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Euro 2012 / Espagne – Italie: les latin-lover ont séduit.

Publié le 11 juin 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Euro 2012 / Espagne – Italie: les latin-lover ont séduit.

Espagne-Italie, deux noms ronflants du football mondial. Deux grands pays à la ferveur footballistique incomparable. Deux nations latines parmi les favorites de cet Euro ukraino-polonais. Entre une sélection qui a tout gagné ses quatre dernières années et une autre qui se cherche après avoir gagné la Coupe du Monde 2006, le combat se promettait d’être âpre. Et bien sûr, il l’a été. Et, à l’inverse du Portugal-Allemagne, le choc a tenu toutes ses promesses. Retour sur un match pas comme les autres qui fait bien plus rêver qu’un film de Michel Audiard.

Du côté des compositions d’équipes, les surprises sont de mises dans les deux équipes. Vincent Dubois (rien à voir avec Sonia) a choisi une composition à la barcelonaise, c’est à dire sans véritable attaquant de pointe, alors que Césare Prandelli, lui, a renouvelé sa défense à 5. Sur l’aile droit, l’ex coach florentin titularise le jeune Giaccherini, qui fête donc sa première sélection.

Espagne : Casillas- Arbeloa, Ramos, Piqué, Alba- Busquets, Xavi, Xabi Alonso- David Silva, Iniesta- Fabregas.

Italie : Buffon- Maggio, Bonucci, De Rossi, Chiellini, Giaccherini- Pirlo, Marchisio, Motta- Cassano, Balotelli.

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Comme la plupart des matchs disputés jusqu’alors, la première période est intéressante à défaut d’être transcendante. Et après quelques minutes où les deux équipes se sont jaugées, c’est l’Espagne qui met le pied sur le ballon. Mais ce n’est pas pour autant que l’adage « dominer c’est gagner » prend son sens. En effet, ce sera même Pirlo qui sera le premier dangereux sur un coup-franc bien repoussé par Casillas. L’Espagne, privée volontairement de vrai attaquant, se cherche, tourne en rond et finalement les italiens ne sont que trop peu inquiétés. Il faut dire que la défense italienne ultra-regroupée et bien mise en place et cerne bien les velléités offensives d‘Iniesta et compagnie qui jouent trop à la baballe sans rentrer réellement dans le lard des italiens. La possession est du côté des rouge mais les azurri procèdent en contre et ce sont Cassano puis Marchisio d’une volée soudaine qui mettront Casillas à contribution. La Squadra Azzura est bien équilibrée, rapide, technique et hargneuse. Dommage que Materazzi ait pris sa retraite sinon on aurait pu ajouter un autre adjectif à cette description : sexy. Le tableau d’affichage du stade aurait même pu tourner à l’avantage des italiens juste avant la pause si Casillas ne s’était pas montré décisif en sortant une tête à bout portant de Thiago Motta.
Pas de buts donc dans cette première période mais la bataille tactique a pris tout son sens, et si les adeptes des buts ne sont pas satisfaits, les fins tacticiens, comme Norbert de Top Chef sont ravis. Et encore, on a pas vu le meilleur.

