Magazine Cinéma

[Critique] 21 JUMP STREET

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : 21 Jump Street

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Phil Lord/Chris Miller
Distribution : Jonah Hill, Channing Tatum, Brie Larson, Dave Franco, Rob Riggle, DeRay Davis, Ice Cub, Dax Flame, Chris Parnell…
Genre : Comédie/Policier
Date de sortie : 6 juin 2012

Le Pitch :
Schmidt et Jenko, deux jeunes flics sans expérience de terrain, sont choisis pour infiltrer un réseau de trafiquants de drogue sévissant dans un lycée californien. En effet, leur allure juvénile et leur manque de maturité leur permet de se fondre à merveille dans le décor. Au risque de se prendre un peu trop au jeu…

La Critique :
Adapté de la série phare du même nom créée par Stephen J. Cannell (qui produit le film) et Patrick Hasburg, 21 Jump Street ravive la flamme des 80′s en y injectant une bonne dose de second degré et d’humour bien gras. Un humour imputable à la présence de Jonah Hill, bombe à retardement comique, issue de la troupe de Judd Apatow, devant la caméra, à la production et au scénario. L’acteur porte donc le long-métrage, ce qui est bien évidemment une très bonne nouvelle. De quoi retrouver dans 21 Jump Street un petit peu de l’esprit d’un Supergrave ou d’un American Trip, pour ne citer qu’eux. Un tout petit peu car 21 Jump Street emprunte aussi largement à la dynamique du buddy movie. Un schéma ultra rabattu à peine maquillé, qui voit donc deux types que tout oppose devenir amis, puis faire équipe. Habituellement, c’est le contraire (cf. L’Arme Fatale, 48 Heures ou… Chien de Flic avec Jim Belushi).

C’est ainsi que se déroule l’adaptation cinéma de la série culte des années 80. Hill et son co-scénariste Mike Bacall n’évitent pas les figures imposées et se moquent du statut de produit commercial opportuniste. Comme lors de cette scène où le chef de la police envoie les deux protagonistes au 21 Jump Street en leur expliquant que la police a décidé de faire le remake d’une vieille opération anti-drogue remontant aux années 80. Un chef qui insiste bien sur le côté pathétique de la situation qui selon lui trahit juste un manque d’imagination flagrant chez les têtes pensantes. Et là, c’est Hollywood qui est visé on s’en doute. Pour autant, si une telle tonalité « consciente » et gentiment « je m’en foutiste » est sympa sur le moment, elle dénote d’une ambition un peu démesurée qui ne trouve jamais beaucoup d’écho dans le scénario. Parce que oui, 21 Jump Street fait preuve d’une belle fougue dans l’écriture et tente de porter le buddy movie à un niveau de vulgarité qui reste très drôle et parce que non, le long-métrage n’est pas forcement original. Normal quand on parle du buddy movie, un genre aussi ancien que les poils du torse de Chuck Norris qui, s’il a fait ses preuves, a bien du mal aujourd’hui à se dépêtrer de ses clichés.

Et cela même lorsqu’on s’inspire d’une série culte.

La moelle de 21 Jump Street est là et il ne faut pas oublier que malgré son statut d’œuvre télévisuelle respectée, 21 Jump Street n’a pas non plus révolutionné la narration fictionnelle destinée au petit écran. 21 Jump Street c’était cool, mais ce qui a rendu le show fameux, c’est surtout la présence de Johnny Depp. Depp qui reprend ici le rôle qui a lancé sa gloire le temps d’un scène il est vrai assez jubilatoire (ce n’est pas une surprise rassurez-vous, il s’agit même de l’un des arguments marketing du film). Peter De Luise lui aussi a répondu présent, même si il n’est pas évident de le reconnaitre (le temps a été moins clément avec lui qu’avec son ex-collègue).

21 Jump Street n’a donc marqué les esprits pour la finesse de son ton, ni pour l’étonnante originalité de ses scripts. Normal que le film fasse donc de même. Ce qui sauve finalement l’adaptation c’est ce mélange d’humour dévastateur, riche en mots fleuris et en situations ubuesques. Un peu comme pour Starsky & Hutch (le film), qui se rapproche d’ailleurs beaucoup de 21 Jump Street.

La chassé-croisé des bastons, des explosions, des vannes parfois débiles mais toujours drôles et des ressorts du buddy movie débouche sur un long-métrage éminemment sympathique qui ne baisse jamais la garde. Rythmé comme il se doit, porté par un duo étonnamment pertinent qui voit Channing Tatum continuer d’assoir un talent certain en changeant régulièrement de registre et Jonah Hill jouer la sécurité en campant son stéréotype favori avec lui aussi beaucoup de conviction, 21 Jump Street est une réelle bonne surprise.

Un peu faiblard sur l’action, le film rattrape le coup du côté de la comédie franche et brutale. Les seconds rôles consolident la structure et le tout se laisse regarder avec beaucoup de plaisir. Et quoi attendre de plus d’un tel film ?

P.S. : Restez pour admirer le générique de fin. Si le déferlement d’images est plutôt sympathique, il faut avouer que la reprise du générique de 21 Jump Street, chanté autrefois par Holly Robinson est quant à elle superbement atroce.

@ Gilles Rolland

[Critique] 21 JUMP STREET
Crédits Photos : MGM


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Onrembobine 57561 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines