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Black Hippy

Publié le 17 juin 2012 par Unionstreet

Black Hippy

Qui se cache derrière cette entité ? Le nouveau Hendrix ? nahhh ! Juste un groupe ultra-actif du côté de L.A. qui depuis trois ans s’attèle à rendre à la Californie son éclat d’antan.
Nous n’avons pas fini de voir fanfaronner cette bande d’hippies basanés qui laisse entendre un peu partout qu’elle tient le monde entre ses babines, ou plutôt devrais-je dire que nous commençons tout juste à les découvrir bien qu’ils ne soient pas si jeunes que ça (moyenne d’âge : 25 ans). Pourquoi un tel engouement autour de cette formation ? Tout simplement parce que chaque élément est une figure de style à lui seul, chacun possède ce petit quelque chose qui le rend différent de son confrère, cette facette qui nous interdit de penser qu’ils se ressemblent tous. Le Black Hippy c’est le super-groupe de la left-coast adoubé par toute une génération qui attendait ce turn-over d’une musique alléchante au background conscient, c’est ça qu’on aime chez eux dans le fond, ils ont l’air cool, on n’se fait pas chier, j’irais pas jusqu’à dire qu’on les attendait depuis des piges et qu’on misera tout sur eux, mais c’est quand même la bande de pote qui a su remettre de l’ordre dans un rap brouillon, et ce,  à coup de gimmick bien ficelés et de lyrics illuminatesques, entre flows taillés au laser et blabla cartoonesque.
De Top Dawg Ent. à Aftermath/Interscope… décryptage ici-même !

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Black Hippy

Kendrick Lamar : le babyface qui a fait craquer le doc /

Hmm, oui oui, tout le monde a écouté dernièrement « The Recipe », track sur lequel le petit prince de Compton et le docteur Andre, en collaboration avec l’office du tourisme de Californie, nous contaient ô combien il faisait bon vivre sous le soleil angelinos.
Avant que la carrière de Kendrick Lamar ne fasse un bond, il en aura parcouru du chemin. Depuis la sortie de sa première mixtape à 16 ans, et des premiers featuring qui pèsent un minimum, il a pu s’appuyer sur de nombreux travaux pour se propulser davantage dans le game. On peut parler de nombreuses mixtapes, et surtout d’une en particulier, qui fut si bonne que le release ne sera pas considéré comme tel. En effet, alors que « O(verly) D(edicated) » commence à tourner sérieusement et que le clip de « Look Out For Detox » (qui annonçait au passage sa future collaboration avec Dre) laisse tout le monde de marbre face à son aisance au micro, Kendrick s’attèle d’ores et déjà à un futur projet du nom de « Section.80 ».
On ne parle plus d’un gamin mais d’un jeune homme qui a muri et dont la musique reflète complètement les capacités, un gaillard qui délivre un rap dont la perspective sociale et l’atmosphère homogène se veulent étincelants. Cette fameuse mixtape est tellement bonne qu’elle n’en sera finalement pas une, la section 80 est désormais un ALBUM, un album qui sera classé parmi les meilleurs de 2011, rien d’étonnant lorsqu’on apprend que son protagoniste est inclus à la liste des freshmen XXL la même année. Avec des hits tels que « The Spiteful Chant » qui sample le célèbre « Iron » de Woodkid, ou encore « Rigamortis », « A.D.H.D. » et « HiiiPower » produit par J. Cole (un album commun est d’ailleurs prévu), la sortie de l’album prend de l’envergure, dans les mois qui suivent tout le monde se l’arrache, de Game à Drake en passant par 9th Wonder et Tech N9ne, le petit Kendrick ne laisse personne indifférent, dominant la scène du Pacifique avec des lyrics dignes des plus fines plumes.
Désormais on l’attend au tournant pour un premier VRAI album avec le doc aux manettes. « Good Kid In A Mad City » devrait arriver en seconde mi-temps 2012.

Album référence : Section.80

Black Hippy

ScHoolboy Q : le type qui ne se prend pas pour de la merde et qui vous le fait savoir /

Pourquoi commencer par vous dire que ce mec ne se prend pas pour de la merde ? Hmm… quand on lui demandait comment il en est venu au rap, il répondait très simplement : « « I was just chillin’ man, but rapping’s just something I was born to do. I don’t know when I started rapping. I don’t know how I started rapping, but I know I wrote a verse and I was stuck ever since ». Le mec n’est peut-être pas imbu de sa personne mais nous n’en sommes pas loin, très proche du rappeur conceptuel, on le placera au milieu de la formation, en poste 2 ou 3 aux côtés de Ab-Soul, rien à voir avec un classement qualitatif, juste un positionnement histoire de se repérer quant aux rôles qu’ils occupent au sein du posse.  Kendrick occupe pour sa part la place numéro 1, celle du meneur de jeu, et Jay Rock occupe celle de numéro 4, le pivot, élément majeur également. Pour en revenir au boy Q, on le place en poste 2 ou 3, chose pas spécialement évidente à appréhender. Un type middle-class donc, très chaud, un peu borderline, le grain de voix nasillard mais assez grave pour t’affirmer qu’on n’entend ça nulle part ailleurs, le flow vif et aiguisé qui, au choix, te percute en frontal ou t’emmène dans des contrés reculées, plus ou moins smooth quoi, oui oui le boy Q sait aussi s’adresser à la gente féminine. Avant que n’arrive son premier album « Habits & Contradictions », le boy Q avait fracassé quelques tympans en crachant début 2011 une mixtape bien sale du nom de « Setbacks », c’est pourquoi je vous invite à mater le clip de « Fantasy »  histoire de vous détendre à mi-chemin de cette chronique. Et puis il ne faudrait pas que vous soyez passés au travers des mailles du filet, et donc que vous ayez ratés le clip de « Hands On The Wheels » où il invite A.S.A.P Rocky à poser un méchant verse et dont le sample est issu de la version du « Pursuit Of Happiness » de Lissie.