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Car oui, la seconde période sera dantesque. Démarrée sur les chapeaux de roue, les deux équipes se donnent corps et âme pour espérer ouvrir le score. Mais ni Fabregas, auteur d’une frappe trop molle, ni Iniesta, qui verra sa frappe sans angle détournée en corner par Buffon ne trouveront la faille. Mais c’est l’Italie qui va se procurer la meilleure occasion du match par l’intermédiaire de Balotelli. Profitant d’un contre favorable, le mancunien se présente seul face à Casillas mais, comme si la manette n’avait plus de batterie (ou le cerveau c’est selon), rien ne va se passer à part le retour parfait de Ramos. Trop con. Pourtant, les supporters de la Botte auront le moyen d’exulter quelques minutes après, par l’intermédiaire d’Antonio Di Natale, entré en jeu trois minutes auparavant et qui dépucellera le score. Parfaitement lancé par Pirlo, le joueur de l’Udinese s’est joué du gardien madrilène de l’intérieur du pied. Frédéric Calenge nous souffle même dans l’oreillette qu’il s’agirait d’un but à la Thierry Henry. Ce but n’est que le commencement, la suite sera encore plus chatoyante. Quatre minutes après, l’Italie, qui peut maintenant jouer en profondeur avec Di Natale, se fait prendre à dépourvu sur une action Iniesta/Silva, concrétisée par Fabregas. 1-1, tout est à refaire, rien est à changer dans cette folle partie. Sauf le slip d’une grande partie de spectateurs tout émoustillés par le show. Sur le pré vert, on y voit pas Jacques mais bien vingt-deux joueurs en fusion qui se rendent coup pour coup. La tactique se lie avec la technique, les tacles, les accélérations, les dribbles, les passes, tout est beau. Même la nouvelle coiffure de Sergio Ramos. A ce moment là tout le monde s’attend à une avalanche de buts. Et bien non. Mais ce n’est pas cette absence de golazo qui ruinera le match, au contraire, nous assistons tous à la plus belle rencontre de cet Euro. Le score restera à 1-1, bien aidé par la maladresse de Torres et par le mental des italiens. Les hommes de Prandelli se sont trouvés une défense en même temps qu’un équilibre, les espagnols eux n’ont plus qu’à se trouver un bon coaching et un attaquant. Ils peuvent aussi commencer à sortir les mouchoirs, leur élimination leur fera mal. Surtout que dans l’autre rencontre du groupe la Croatie a étrillé l‘Irlande 3-1.

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LES NOTES

ESPAGNE

Casillas (6) :

Euro 2012 / Espagne – Italie: les latin-lover ont séduit.
Stoppe tout*

Arbeloa (4) : joueur le plus faible des deux équipes, il continue sur sa lancée de sa saison madrilène. Contre des adversaires plus rodés, il souffrira le martyr.

Ramos (5.5) : pas toujours serein, il perd un ballon au profit de Balotelli avant de le récupérer au dernier moment. Profitant aussi de l’attentisme de l’italo-ghanéen.

Piqué (5.5) : Le bilan est le même que pour Ramos. Souvent pris par les ballons lancés dans leurs dos, il a limité la wakasse. Di Natale et Cassano se sont toutefois montrés beaucoup trop entreprenants lorsqu’ils étaient dans la zone du barcelonais.

Jordi Alba (5.5) : Offensif, Jordi Alba a gagné son duel à distance contre son compère Arbeloa. Le valencian a du coffre et n’hésite pas à monter et à descendre sans arrêt. Ne lui manque qu’un chouia d’expérience au très haut niveau.

Busquets (6) : la petite pute barcelonaise a commencé son match en faisant une Van Bommel, c’est à dire en posant sa semelle sur le torse d’un adversaire puis, le reste du match, il a fait du Busquets, combinant avec ses collègues du Barça. Propre sans être extraordinaire.

Xabi Alonso (5.5) : discret, il pâtit de la présence de Busquets, Xavi et Iniesta, ces joueurs se marchant quelque peu sur les pieds. Mais Xabi Alonso reste indispensable entre ses talents de récupérateurs et ses exploits à la relance.

Xavi (7) : le barcelonais a tenu son rôle. Excellent dans tous les domaines, il fut partout, tout le temps. Pour le bonheur des yeux et pour celui de ses coéquipiers qui peuvent avoir une confiance aveugle en lui.

David Silva (6) : le cityzen a beaucoup permuté avec Iniesta, on l’a donc retrouvé à gauche, à droite et au centre. Volontaire et toujours en mouvement, il délivre une belle passe décisive pour Fabregas. Il sort juste après celle-ci au profit de Jesus Navas à la 64ème qui a impressionné tout son monde par sa vista et sa vitesse qui ont fait souffrir Giaccherini.

