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Le Seigneur de Bombay, de Vikram Chandra

Par Msperso

Lire LeSeigneur de Bombay en heure de pointe dans le métro ou le RER – comme 99% de ses lecteurs parisiens - est un acte déraisonnable. Ses 1265 grammes vous déboîtent l’épaule, et ses 1000 pages vous écrasent – mais comme le dit un personnage de Romanzo Criminale, ‘il aurait été sage de le replier. Mais depuis quand sommes-nous sages ?’ Le talent de Vikram Chandra nous impose ces efforts, le transfert psychique dans cette aventure de goudron et de cendres. Et peut-être même le roman est-il trop court. L’auteur déploie ses personnages, sa ville, son pays tout entier, avec amour, affection, presque avec tendresse, il leur donne sang et pulsation. Oui, ‘il nous place au point modal d’un réseau, à l’intersection des lignes d’énergie qui parcourent l’Inde, qui bourdonnent, tournoient et changent de forme’. C’est un livre monde, un livre monstre, une épopée intime, un grand roman populaire. Plus que l’enchaînement des histoires et des genres (polar, espionnage, thriller, amoureux), Vikram Chandra s’attache à l’histoire de chacun de ses personnages broyés dans le magma de l’Histoire. Il prend son temps, leur accorde toute son attention, il développe leur existence avec mille détails jamais superflus, milles inflexions, milles facettes. Ils s’agitent, parfois, interagissent, toujours, dans un ensemble où chaque acte est un battement d’ailes de papillons qui mène au chaos. D’Harry Potter à la trilogie Millénium,Le Seigneur de Bombay est un de ces livres qui donnent à aimer la lecture par son amplitude à hauteur d’homme. « Les gens n’aiment plus lire » nous dit-on. En êtes-vous bien sûr ?


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