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Le désert du silence

Publié le 03 juin 2012 par Kevai @GMlePRESQUILIEN

Le désert du silence

Ils sont nombreux parmi les 45 candidats du premier tour, ceux qui ont vu leur rêve de devenir député(e) s’envoler, même si pour certains c’était déjà écrit, bien avant leur candidature utopique. La difficulté pour chaque candidat était d’obtenir plus de 7000 voix pour accéder au deuxième tour, à cause du grand nombre de prétendants. Cela n’a pas été la seule cause de la disparition spontanée des « petits » candidats, ou plutôt des candidats sans grande machine. Et la défaite de Sarkozy a altéré la donne en Polynésie et donc ces résultats du 2 juin.

Ce qui n’a pas empêché certains de marquer de leur empreinte nouvelle le paysage politique local, comme Teiva Manutahi qui a manqué de justesse l’accession au 2e tour mais qui apparaît comme la troisième force face aux bleus et oranges ; ou Sandra Levy Agami qui a fait un score honorable pour une première fois ; ou comme les tous neufs, si sympathiques et si compétents, Taimana Ellacott et sa suppléante Punareva Bonnet.

Les grands perdants, en dehors de la population, sont le parti de GTS, Sandras le député sortant investi, et par voie de conséquence l’UMP en Polynésie, et Heiura-les-Verts renvoyés aux calendes grecques !

Mais la véritable vedette de ce premier tour est l’Abstention, plus de 55% de la population ne s’est pas rendue aux urnes. Les raisons de ce refus de voter est dû en premier lieu aux savants calculs du grand marionnettiste Flosse, pourtant co-responsable depuis 2004 de la plongée de notre fenua dans ce gouffre sans fin avec l’UPLD. Le « 7-7-7 » et ses accords secrets pour les législatives a renvoyé une nouvelle fois la Polynésie à son clivage originel : Autonomie/Indépendance. Pour le deuxième tour nous aurons le choix entre ces deux couleurs qui me deviennent insupportables ou ne pas aller voter, ou voter blanc, au moins là on changera de couleur. Mais avec qui siègera le parti orange, avec les rose ou les bleu et rouge. Bien malin qui sait quelle couleur siéra au Taohera’a.

N’oublions surtout pas cette population soi-disant si mécontente de ses politiques. Cette population qui serait en dessous du seuil de pauvreté, qui n’aurait pas à manger mais qui ne va pas voter pour changer cela ! C’est tout simplement un non sens, une invention des politiques pour retrouver le pouvoir. Dans les pays arabes, des gens ont payé de leur vie le droit d’aller voter, en Polynésie on “achète” les gens pour ne pas aller voter. Personne ne peut prouver cela et pourtant…

En tout cas, ce ne sont pas les partis qui font les scrutins mais bien chaque individu inscrit sur une liste électorale. Même si elle a été dégoutée de la politique par les magouilles politiciennes depuis tant d’années, comme le disait si simplement Taimana sur le plateau de Polynésie Première samedi soir, la population Polynésienne porte cette lourde responsabilité de ce non changement qui la condamne pour longtemps, au désert du silence.

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