s'en remettre aux aides privés de l'Eglise, qui tant bien que mal parviennent à nourrir les nouveaux pauvres.
Dépossédés de touts leurs biens, privés de toit, les victimes de la crise, jetées sur les routes, se sont regroupées au sein de camps d'infortune dont le plus célebre alors, s'établit en plein coeur de New York et porte symboliquement le nom de "Hooverville", triste clin d'oeil à Herbert Hoover, 31eme président des Etats Unis, en fonction lors du début de la crise.
Au travers du pays, le phénomène se répend comme un traînée de poudre, et partout l'on voit pulluler des camps semblables à celui d'Hooverville, véritables ghettos et bidonvilles faits de cartons, de tôles et de toiles.

  


Aujourd'hui, dans certains coins d'"Amérique", il y a comme un petit air de déjà vu.
La précarité des familles fragiles s'est accentuée au passage de la crise des subprimes qui pousse nombre d'entre elles, dans l'incapacité de rembourser leurs emprunts, à quitter leur habitation.
Pour les plus malchanceux d'entre eux, pours ceux qui n'ont, ni famille, ni amis en mesure de les héberger, il ne reste plus que la solution de la rue.
Véritable "ville tente", le camp pour sans-abris de Ontario à l'est de Los Angeles, est l'un des premiers symptômes d'une Amérique précaire.
Depuis l'année dernière ( 2007), le camp n'a cessé de croître, accueillant désormais pas moins de 500 "habitants". Des habitants qui, à majorité s'avèrent être de jeunes familles avec enfants.

La ville d'Ontario située dans le comté de San Bernardino est l'une des villes les plus touchées par la crise, puisque là bas, c'est un logement sur 40 qui a fait l'objet d'une saisie.
Quoi qu'il en soit, la misère américaine semble frapper aux portes de la cité des anges et des grandes places boursières du pays.
Déjà baptisés  "Bushvilles", ces nouveaux camps, bidonvilles des temps modernes sont le symbole de l'oubli de l'humain au profit de l'argent fantôme.
+ vidéo.


+ de bidonvilles...
- La crise des subprimes n'est que la partie visible de l'iceberg. 
- Une crise qui n'aboutit pas?
- La crise des subprimes expliquée aux nuls.


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