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Koenigsmark, roman de Pierre Benoit (paru en 1918)

Publié le 05 juin 2012 par Mpbernet

couvkonigsmarkPour le cinquantième anniversaire de la disparition de Pierre Benoit (sans accent circonflexe sur le i, 1886 – 1962, Membre de l’Académie Française), on réédite cet auteur de bestsellers de l’entre-deux guerres, pourtant bien oublié aujourd’hui. Une biographie aussi célèbre cet auteur. J’avais vaguement entendu parler des positions politiques de cet écrivain prolifique (40 romans) chargé de prix littéraires, qui ne cachait pas ses opinions droitières mais n’avait jamais eu de compromissions avec le régime de Vichy. Il avait d’ailleurs reçu, après la seconde guerre mondiale,  le soutien  d’un garant alors intouchable : Louis Aragon.

J’ai choisi de commencer par le commencement, ce premier roman publié en 1918, qui fut un immense succès. Tiré à plus d’un million d’exemplaires, il bénéficia du formidable coup de pouce que représenta en 1957  son édition en Livre de Poche par la maison Gallimard : Koenigsmark est en effet le numéro 1 de cette prestigieuse collection …et fut quatre fois porté à l’écran entre 1923 et 1968.

Koenigsmark  est le récit à la première personne du Lieutenant Raoul Vignerte, fait à dans la nuit du 31 octobre 1914, au fond de la tranchée du Blanc-Sablon de triste réputation, en pleine attaque allemande, des derniers mois qu’il passa comme précepteur de l’héritier de la principauté de Lautenbourg-Detmold, juste avant le déclenchement du conflit.

L’héroïne principale s’appelle Aurore, et c’est la Grande Duchesse, dont Raoul, naturellement, est tombé éperdument amoureux. Elle est belle, fantasque, fille d’un lointain prince Tumène (c’est dans le Caucase), a été mariée par convenances, vit dans une chambre encombrée de peaux de bêtes et de coupes de cristal contenant des amas de pierres précieuses et dans le parfum étouffant de roses et de tubéreuses. Elle est en permanence suitée de sa dame de compagnie, la mince Mélusine de Graffenfried, et souvent d’un lieutenant ombrageux, de Hagen, qui ne voit pas d’un bon œil l’arrivée du jeune agrégé d’Allemand chargé de l’instruction du jeune héritier, par ailleurs passablement insipide...

Il y a dans ce roman un lourd secret, des hussards chamarrés avec colbak et aigrette, des chasses au gibier d’eau dans les brumes de la lande, un palais aux couloirs sombres, des crimes et des châtiments dramatiques, mais absolument pas de sexe, à peine un baiser sur le front …. Après avoir vu tant de films « de genre » tournés entre les deux guerres et après, on conçoit tout à fait l’engouement suscité par ce type de littérature dans une période où rêver était capital pour surmonter les douleurs et les deuils.

L’écriture est agréable, très claire. Sans doute, pour ce premier roman, un peu trop émaillée de références historiques (invérifiables) qui font plus penser à Tintin au Congo qu’aux aventures d’Indiana Jones, ou encore aux histoires de Juliette Benzoni. Je ne sais pas si je vais lire un autre opus de l’auteur, sauf pour vérifier que les prénoms de ses héroïnes commencent tous par un A.

Koenigsmark, roman de Pierre Benoit, Livre de Poche (Albin Michel), 286 p. 6,60€


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