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Documentaire sur le groupe : l’interview du réalisateur, Robert Stern

Publié le 05 juin 2012 par Ijujukulele @jvgazouille

Bonjour tout le monde,
comme vous le savez, Robert Stern a filmé le groupe pendant sa tournée en Australie. Il veut en faire un DVD et pour cela il a besoin de financer son projet. Tout est expliqué ici.

J’ai donc contacté Robert Stern pour lui soumettre quelques questions à propos de ce projet. Il nous livre ici ses réponses. Merci à lui.

ATTENTION à la fin de l’INTERVIEW ne LOUPEZ PAS UNE OFFRE SPECIALE !!!

Bonne lecture

Bonjour Robert. Pouvez-vous vous présenter, nous dire ce qu’est Litmus films et quand vous avez commencé à réaliser des documentaires ?
Je suis un réalisateur indépendant de documentaire britannico-australien. Je réalise et produit des documentaires pour la télé depuis 12 ans. Durant les années quatre-vingt-dix, j’étais reporter pour le journal télévisé et producteur pour des chaînes américaines (ABC, CNBC, et CNN) à Tokyo, Hong Kong et Pékin. Avant cela, j’ai travaillé comme commercial dans le textile pour une société de commerce international japonaise, après avoir étudié la poésie classique chinoise à l’université d’Edinburgh.
J’ai créé ma boîte de production, Litmus films, en 2000, quand je suis revenu dans mon Angleterre natale après avoir démissionné de mon poste de producteur/reporter au bureau de CNN à Pékin.

Comment et quand avez-vous rencontré le Ukulele Orchestra of Great Britain ? Pourquoi avez-vous décidé de leur consacrer un documentaire en 2006 ?

Je connaissais le groupe depuis longtemps. Mon frère était dans le même groupe d’ado [UOGB tribute band] que Will Grove-White avant que Will n’intègre le groupe quand il avait 16 ans. Je les connais donc quasiment depuis leur début.
J’ai toujours admiré leur technique scénique, leur sens de la musique et leur rejet du côté obscur de l’industrie musicale. En 2006, j’ai convaincu NHK, une chaîne nationale japonaise, de financer Litmus pour réaliser un documentaire sur le groupe. Ce qui a permis de vendre le projet, outre l’éternel charme de l’ukulélé, c’est que le film offrait un accès à la scène ukulélé de Londres, jusqu’alors inconnue. Les médias japonais aiment repérer les tendances tôt, et je les ai persuadé qu’un «boom» de l’ukulélé était en train de démarrer.
En fait, 4 strings and the Truth était parmi les premiers (peut-être le premier) documentaire à identifier le «boom» mondial qu’a connu l’ukulélé depuis.

Qu’est-ce qui vous a surpris le plus pendant le tournage de 4 strings and the truth ? Vous connaissiez déjà le monde l’ukulélé avant ?

En 2006, j’ai vraiment été frappé par l’atmosphère familiale qui règne au sein du groupe. Ils partagent une intimité décontractée qui découle des dizaines d’années depuis lesquelles ils tournent ensemble, très similaire à ce que l’on voit quand ils sont sur scène.
Mais il y a aussi quelques chamailleries affectueuses et taquineries pleines d’esprit qui posent les limites conscientes de leurs relations. Il leur arrive de s’agacer entre eux mais ils ont appris à éviter les conflits inutiles.
Fondamentalement, chacun admire véritablement le talent des autres et leur personnalité, ils se connaissent terriblement bien, sont intelligents, non prétentieux, curieux et divertissent les gens autour d’eux.
Comme ils le font remarquer eux-mêmes, George et Kitty, qui ont fondé l’orchestre, n’ont pas d’enfants et le groupe constitue une famille de substitution. Ils prennent soin les uns des autres comme on le voit rarement dans le monde assassin de l’industrie musicale.

Parlons de The Ukes Down under. Vous avez dit avoir saisi votre chance, pris votre camera et décidé de partir en Australie avec le groupe. C’était le genre d’opportunité qu’on ne peut pas louper ?

Quand j’ai entendu parler de la tournée en Australie, j’ai commencé à imaginer leur interaction avec le pays et ses habitants. J’ai pensé ne pas être le seul que cela pouvait intéresser, et j’ai commencé à imaginer un film.
Le principal problème était qu’il n’y avait que peu de semaine avant que le groupe ne parte et avec les vacances de Noël et le premier de l’an, il y avait peu de chances qu’un diffuseur me commande le projet à temps. Après une décennie à avoir fait des films qu’on m’a commandé (le moyen le plus sympa, on vous paie avant de faire le film), j’ai décidé de prendre un risque et de me lancer, de le faire moi-même.

