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Au travail, la communication informelle soude les équipes

Publié le 11 juin 2012 par Pnordey @latelier
Trois personnes devant leur ordinateur

Les collaborateurs ne font pas que s'échanger des messages relatifs à leur activité. Mais cette communication a un impact positif puisqu'elle participe à l'unité des groupes, à la compréhension de l'organisation et au bien-être.

Environ 15% des e-mails échangés au travail sont des potins. Pourtant, cela n'est pas forcément négatif. Du moins si l'on en croit une étude de l'Institut de Technologie de Géorgie qui analyse les commérages au travail, ceux-ci étant définis comme l'absence d'une personne qui est citée dans un échange d'e-mail. En effet, les e-mails échangés qui n'ont pas forcément un lien avec l'activité professionnelle organisent socialement les groupes. Ce type de messages est partagé par tous les niveaux de la hiérarchie. Avec une particularité toutefois : ces messages s'échangent majoritairement entre pairs, et donc entre personnes de même niveau. En effet, lorsque l'on étudie la différence de rang, à savoir le rang du destinataire moins le rend de l'émetteur, la majorité des résultats est égale à 0 ou à 1, ce qui montre également qu'il y a un flux important vers le niveau supérieur. Pour les chercheurs, cela tend à confirmer la théorie de Gluckman selon laquelle les potins maintiennent l'unité du groupe et en déterminent les limites.

Un impact direct sur le travail

De la même façon, l'on remarque que les employés du plus bas niveaux - 0, 3 et 5 où 0 sont employés et 6 le Président - sont les principales sources de tels messages. En revanche, les rangs 6 et 0 sont les rangs qui reçoivent le plus de messages de ce type. De sorte que les commérages aident l'organisation à localiser les nœuds d'informations, et donc à comprendre son fonctionnement. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé une base e-mail, qu'ils ont comparée en fonction du nom des destinataires ou des émetteurs et dont ils ont analysé le corps du texte pour voir si une personne citée par son nom ou un surnom était ou non inclue dans le groupe. Autre découverte des chercheurs, ces messages sont plus souvent négatifs que positifs. En effet, grâce à un outil d'analyse du langage, il ressort que 13,93% des potins sont positifs contre 37,44% négatifs. L'on note également que la majorité (48,53%) sont neutres, ce qui montre leur utilité d'échange d'information et de divertissement, appuyant leur fonction de rupture de la monotonie au travail.

Des échanges de petits groupes

Enfin, cette étude apporte deux autres conclusions. Dans un premier temps, ces e-mails ont plus de chance d'être partagés s'ils sont destinés à de petites audiences. En effet, l'étude de l'échantillon montre que le nombre d'e-mails de potins décroit lorsque le nombre de contacts augmente. Dans un deuxième temps, les messages qui intègrent des commérages apparaissent de la même façon dans la communication personnelle et dans la communication formelle. En effet, en analysant un échantillon d'e-mail filtré selon que l'objet soit personnel ou professionnel, les chercheurs ont montré que 21,94% de l'échantillon des messages à objet personnel étaient des messages de commérages. De la même façon, 22,55% des messages dont l'objet était professionnel était des e-mails de potins. 

*Enron email dataset, 517 431 e-mails envoyés par 151 personnes entre 1997 et 2002


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