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Punir Dolokhov

Par Alain Bagnoud

Punir Dolokhov

Dolokhov dans le début de La Guerre et la Paix est le personnage le plus repoussant. Impliqué dès le début dans une orgie avec Pierre Bézoukhov, à la suite de laquelle il attache un commissaire de police à un ours qu'il jette tous deux dans le fleuve, il est cassé de son grade d'officier, puis réussit grâce à son comportement courageux à le retrouver.

Cet être malfaisant exerce un attrait singulier sur son entourage. Pas si singulier en fait. Souvenez-vous de ces semi-crapules pernicieuses qui nous ont tous fascinés et qui nous ont parfois entraînés dans quelques avilissements.

Dolokhov, donc, devient l'amant de la superbe et stupide femme de Pierre, la belle Hélène, et il le provoque de telle manière que celui-ci n'a d'autre issue que de le défier en duel. Duel que Pierre gagne, lui qui n'a jamais tenu un pistolet de sa vie et qui tire au hasard, blessant son adversaire avant que l'autre puisse le tuer.

On retrouve Dolokhov guéri qui fascine Nicolas Rostov et convoite Sonia, sa cousine. Celle-ci étant amoureuse de Nicolas, Dolokhov, tricheur reconnu, fait perdre à son rival une somme énorme qui met toute sa famille dans l'embarras.

On a une envie en lisant le roman, en ce qui concerne Dolokhov comme aussi les petits ambitieux et intrigants qui font leur chemin avec bassesse, Berg ou Boris Droubetskoï par exemple: qu'ils soient finalement punis.

Dieu seul peut le faire? Un romancier est aussi dieu.


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