Pourquoi avez-vous décidé de filmer le groupe à nouveau ?
Peut-être est-il temps de révéler que The Ukes Down Under n’est qu’un «hors d’oeuvre» pour le buffet que je prévois… Un documentaire qui couvre l’intégralité du tour du monde du Ukulele Orchestra.
Pendant les prochains mois, je les filmerai sur les routes en Allemagne, au Pole Nord (au festival de Jazz aux Spitzberg), aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande, et en Asie aussi j’espère. J’ai vécu au Japon et en Chine, et je parle les deux langues. J’adorerais filmer le groupe là-bas. S’ils pensaient que jouer dans un élevage du Queensland était un challenge, ou que passer après le spectacle d’un strip teaser à Melbourne était étrange, ce n’est rien comparé à ce que sera de jouer en Chine ou au Japon…
Dans mes films, j’aime faire découvrir l’histoire de tribus sociétales inconnues à une plus large audience, et y trouver des thèmes universels dans ce qui semble être obscure…
Je n’ai réalisé cela que seulement récemment, alors que j’étais en train de monter le site internet de Litmus films (www.litmusfilms.com) et que je téléchargeais des archives d’extraits de films. Ce qui m’a frappé c’est que cette attirance pour l’obscurité est présente dans tous les films que j’ai réalisé, de The Mongolian Navy : all at sea jusqu’à un de mes derniers docs : Chessboxing : You saw it here first.
Donc dans le long parcours du Ukulele orchestra, depuis leur début quand ils jouaient dans de petits villages et le faisaient le week-end comme un hobby au moment où ils ont été projetés dans la «trosposphere» musicale (ils ont trop modestes pour clamer qu’ils ont atteint la stratosphere), j’y ai vu une chance d’utiliser le monde de l’ukulélé pour explorer ce à quoi ressemble de réaliser ses rêves, quelque chose auquel on peut tous s’identifier, si on ne l’a pas expérimenté nous-mêmes.

Peut-on considérer que ce nouveau film est une suite à 4 strings and the truth ou est-ce quelque chose de complètement différent ? Et comment avez-vous écrit l’histoire de ce nouveau doc ?

Vous avez mis le doigt sur mon autre secret… Ce film n’est traite pas de l’ukulélé. Bien sûr, le ukulélé y est en vedette, mais ce que j’essaie de faire dans mes films c’est d’explorer des thèmes universels par des moyens détournés. Quand George m’a dit qu’après avoir passé un quart de siècle merveilleux a jouer pour le plaisir, le UOGB avait finalement atteint le sommet, arrêter de travailler et qu’ils remplissaient les salles les plus mythiques du monde entier, j’ai pensé : «A quoi cette vie peut-elle ressembler ?» Tout le monde rêve de vivre de sa passion mais si cela arrivait un jour ? Et cela peut-il arriver trop tard ? Les membres du groupe sont trop professionnels et humbles pour se plaindre de leur style de vie actuel mais partir en tournée autour du monde est stressant et fatigant. La moitié du groupe ne rajeunit pas, et l’autre moitié a de jeunes enfants qui les attendent à la maison. Dans un sens, ils apprécient leur succès après toutes ces années passées à se battre pour que cela arrive, mais maintenant que c’est arrivé, leur succès est aigre-doux.
Concernant l’histoire, je n’ai rien écrit en fait. Ce sera un documentaire d’observation avec toute la narration faite par les personnages et les situations que j’ai filmées.

Vous dites qu’on verra le groupe «comme on ne l’a jamais vu auparavant». Vous pouvez nous en dire plus ?
Une des choses les plus remarquables avec l’UOGB c’est le lien spécial qu’ils ont les uns envers les autres et qu’ils ont avec leurs fans. Maintenant que j’y repense, leurs relations sont comme des instruments de choix, amusant mais aussi capable d’être intime, étonnamment complexe et émouvant.
Les plaisanteries que l’on voit sur scène, c’est presque pareil lorsqu’ils sont hors de la scène, mais être en tournée est fatigant et stressant et le film montre cela aussi.
Il n’y a pas de mise en scène. Le Ukulele Orchestra est l’opposé des groupes de pop fabriqués par l’industrie musicale. Aucun impresario n’aurait pu rassembler cette combinaison si particulière de personnalités, mais l’alchimie fonctionne pourtant sur et en dehors de la scène. C’est ce que j’ai essayé de montrer.
Le groupe a commencé à poster des vidéos marrantes sur leur chaine youtube, mais jusqu’à maintenant, les fans ont seulement pu acheter leurs albums, leurs concerts en DVDs ou les voir sur scène (et aux bars pour ceux qui restent dans le coin après les concerts). C’est la première fois qu’on verra hors de la scène, se retrouver dans situations nouvelles et inattendues, ou réfléchir sur leur succès qui s’est fait attendre et qui a changé leurs vies.

