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Traquer les ombres de John HARVEY

Par Lecturissime

traquer les ombres

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L’auteur :

John Harvey, auteur des cycles Reznick et Elder, est l'un des écrivains britanniques les plus importants et les plus prolifiques, et l'un des meilleurs auteurs de romans de procédure policière. Son écriture sobre et lumineuse, ses personnages fouillés et attachants, la critique sociale subtile qu'il distille au fil des pages lui ont valu le Diamond Dagger Award pour l'ensemble de son oeuvre. (Présentation de l’éditeur)

L’histoire :

Stephen Bryan, jeune universitaire homosexuel plutôt discret, est retrouvé sauvagement assassiné dans sa salle de bains. Simple crime homophobe, comme l'Angleterre en voit hélas de plus en plus souvent ? Les inspecteurs Will Grayson et Helen Walker croient tout d'abord que Stephen a dragué la mauvaise personne, et que les choses ont mal tourné. Ou peut-être Mark, son ex-petit ami, a-t-il voulu se venger d'une rupture qui l'a laissé inconsolable ? Mais pourquoi, dans ce cas, avoir volé son ordinateur ?

Au fur et à mesure qu'ils explorent la vie de Stephen, Will, Helen et Lesley, la soeur journaliste de la victime, s'intéressent de plus en plus à cet ordinateur. Stephen écrivait la biographie de Stella Leonard, une actrice oubliée des années cinquante disparue dans des circonstances troublantes. Or la famille de Stella, riche et puissante, voyait d'un très mauvais oeil ses recherches. Jusqu'où peut-on aller pour protéger un secret ? (Présentation de l’éditeur)

Ce que j’ai aimé :

Une nouvelle série de John Harvey avec deux nouveaux personnages est toujours une nouvelle réjouissante. Ainsi nous faisons la connaissance avec un nouveau couple d’inspecteurs : Will Grayson et Helen Walker, ici dévolus à résoudre le meurtre violent d’un jeune homosexuel, Stephen Bryan. En parallèle la jeune sœur de Stephen mène sa propre enquête autour du livre que préparait le jeune homme sur Stella Leonard, actrice au destin tragique. Les fines liaisons qui s’établissent entre eux créent un faisceau qui happe le lecteur incidemment.

La violence monte crescendo pour clouer au sol le lecteur innocent dans une fin aux allures de feu d’artifice. Ames sensibles, s’abstenir…

Ce que j’ai moins aimé :

La vie quotidienne de Will Grayson entre son nouveau-né qui ne fait pas ses nuits, sa femme qui souhaite retravailler alors qu’il aimerait qu’elle se consacre à l’éducation de leurs enfants, leurs disputes banales et leurs réconciliations sur l’oreiller, a un côté caricatural relativement désagréable…

« Ce soir-là, Will était une fois de plus rentré à la maison en râlant, une heure plus tard que promis, tandis que le dîner attendait dans le four, dur comme de la pierre. » (p.55)

« Elle lui donna un coup de coude brusque dans les côtes, et Will cria plus fort qu’il n’avait réellement mal. Il roula sur le lit, l’entraînant avec lui. Leurs bouches s’unirent, et les cheveux bruns de Lorraine tombèrent sur leurs deux visages. » (p. 28)

« Jake était à la crèche tandis que Susie s’amusait joyeusement avec cinq gobelets de couleurs vives et de différentes tailles. Elle les frappait les uns contre les autres, réussissant parfois à les encastrer, par hasard plutôt qu’intentionnellement. » (p. 422)

Mais ce brave Will semble éprouver des sentiments ambigus pour sa belle coéquipière Helen, ce qui laisse penser que dans des prochains épisodes, son bonheur domestique risque d’être menacé (quel suspens…). Ce schéma de deux co-équipiers sur la tangente des sentiments n’est toutefois pas très original…

Premières phrases :

« Will Grayson s’était réveillé peu après 5 heures, la lumière laiteuse du jour filtrant à travers les rideaux. Une heure plus tôt, peut-être davantage, Jake s’était mis à pleurer au beau milieu d’un rêve, et même si Lorraine avait gigoté à côté de lui, c’était Will qui avait repoussé les couvertures et s’était rendu à pieds nus dans la chambre attenante. »

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  De chair et de sang; Cold in hand; Le deuil et l’oubli

Autre : Gone, Baby, Gone

D’autres avis :

Blogs : Jean-Marc Laherrère ; Miss Alfie ; Dominique ; Athalie , Cynic 63 

Presse : “Subtil, puissant et imprévu.” Marie-France Rémond, Nouvel Observateur

« Harvey excelle une fois de plus dans la conduite d’une enquête complexe. » Bruno Corty, Le Figaro Littéraire

Traquer les ombres, John HARVEY, traduit de l’anglais par Mathilde Martin, Rivages thriller, mai 2009, 384 p., 22 euros

POCHE : Traquer les ombres, John HARVEY, traduit de l’anglais par Mathilde Martin, Rivages poche, 512 p., 10.50 euros


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