Iniesta (7.5) : le « meilleur joueur de la Rioja » selon Jean-Marc Ferreri a éclaboussé le match de sa classe. S’il continue l’Euro sur cette lancée, il sera tout proche d’un Ballon d’or au mois de décembre. Performant tout en étant perforant, Andrès est à l’origine du but mais aussi de toutes les actions chaudes espagnoles.

Fabregas (6) : il a joué avant-centre comme Messi au Barça sauf qu’il n’est pas Messi. L’ex londonien s’est évertué à couvrir le plus de terrain possible mais il était rarement en pointe, ce qui a desservi l’Espagne jusqu’à son but salvateur de la 63ème minute. Il sortira dix minutes plus tard pour Fernando Torres qui aura le temps de foirer deux duels face à Buffon et de se prendre un carton pour un coup de coude.

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ITALIE

Buffon (6) : pour ce qui sera sans doute sa dernière compétition internationale, Gianluigi avait encore une fois vêtu ses habits de lumière. Irréprochable, il a su détourner plusieurs tirs lointain et il a même réussi à faire peur à Torres lorsque celui-ci se présentait seul face à lui.

Maggio (5.5) : entre grand pont, contrôle en porte manteau, accélération, il a quelques fois oublié de défendre. Cependant, il a fait plus d’aller-retour sur son aile qu’un avion Easy-Jet entre Paris et Londres. Le plus souvent pour rien.

Bonucci (6) : malgré son carton jaune, il n’a pas apparu touché par sa mise en examen dans l’affaire des paris truqués. Son entente et sa complémentarité avec Chiellini et De Rossi fait et fera de la défense italienne une défense de fer. Son jeu de tête est aussi précieux.

De Rossi (7) : le dernier rempart italien c’est lui. Habituellement milieu à la Roma, De Rossi a écoeuré les espagnols grâce à une performance épatante. Balaise, il n’a rien laissé passer. Ah si, Fabregas. Une seule fois.

Chiellini (6) : avec lui, les adversaires filent droit. Solide, il ne fait rien de travers. La Tour de Pise, il ne connaît pas.

Giaccherini (5) : a mordu la ligne mais n’a pas bouffé la feuille. On reste donc sur notre faim. Il devrait retrouver sa place sur le banc lors du prochain match…pour couper les citrons.

Marchisio (5.5) : quelques fulgurances, comme sa reprise de volée foudroyante et son rush en fin de match. Sinon, il a été plutôt discret, on en attendait plus de lui, lui le pilier essentiel du dernier champion d’Italie.

Thiago Motta (5.5) : Motta, c’est le nom d’un flic dans Julie Lescaut, c’est pour cela qu’il avait décider de faire régner l’ordre au milieu. Mais s’il a fait le pressing et bien écarté le jeu en première période, il a totalement disparu de la circulation en deuxième. Nocerino prit sa place à une minute du terme du match.

Pirlo (6.5) : omniprésent, comme une paire de faux seins dans Secret Story, Pirlo a presque gagné son match dans le match contre Xavi. Génial dans ses ouvertures, sa passe décisive est comme téléguidée. Beaucoup plus propre qu’une cité passée au Karcher, le juventini ne perd jamais de ballon. C’est ça le foot que l’on aime.

Balotelli (4,5) : on l’a senti énervé et comme souvent il a énervé. Et s’il a mis du cœur à défendre, ses fautes, son carton, son comportement et son action loupée par excès d’attentisme contribuent à sa mauvaise note. Remplacé par Di Natale à la 56ème minute qui marque seulement trois minutes après son entrée. Son plat du pied donna l’avantage à son équipe et il aurait même pu faire gagner son pays s’il avait appliqué sa reprise dix minutes plus tard. Définitivement plus dangereux que Balotelli.

Cassano (6.5) : très libre sur le front de l’attaque italienne, il s’est maintes fois retrouvé en position de centrer ou de tirer. Pas mal pour un mec qui s’est fait opérer du cœur il y a à peine 6 mois. En tout cas Fabrice Muamba n’aurait pas si bien joué. Remplacé par un Giovinco (64ème) qui a eu le temps de se faire serper plusieurs fois par les espagnols

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