Qu’est-ce qui vous a surpris le plus entre maintenant et 2006 ?
En fait, ce n’est pas vraiment une surprise quand on connaît le groupe, mais ce qui frappe le plus c’est qu’ils n’ont pas changé du tout. Ils font ça depuis trop longtemps pour être aveuglés et gâchés par le succès, mais leur nouvelle vie signifie aussi qu’ils se retrouvent dans des situations différentes, surtout loin pendant de longues et ardues tournées, et l’Australie était l’une des plus dures.
C’était étrange d’observer que le moment pendant lequel ils étaient le plus détendus c’était quand ils montaient sur scène. Dès que George dit «Good evening Ladies and gentlemen» tous les problèmes et drames qui peuvent arriver en coulisses (que vous allez pouvoir voir) s’évaporent, et le groupe fait simplement ce qu’ils font depuis 27 ans.
Même s’il est difficile de pointer une différence entre leur performance scénique des débuts quand ce n’était qu’un hobby et qu’ils improvisaient des concerts le samedi soir dans un village pour une poignée de vieux potes, et leur nouveau job à plein temps qui consiste à divertir des millions de fans dans des salles mythiques pleines, les moments de stress sont très différents, et c’est ce que vous pourrez découvrir dans The Ukes Down Under.

Il semble que les fans répondent positivement à voter projet (côté financement) : êtes vous surpris ? Et pourquoi avoir choisi le crowdfunding ?
Je ne savais pas trop quoi attendre de cette campagne de crowdfunding. C’est un concept nouveau, et c’est la première fois que je l’utilise. Mon but de rassembler 40 000 dollars est un peu ambitieux, mais après avoir autofinancé le projet pendant 6 mois je ne pouvais plus supporter seul le poids de ce risque financier. Alors même si cela demande beaucoup de travail de monter cette campagne, il semble que ça en vaille la peine.
J’ai été absolument enchanté du succès remporté jusqu’à maintenant. En observant de près la chaleur et l’enthousiasme avec lequel les fans accueillent le groupe, je n’avais aucun doute sur le fait que les gens voudraient voir ce documentaire, et seraient heureux de l’acheter une fois terminé. Ce que je ne savais pas c’est si je réussirais à réunir assez de fans qui seraient prêts à soutenir le concept et qui permettraient d’atteindre mon but dans le temps imparti.
Ce que j’offre c’est un risque vraiment limité, en fait c’est une pré-vente. J’ai déjà tourné tout ce dont j’ai besoin et si je n’atteint pas mon but, les donateurs seront remboursés. Mais le crowdfunding est assez nouveau, et tout le monde n’est pas encore prêt à essayer. C’est frustrant de devoir demander aux gens de promettre d’acheter pour atteindre notre but et faire ce film mais la bonne nouvelle c’est que si nous atteignons les 40 000 dollars avant le 14 juin, je sais qu’il y aura beaucoup d’autres gens prêts à acheter le film.

Merci à Robert d’avoir répondu à nos questions. Merci à Odile pour la relecture !

>>>>>>>>>OFFRE SPECIALE = PRE COMMANDE DU DVD<<<<<<<<<
Si vous avez été voir sur indiegogo, vous avez vu qu’il existe plusieurs offres de parrainage. Une nouvelle est apparue il y a peu et vous pouvez en bénéficiez. C’est l’offre à 300dollars.
Le principe : c’est une sorte d’achat groupé : pour 300 dollars, on peut avoir 15 DVD, ce qui permet d’avoir une réduction sur le prix du dit DVD (comparé à si vous l’achetiez seul).
Avantage : la réduction, le fait d’être sur d’avoir un DVD. Et en plus on aide Robert à mener son projet à bien. Car je vous rappelle que s’il n’atteint pas les 40 000 dollars, le DVD ne se fera pas. Donc en pré commandant en quelque sorte , vous aidez le projet et votre commande est déjà passée !

Si vous êtes intéressé, envoyez moi un mail et dès que j’aurais 15 personnes, je commande le pack. En pratique, vous vous inscrivez auprès de moi, tout le monde me paie sa part et je passe la commande en donnant vos noms évidemment pour qu’ils soient rajoutés au générique dans les remerciements.

>>>>>>>>>Read this interview in English<<<<<<<<<

To read the interview, click here

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