Le regard tendre de la poétesse Maram Al-Masri sur la Syrie

Source : NordEclair 10/06/2012

Mercredi soir, la poétesse syrienne Maram Al -Masri, est venu distiller ses mots et ses messages de paix à la librairie de la Colombe d’argent.

A l’heure où les bombes pleuvent sur Homs et où la Syrie s’enfonce dans le chaos, une tendresse.
Maram Al-Masri élève sa voix avec ses poésies en langue arabe et française. Une douce mélancolie s’élève peu à peu dans l’assistance alors que la poétesse porte son regard doux et douloureux sur son pays et sur la méditerranée en général.
Installée en France depuis 1982, Maram Al-Masri est devenue au fil des années une des grandes plumes féminines du Moyen-Orient. Son dernier recueil ” la Robe froissée ” écrit en français et en arabe et traduit en 11 langues est une ode à la beauté des mots. Son éditeur Bruno Doucey parle d’ailleurs de sensualité dans sa préface. « Avec des mots simples, dans les deux langues qu’elle affectionne, l’arabe et le français, Maram Al-Masri, une femme libre fait l’amour aux mots. Pour elle, l’écriture est une eau qui coule de la fontaine à la bouche. » Une poésie douce mais pas seulement. La poétesse milite pour le retour de la paix et de la démocratie en Syrie. Ses textes vont alors de la vie actuelle, au tabou en passant par l’interdit. Elle agit avec les mots, pacifiquement, pour le droit à la tendresse, à l’amour, à l’érotisme, sujets trop souvent tabous mais aussi pour la liberté des femmes, bafouée au quotidien dans les pays arabes par « les bourreaux domestiques et les lois inégalitaires et misogynes », souligne-t-elle. Porte parole d’un peuple à sa manière, Maram Al-Masri aligne ses mots et ses poèmes comme autant de voix contre la colère et les souffrances des femmes de son pays.

LUCIE PUJOL, correspondante locale