Album référence : Habits & Contradictions

Black Hippy

Ab-Soul : le sauvageon /

Toujours caché derrière ses lunettes noires, c’est le plus hippy de tous, une sorte de révolutionnaire à la chevelure massive, zehef en permanence s’il n’est pas en train d’afficher un sourire malicieux. S’il le pouvait il détruirait le gouvernement à coup de rimes ou de punchlines, les siennes blessent pour sûr mais pas au point d’atomiser le pentagone malheureusement. Lui aussi a un flow des plus affutés et est capable de quelques débordements, la voix poussives, personne ne se moque lors de ses quelques envolées vers les aigus, il affole les BPM quand il en a envie, c’est l’autre gars borderline du crew. En exagérant à peine, on va dire qu’il tape des phases légèrement psyché sur les illuminatis, le gars nous parle complot toutes les 4 mesures (joke) et nous crache un album dont c’est le thème principal, ou presque (c’est pas la cover qui m’en fera douter). En 2010, il crachait un « Turn Me Up » assez lourd pour calmer tout le monde, un track tout posé duquel ressort une violence contenue, Kendrick Lamar à ses côtés pour arrondir les angles. Avec ses mixtapes « Longterm Mentality » et « Longterm 2 : Lifestyles Of The Broke & Almost Famous », Ab-Soul has « Gone Insane », mais il a surtout rendu fou nombre de ses listeners. Début 2012, c’est son premier album « Control System » qui met une fessée, un bon condensé de ce dont sont capables les black hippys, dernier album à paraître au sein du quatuor, il surprend de par la versatilité de ses ambiances, plus ou moins sombres, et de ses sujets très variés. Il y a un monde, par exemple, quand on passe d’un « Terrorist Threats » mental, invitant un Danny Brown très en forme, à un mielleux « Empathy ».

Album référence : Control System

Black Hippy

Jay Rock : le zoo keeper /

Un Rock à la voix roque ! Le plus sage et le plus expérimenté, un côté gangsta très affirmé, fièrement affilié aux Bloods, une assurance qui ferait frémir n’importe quelle vierge effarouchée, un phrasé nerveux… tout ça résume bien le bonhomme. Jay Rock c’est le gars qui a vu sa carrière décoller bien avant tout le monde, on a pu le retrouver sur divers projets en featuring, ou avec un hit qui a pas mal tourné en 2007 (rappelez-vous de « Lift Me Up »), sans jamais vraiment prendre un tournant décisif. C’est en 2010 que son nom laisse une réelle empreinte quand il apparaît sur la cover du XXL qui dévoilait les freshmen de l’année en cours. Bref, s’il y a une chose à savoir, c’est que Jay Rock c’est le boug de la team, le gars vraiment thug dans le Black Hippy et c’est ça qui fait de lui le pivot de l’équipe, ce côté stick to ground, forcément qui dit thug dit sujet de thug : ghetto, cars and hoes, ou presque… entre « I’m Thuggin », « M.O. N.E.Y. », « Kill Or Be Killed » (sur lequel il invite Tech N9ne, rien d’anodin, le Rock est co-signé chez Strange Music) et « Boomerang » (un son bien wet dans lequel il nous parle de ses affaires salaces avec deux coquines : « She sip her drink slow then she good to go, Mix it with some ‘dro then she good to go, She put that ass on the floor she good to go ; Stop playin’ with me tell me what its hittin’ for, Boomerang she keep ‘em comin’ back she keep ‘em comin’ back, She keep ‘em comin’ back she go that »), difficile de ne pas caricaturer l’animal.

Album référence : Follow Me Home

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Pour récapituler, des chiffres, encore des chiffres… le Black Hippy, c’est la moitié du groupe (2/4 pour les matheux) qui figure dans les freshmen XXL ! De plus, au récent TOP 25 des meilleurs rappeurs de moins de 25 ans (réalisé par le magazine américain Complex), les trois quarts de la formation sont plutôt bien placés :
#20 : Ab-Soul
#7 : ScHoolboy Q
#3 : Kendrick Lamar

These niggaz on some other shit…


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